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sa naissance; vers le sixième, on le sépare de la mère, dans la crainte de l'épuiser; s'il doit être livré au boucher, on ne le laisse teter que trente ou quarante jours; si au contraire il est destiné à la charrue, il doit teter pendant trois mois. Beaucoup de veaux meurent de coliques qu'ils éprouvent peu de temps après leur naissance; souvent ils périssent au bout de d'heures qu'ils en sont attaqués.

peu

Si les boissons et lavemens adoucissans, rafraîchissans, avec le son, le miel, le nitre, ne les guérissent pas promptement, il faut se hâter de leur faire prendre quelque laxatif, ou du laudanum, ou même encore les deux ensemble. Par exemple, il est à propos de leur faire prendre plein une cuillère à thé de laudanum, et ensuite environ trente grains de soufre, ou de sel de nitre en poudre, que l'on mêlera dans du lait ainsi que le laudanum. Le soufre ou sel de nitre sera retiré au bout de six heures; ce qui se fera encore le jour suivant, si la colique subsiste, malgré l'usage répété des boissons et des lavemens.

Le premier hiver est le temps le plus dangereux de la vie du veau, et par conséquent celui où il demande plus de soins; on doit le sevrer par degrés; on lui donne en commençant du foin choisi ou de la bonne herbe, afin de l'ac coutumer insensiblement à cette nourriture,

quand il mange, c'est alors le moment de le séparer pour toujours de sa mère. Il ne doit rester au pâturage qu'une heure le matin, et autant le soir, lorsque les froids commencent à se faire sentir; il faut le caresser, lui manier souvent les cornes, et principalement les pieds; ne jamais l'irriter, le contrarier, ni lui donner des coups; car l'expérience prouve que les mauvais traitemens rendent ces animaux vicieux et indociles. Dans les pays pierreux et montagneux, quand on destine le bœuf à la charrette, on l'accoutume, à l'âge de deux ans et demi, à se laisser ferrer : il arrive souvent qu'il se soumet à cette opération dès la première fois ; mais s'il est difficile, il faut le flatter, ne le jamais battre; car, en le maltraitant, on le rendroit furieux et indomptable.

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A trois ans et demi, on accoutume le jeune boeuf au joug, encore par la douceur, la patience et les caresses, en lui donnant de temps en temps de l'orge bouillie, des fèves concassées et d'autres alimens semblables, dont il est très-friand; on l'attelle à la charrue avec un autre boeuf de même taille, et qui soit déjà dressé; on les conduit ensemble au pâturage, afin qu'ils se connoissent, et s'habituent à n'avoir que des mouvemens communs. Il faut prendre garde de se servir de l'aiguillon dans les premiers momens, dans la crainte de le rebuter et de le rendre indomptable. On le

ménagera au travail, de peur qu'il ne se fatigue trop. Si le jeune boeuf est très-difficile à retenir, s'il est impétueux, s'il donne du pied, ou est sujet à heurter de ses cornes, tous ces défauts disparoissent en attachant l'animal bien ferme à l'étable, et en l'y laissant jeûner pendant quelque temps; s'il est peureux, si la moindre chose l'effraie, le travail et l'âge, en diminuant la crainte, remédieront à ce vice; s'il est décidément furieux, le moyen de le rendre docile, est de l'attacher à une charrette, au milieu des autres boeufs qui aient un pas lent, et de lui donner souvent de l'aiguillon.

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La grosseur du pis ne constitue point la bonté d'une vache; il y en a qui l'ont très-petit et qui néanmoins donnent beaucoup de lait; le pis n'est quelquefois gros que parce qu'il est charnu.

Dans les trois saisons où l'herbe est abondante, la traite des vaches se fait deux fois le jour, le matin et le soir; en hiver, il suffit de la faire une fois seulement. La bonne façon de traire, est de conduire la main depuis le haut du pis jusqu'en bas, sans interruption, ce qui produit une mousse haute dans le seau, au lieu qu'en pressant le pis comme par secousse, le beurre se sépare du lait.

Quand une vache donne peu de lait, c'est

souvent la faute des alimens qu'on lui donne : il faut, dans ce cas, lui en donner de plus succulens, tels que la bonne herbe, la paille d'avoine, le foin, le trèfle, le sainfoin et la luzerne; par ce moyen, on parvient à augmenter et à entretenir le lait.

C'est aussi souvent aux mauvais pâturages que le lait doit sa mauvaise qualité. Si ce sont des bas-fonds, des marais, le lait participe du mauvais goût de ces herbages; mais en général, si l'herbe est douce et l'eau bonne, le lait alors est excellent et toujours abondant.

Pour être bon, le lait doit être tel que, lorsqu'on en prend une petite goutte, elle conserve sa rondeur sans couler, et qu'elle soit d'un beau blanc; celui qui tire sur le jaune, sur le bleu, ou sur le rouge, ne vaut rien: sa saveur doit être douce, sans amertume, sans âcreté, de bonne odeur ou sans odeur; le lait est meilleur en mai, en été, qu'en hiver, et n'est parfaitement bon que quand la vache est jeune et saine.

Pour connoître l'âge du bœuf et de la vache on a recours aux dents incisives et aux cornes. Les premières dents tombent à dix mois, et sont remplacées par d'autres qui sont moins blanches et plus larges; à seize ou dix-huit mois, les dents voisines de celles du milieu tombent pour faire place à d'autres; toutes les dents de

,

lait sont renouvelées à trois ans; elles sont pour lors égales, longues, blanches, et deviennent par la suite inégales et noires.

Vers la quatrième année, il paroît une espèce de bourrelet vers la base de la corne; l'année suivante, ce bourrelet s'éloigne de la tête, poussé par un cylindre de corne qui se forme et qui se termine aussi par un autre bourrelet, et ainsi de suite; car, tant que l'animal vit, les cornes croissent, et tous les bourrelets qu'on observe, sont autant d'anneaux qui indiquent le nombre des années, en commençant à compter trois ans par la pointe de la corne, et ensuite un an par chaque anneau. Il est bon aussi d'observer que les cornes du boeuf et de la vache deviennent plus grosses et plus longues que celles du

taureau.

De l'ane et du mulet.

:

Il faut à l'âne peu de nourriture; il est assez inutile de la lui choisir de l'herbe, et de temps en temps un peu de son lui suffisent; en hiver, un peu de paille et de foin; en été, le pâturage des champs. Il n'est délicat que pour son breuvage; il n'est pas maladif, et ne se vautrant jamais dans la fange, il n'exige point qu'on l'étrille, et sait d'ailleurs, lui-même, faire sa toilette en se roulant sur le gazon.

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