Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

vation; et que, dan. le nas où elle est attaquée, il faut se procurer tous les secours possibles pour la résistance.

Une autre loi dérivée de la premiere, c'est que tous ne doivent plus conserver de droit a tout. En effet, si un membre de l'association vouloit user de ce droit, il n'y auroit pas de raison pour que chacun n'en nsât pas également. Il résulteroit que l'un scroit obligé de défendre ce que l'autre voudroit envahir; la guerre renaîtroit avec tous ses désordres. Il convient donc que chacun fasse une renonciation réciproque à ce droit.

Céder de son droit, c'est y renoncer purement et simplement, ou en transporter l'exercice à un autre.

On

y renonce

[ocr errors]

en déclarant qu'on ne veut plus jouir du droit de faire telle chose qu'on avoit droit de faire

auparavant.

à

On transporte son droit à un autre, en s'obligeant envers lui de ne plus opposer telle action de sa part une résistance qu'on pouvoit lui opposer auparavant.

Point de transport sans le concours de deux volontés; celle de celui qui transporte et celle de celui qui accepte.

L'acte par lequel deux ou plusieurs per

sonnes se transportent mutuellement leurs droits s'appelle contrat. Cet acte est consom mé lorsque les deux contractans entrent en jouissance. Il s'appelle pacte, lorsque l'un des contractans ou tous les deux s'obligent pour l'avenir.

On conçoit assez que ces pactes n'ont aucune solidité dans l'état de nature, puisqu'il n'y existe pas de force coërcitive. C'est dans l'état de société qu'ils peuvent être exécu

toires.

Les actes ne sont pas obligatoires, quand leur exécution est impossible.

On n'est dégagé d'un pacte que par son exécution, ou quand celui envers lequel on est obligé consent à sa résiliation.

Le serment est une promesse par laquelle on se soumet à toutes les punitions divines, dans le cas où l'on tromperoit, ou l'on voudroit tromper.

Le serment n'ajoute pas au fond aucune obligation nouvelle. Son effet est seulement de pouvoir augmenter la confiance de celui qui le reçoit.

Il convient à la tranquillité publique et à la sûreté des conventions que celles - ci soient ponctuellement exécutées envers tou

tes les personnes vis-à-vis desquelles on s'est obligé.

La justice consiste à remplir ses obligations, comme l'injustice consiste à ne pas les remplir.

On distingue ordinairement la justice en commutative et distributive. La premiere s'observe dans une proportion arithmétique, comme dans toute permutation, achat vente ou tout autre acte par lequel des valeurs équivalentes sont échangées entre elles.

La justice distributive est celle qui s'observe dans une proportion géométrique c'est-à-dire, dans les cas où l'on accorde plus ou moins, selon la qualité ou le mérite des personnes.

L'équité est un devoir qui consiste à rendre à autrui un droit égal à celui que nous reconnoîtrions nous être dû à nous-mêmes, si nous étions à sa place.

Il suit de ces principes, que chacun doit user en commun des choses qui ne se peuvent partager, comme l'air, l'eau, etc., et peut en user avec profusion, si elles sont très - abondantes; mais qu'on en doit restreindre proportionnellement l'usage, lors

qu'elles ne sont pas très-abondantes, comme l'eau, dans un pays qui en auroit très-peu.

Lorsqu'une chose n'est pas de nature à être partagée ni possédée en commun, elle doit appartenir au premier occupant. Le sort pourra aussi en déterminer le posses

seur.

De ces principes naturels, il dérive une infinité de conséquences secondaires. Quoique tous les hommes n'aient pas une égale perspicacité pour les découvrir et les reconnoî tre, tous néanmoins, quand ils sont de sangfroid, sont capables de cette fiction de l'esprit par laquelle on se met à la place d'autrui, et peuvent obéir à cette fameuse maxime: ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qui vous fût fait.

Dans cette hypothèse, où tous les hommes désobéiroient aux loix naturelles, un seul homme qui y resteroit constamment fidele agiroit contre sa raison; car il seroit sacrifié, et il n'opéreroit que son malheur particulier sans avoir fait le bonheur public. Cependant il n'en seroit pas moins obligé de desirer l'exécution de loix utiles à lui comme à ses semblables. Cet argument, si on vent se donner la peine de l'approfondir,

doit démontrer complettement la nécessité des loix, et la légitimité d'une force coërcitive.

La loi naturelle est la même chose que la loi morale. Mais les hommes donnant le nom de bien et de mal à ce qui leur convient et à ce qui leur déplaît, leur appréciation, variable selon la mobilité de leurs affections et de leurs dispositions, engendre des désordres et des contradictions entre les loix et les actions.

Cet état est devenu intolérable; le besoin d'en sortir a fait naître la morale ou la science de fixer les idées du bien et du mal, et de 'déterminer les limites du permis et du défendu.

SECONDE PARTI E.

De l'autorité.

Les actions de l'homme ont pour cause sa volonté celle-ci est déterminée par la crainte ou l'espérance; par l'affection ou l'aversion. Ces motifs ont tant de supériorité sur la loi, que celle-ci est toujours sacrifiée au plus léger intérêt. Ainsi la connoissance des loix naturelles ne suffit pas pour leur exécution.

« ZurückWeiter »