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Récolte de la propolis et de la cire, pour la construction des alvéoles.

Le nombre des habitans d'une ruche est trèsconsidérable; il s'y trouve une reine, qui est seule de son sexe, avec deux, trois, jusqu'à sept ou huit cents, et même mille mâles, ou faux-bourdons, et quinze à seize mille abeilles sans sexe, qui sont les ouvrières. Lorsque les mouches s'établissent dans une ruche, leur première occupation est de boucher tous les petits trous ou fentes qui s'y trouvent, avec une matière gluante qui durcit ensuite, à laquelle on a donné le nom de propolis. La propolis est une résine dissoluble dans l'esprit-de-vin et l'huile de térébenthine. On croit

que les abeilles en font la récolte sur des arbres résineux. La propolis a communément, quand elle est échauffée, une odeur aromatique fort agréable on en fait usage, en médecine, comme étant digestive. M. de Réaumur prétend que, dissoute dans l'esprit-de-vin ou l'huile de térébenthine, on pourroit la substituer au vernis qu'on emploie, pour donner une couleur d'or à l'argent et à l'étain réduits en feuilles. L'activité est extrême parmi les abeilles; tandis que les unes bouchent les fentes de la ruche, les autres travaillent à la construction des gâteaux ou rayons, composés d'alvéoles ou cellules très-régulières.

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Chaque rayon a deux ordres d'alvéoles opposés l'un à l'autre, qui ont leur base commune. Il n'y a entre deux rayons, qu'autant d'espace qu'il en faut pour que quelques abeilles puissent passer à la fois. Chaque rayon est traversé par des trous, pour leur abréger le chemin; l'épaisseur de chacun de ces rayons est d'un peu moins d'un pouce: ainsi, la profondeur de chaque alvéole destiné pour les abeilles ouvrières, est d'environ cinq lignes, et leur largeur est constamment de deux lignes deux cinquièmes, dans tous les pays où il y a des abeilles.

Outre ces alvéoles, qui sont les plus nombreux, les abeilles en construisent un petit nombre d'autres qui sont un peu plus grands, destiné à recevoir les œufs, desquels doivent naître les faux-bourdons; au lieu que les premiers, en grand nombre, sont destinés pour ceux d'où doivent sortir les abeilles ouvrières. On distingue ces cellules des faux-bourdons, de celles des abeilles, parce qu'elles ont des dimensions différentes. Les abeilles commencent à établir la base de l'édifice dans le haut 'de la ruche, et travaillent à la fois aux cellules des deux faces, Dans des circonstances où elles sont pressées, elles ne donnent aux nouveaux alvéoles qu'une partie de la profondeur qu'ils doivent avoir; elles les laissent imparfaits, et diffèrent.

de les finir, jusqu'à ce qu'elles aient ébauché le nombre de cellules qui sont nécessaires pour le temps présent,

Le plus grand nombre des ouvrières est occupé à dresser, à limer, à polir ce qui est encore. brut, à perfectionner le dedans des alvéoles. elles en finissent les côtés et les bases, avec une si grande délicatesse, que trois ou quatre de ces côtés, posés les uns sur les autres, n'ont pas plus d'épaisseur qu'une feuille de papier ordinaire; elles construisent encore plusieurs autres. alvéoles destinés à être le berceau des reines pour lors, elles abandonnent leur architecture. ordinaire, comme étant trop commune pour une telle destination; elles bâtissent exprès des cellules de figure arrondie et oblongue, qui ont beaucoup de solidité. Une de ces cellules pèse autant que cent ou cent cinquante cellules ordinaires, il y a, par conséquent, infiniment moins d'économie dans celles-ci. La cire y est employée avec profusion, les dehors en sont guillochés; ce sont (comme le dit Bomare) des cellules vraiment royales. Les travailleuses paroissent prévoir ce que doit pondre la mère, puisqu'elles proportionnent à la ponte le nombre des berceaux ou cellules. Les géomètres admirent comment, dans la disposition et la forme de ces alvéoles quisont hexagones et à six pans, on trouve

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résolu un des plus beaux et des plus difficiles problêmes de la géométrie : Faire tenir, dans le plus petit espace possible, le plus grand nombre de cellules, et les plus grandes possibles, avec le moins de matière possible. Une observation très-curieuse, est que les abeilles varient l'inclinaison et la courbure de leurs rayons, selon le besoin. On lira avec intérêt, dans l'ouvrage de M. de la Lauze ( Traité des Abeilles), le développement de ces structures merveilleuses, et le détail des observations de plusieurs savans sur ce sujet. Les abeilles, pour composer la cire, volent sur les fleurs de diverses plantes, et s'y roulent au milieu des étamines, dont la poussière s'attache à une forêt de poils dont leur corps est couvert; la mouche en paroît quelquefois toute colorée ; elles ramassent ensuite toute cette poussière avec les brosses qu'elles ont à l'extrémité des pattes, et l'empilent dans la palette triangulaire. Chaque palette est de la grosseur d'un grain de poivre un peu aplati. Quand les fleurs ne sont pas encore bien épanouies, les mouches pressant avec leurs dents les sommets des étamines, les forcent à s'ouvrir pour y faire leur récolte. On voit bientôt les abeilles rentrer dans la ruche, chargées, les unes de pelotes jaunes, les autres de pelotes rouges ou d'autres nuances diverses, selon la

couleur des différentes poussières. Cette poussière qu'elles rapportent, est la matière à cire, ou la cire brute; car elles ne rencontrent nulle part la cire toute faite.

A peine les mouches ainsi chargées de la récolte, sont-elles arrivées, que plusieurs abeilles viennent détacher avec leurs serres une petite portion de cette matière à cire, qu'elles font passer dans un de leurs estomacs; car elles en ont deux, l'un pour la cire, l'autre pour le miel. C'est dans ces estomacs que se fait une merveilleuse élaboration; la véritable cire y est extraite en très-petite quantité de la cire brute, c'està-dire de la poussière des fleurs rapportées par les abeilles; une partie leur sert d'aliment, une autre est rejetée en excrément. Les mouches dégorgent la cire sous la forme d'une bouillie ou pâte par la bouche avec cette bouillie, et à l'aide de leur langue, de leurs dents, de leurs pattes, elles construisent les alvéoles : dès que cette pâte est sèche, c'est de la cire telle que notre cire ordinaire.

Les gâteaux nouvellement faits, sont blancs; mais ils perdent peu à peu leur éclat en vieillissant; ils jaunissent, et les plus vieux deviennent d'un noir de suie. Il y a même des cires que ne peut rendre d'un beau blanc.

l'art

Dans les mois d'avril et de mai, les abeilles

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