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Dans chaque espèce d'abeilles, on distingue des individus de trois genres; la reine, qui est la seule femelle d'un essaim, les faux-bourdons (1), qui sont les mâles, et les ouvrières qui n'ont aucun sexe, et qu'on nomme, pour cette raison, les neutres ou mulets. On ne trouve pas en tout temps des abeilles de ces trois genres dans une ruche; les faux-bourdons, vers la fin de l'été, sont exilés de la ruche, ou massacrés par les abeilles ouvrières; il n'en paroît plus qu'au printemps suivant, après la première ponte de la reine.

Quoiqu'il y ait plusieurs jeunes femelles dans la ruche, après la première ponte de la reine, il n'en est pas moins vrai que la reine, qui est le chef unique de l'état, en est aussi la seule femelle, parce que les jeunes ne pondent point dans le lieu de leur naissance; elles attendent le départ des essaims pour se mettre à leur tête, et aller fonder quelqu'établissement hors de leur domicile. Celles qui ne sont point choisies pour conduire les colonies, sont chassées ou massacrées si elles s'obstinent à vouloir rester dans la ruche, parce que les abeilles ne veulent qu'un chef pour les gouverner.

(1) Ainsi nommés pour les distinguer de ces bourdons velus qui volent dans la campagne.

Les anciens n'ont point connu le sexe du chef de la république des abeilles, auquel ils donnoient le titre de roi; mais il est constaté, d'après les expériences de M. de Réaumur, de Swammerdam, etc., que ce chef est une reine.

Il est très-aisé de distinguer la reine, ou mèreabeille, des ouvrières et des faux-bourdons : elle surpasse en longueur et en grosseur les abeilles ouvrières et les faux-bourdons; ses ailes aussi grandes que les leurs, paroissent plus petites, parce qu'elles n'accompagnent pas le corps dans toute sa longueur. Avec ces ailes disproportionnées, elle ne peut voler qu'avec peine, aussi en fait-elle rarement usage; elle se tient constamment dans la ruche, elle n'en sort que pour voltiger à l'entour quand le temps est beau. Elle est armée d'un aiguillon qui surpasse de beaucoup en grandeur celui d'une abeille ordinaire; mais qui, au lieu d'être droit, est un peu courbé sous le ventre; elle ne s'en sert jamais que lorsqu'elle a été irritée fort long-temps. Ainsi, avec de plus grands moyens de faire du mal, elle est et moins irritable et moins vindicative que ses sujettes; véritable image de la royauté; car la puissance et l'autorité ne méritent la vénération, que lorsqu'elles sont réunies à la bonté et à la générosité.

L'abeille commune, ou mouche à miel (en

latin apis), est un insecte de l'espèce des mouches à quatre ailes; elle est à peu près trois fois aussi grosse que la mouche commune.

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Entre les parties extérieures de l'abeille ouvrière, les plus remarquables sont la tête, le corcelet on la poitrine, le corps ou le ventre: à la tête, on remarque deux yeux à réseaux placés sur les côtés, deux antennes, deux dents, serres ou mâchoires, qui jouent en s'ouvrant et se fermant de gauche à droite : ces serres leur servent pour recueillir la cire, la pétrir, en bâtir leurs alvéoles, jeter hors de la ruche ce qui les incommode. Au-dessous de ces deux dents, on aper'çoit une trompe, machine admirable, formant un canal par lequel le miel est conduit; cette trompe, par ses mouvemens vermiculaires, fait monter le miel dans le gosier. L'abeille a six jambes, dont les deux dernières sont plus longues que les autres; et ont extérieurement dans leur milieu un enfoncement en forme de cuillère, bordé de poils un peu roides, et c'est ce que M. de Réaumur appelle la palette triangulaire. C'est dans ces espèces de corbeilles que les mouches. 'ramassent peu à peu les particules de cire brute qu'elles recueillent sur les fleurs. Les extrémités -des six pattes se terminent en deux manières de crocs avec lesquels les mouches s'attachent ensemble aux parois de la ruche et les unes aux

autres. Du milieu de ces crocs s'élèvent, à leurs quatre jambes postérieures, quatre brosses, dont l'usage est de ramasser la poussière des étamines attachée aux poils de leur corps; ces brosses font l'effet des mains. On observe, sur le corcelet et sur les anneaux du corps de l'abeille, de petites ouvertures en forme de bouche, par où l'insecte respire, ce sont ses poumons, on les nomme stig. mates. Cette partie, d'une structure merveil leuse, leur est commune avec tous les insectes en général.

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L'intérieur du ventre consiste en quatre parties les intestins, la bouteille de miel, celle de venin, et l'aiguillon. Les intestins, comme dans tous les animaux, servent à la digestion de la nourriture. La bouteille de miel, lorsqu'elle est remplie, est grosse comme un petit pois, transparente comme le cristal, et contient le miel que les abeilles vont recueillir sur les fleurs, et dont une partie demeure pour les nourrir. La meilleure est rapportée et dégorgée dans les cellules du magasin, pour nourrir toute la troupe en hiver. La bouteille de venin est à la raciné de l'aiguillon, au travers duquel l'abeille en darde quelques gouttes pour les répandre dans la piqûre, lorsqu'elle est irritée. L'aiguillon, situé à l'extrémité du ventre de l'abeille, est long d'environ deux lignes, et pénètre avec une extrême

vitesse, par le moyen de certains muscles qui le font mouvoir. Ce petit dard, qui paroît si délié, est un tuyau creux de matière de corne ou d'écaille, qui contient l'aiguillon, composé luimême de deux aiguillons accollés qui jouent en même temps ou séparément au gré de l'abeille; de sorte que ses piqûres peuvent être plus ou moins fâcheuses, suivant le degré de sa colère. L'extrémité des aiguillons est taillée en scie, dont les dents sont tournées dans le sens d'un fer de flèche qui entre aisément, et ne peut sortir qu'avec effort, et en faisant des déchirures douloureuses. Aussi, presque toujours la piqûre d'une abeille lui est-elle fatale; l'aiguillon entraîne avec lui la vessie, et quelquefois une partie des intestins; et telles sont toutes les vengeances, les suites en sont toujours funestes pour ceux même qui les exercent!

Les faux-bourdons ou mâles, sont très-faciles à distinguer des ouvrières; ils sont plus longs d'un tiers, et ont la tête plus ronde et plus chargée de poils; leurs antennes n'ont que onze articulations, celles des autres en ont quinze. Ils n'ont point de palette triangulaire entre leurs pattes : leurs brosses ne sont point propres aux mêmes usages que celles des abeilles. Les reines, ou mères-abeilles, exemptes aussi du travail, n'ont ni palette triangulaire, ni brosses.

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