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L'ânesse porte onze mois, comme la jument. L'ânon tète sa mère pendant un an, sans la détourner de son travail.

L'âne est trois ou quatre ans à croître, et vit vingt-cinq ou trente ans, quand il n'a pas été trop fatigué. On connoît, comme au cheval son âge à ses dents.

Le mulet, par son utilité, mérite aussi notre attention. Dans l'ordre de la nature, c'est un monstre : il est engendré par un âne et une jument; ce sont les meilleurs, et rarement en voit-on qui viennent d'un cheval et d'une ânesse. Le mulet, comme bête de somme à porter la charge, est plus fort que le cheval; la mule

l'est moins.

Il tient de l'âne la bonté du pied et la sûreté de la jambe, et n'est pas plus sujet aux maladies. Celles qui lui arrivent se traitent comme les maladies des chevaux. Souvent il suffit, pour la perte de l'appétit et les tranchées, de lui donner des feuilles de choux rouges en petite quantité, de façon que l'eau n'en soit presque pas rougie, en les faisant bouillir avec du son.

L'Espagne et la France fournissent de trèsbons mulets; on s'en sert pour porter de gros fardeaux et des bagages, surtout dans les montagnes et dans les voyages de long cours, ils dépensent moins de nourriture que les chevaux.

Ces bêtes étant exposées à être très - chargées, il est essentiel de leur mettre les pieds à l'abri des accidens, et qu'ils soient à leur aise; c'est pourquoi les fers de devant, qu'on appelle des planches, sont fort couverts; ils n'ont qu'une ouverture au milieu, de l'épaisseur d'un écu, avec un espace ouvert entre le fer et la pince. Ces fers débordent beaucoup la pince, et sont trèsélevés du devant, pour assurer le pied davantage, parce que les mulets ont le talon fort haut. Le mulet et la mule sont stériles.

Des moutons.

Sous le nom de moutons, on comprend généralement les bêtes qui composent un troupeau ; mais il faut, cependant, distinguer le bélier, le mouton et la brebis ; le mâle de celle-ci est le bélier, et le mouton ne diffère de ce dernier que par la castration, opération qui l'empêche de produire.

Dans les bêtes à laine, les dents sont aussi des signes indicatifs de l'âge; mais on ne peut consulter que les dents du devant de la mâchoire inférieure, la supérieure en étant dépourvue : elles sont au nombre de huit, et paroissent toutes dans la première année de l'animal, qui porte alors le nom d'agneau, mâle ou femelle. Ces dents ont peu de largeur et sont pointues.

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Les deux du milieu tombent dans la seconde année, et sont remplacées par de nouvelles, que l'on distingue aisément par leur largeur, qui surpasse de beaucoup celle des six autres; durant cette seconde année, le bélier, la brebis et le mouton portent le nom d'antenois ou de puiné.

Dans la troisième année, deux autres dents · pointues, une de chaque côté de celle du milieu, sont remplacées par deux larges dents; de manière qu'il y a quatre dents larges dans le milieu, et deux pointues de chaque côté.

Dans la quatrième année, les dents larges sont au nombre de six, et il ne reste que deux dents pointues; elles sont remplacées par de larges dents.

Ainsi, dans les cinq premières années, on peut s'assurer de l'âge des bêtes à laine par ces huit dents; on l'estime ensuite par l'état des dents mâchelières; plus elles sont usées et rasées, plus l'animal est vieux; enfin, les dents de devant tombent ou se cassent à l'âge de sept ou huit ans; il y a des bêtes à laine qui perdent quelques dents de devant, dès l'âge de cinq ou six ans.

La taille des bêtes à laine varie, suivant les différens pays; elle se mesure depuis terre jus

qu'au garrot. Il y a des races qui n'ont qu'un pied de hauteur, et ce sont les plus petites; d'autres ont jusqu'à trois pieds huit pouces, et ce sont les plus grandes. Les races moyennes de toutes les bêtes à laine connues, ont environ deux pieds quatre pouces de hauteur. Parmi celles de France, il n'y a que les bêtes à laine de Flandre qui aient plus de deux pieds quatre pouces ; parmi les autres races, la petite taille va depuis un pied jusqu'à dix-sept pouces ; moyenne, depuis dix-huit pouces jusqu'à vingtdeux; et la grande taille, depuis trois jusqu'à vingt-sept pouces.

la

Il est assez facile de distinguer la bonne d'avec la mauvaise laine; en en prenant un flocon, on doit sentir, au toucher seul, si elle est douce et moelleuse, ou rude ou sèche; on peut encore en étendre une mèche avec les doigts, et en frottant légèrement ces filamens, on connoît s'ils sont doux ou rudes: si, en tenant des deux mains des filamens de laine par les deux bouts, ils cassent au premier effort, c'est une preuve que la laine est foible; plus ils résistent, plus la laine a de force. Pour savoir enfin si la laine est nerveuse ou molle, on en prend une poignée, et on la serre; ensuite on ouvre la main; alors, si la laine est nerveuse, elle se renfle autant qu'elle l'étoit avant d'avoir été comprimée dans la

main; au contraire, si la laine est molle, elle reste affaissée, ou se renfle peu.

On appelle jarre, un poil mêlé avec la laine, qui en diffère beaucoup; car il est dur et luisant, n'en a pas la douceur, et ne prend aucune teinture dans les manufactures. Une laine jarreuse ne peut donc servir qu'à des ouvrages grossiers, et plus il y a de jarre dans la laine, moins elle a de valeur.

Voici quels sont les signes de la bonne ou mauvaise santé des bêtes à laine:

Quand on voit les parties de leur corps dégarnies de laine, que ces bêtes ont le regard triste, l'haleine mauvaise, les gencives et la veine pâles, point de doute que leur santé ne soit mauvaise. Quand, au contraire, elles portent la tête haute, qu'elles ont l'œil vif et bien ouvert, le front et le museau secs, les naseaux humides sans mucosité, l'haleine sans mauvaise odeur, la bouche nette et vermeille, tous les membres agiles, la laine fortement adhérente à la peau, qui doit être rouge, douce et souple, l'appétit bon, surtout la veine bonne et le jarret fort, alors elles sont en bonne santé.

Pour juger si la veine du mouton est saine, on prend l'animal entre les jambes; on empoigne la tête avec les deux mains, le pouce de la main droite relève la paupière du dessus de

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