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DE L'IMPRIMERIE D'ANTH. BOUCHER,

SUCCESSEUR DE L. G. MICHAUD,

RUE DES BONS-ENFANTS, No. 34.

UNIVERSELLE,

ANCIENNE ET MODERNE,

OU

HISTOIRE, PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE, DE LA VIE PUBLIQUE ET PRIVÉE DE
TOUS LES HOMMES QUI SE SONT DISTINGUÉS PAR LEURS ÉCRITS, LEURS
ACTIONS, LEURS TALENTS, LEURS VERTUS OU LEURS CRIMES.

OUVRAGE ENTIÈREMENT NEUF,

RÉDIGÉ PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES ET DE SAVANTS.

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A PARIS,

CHEZ L. G. MICHAUD, LIBRAIRE-ÉDITEUR,

RUE DE CLERY, No. 13.

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UNIVERSELLE.

L

goût invincible pour la peinture se développa chez lui presqu'au sortir de l'enfance, et ses parents ne voulurent point gêner son inclination. On dit qu'il eut pour maître Jean del Campo; mais c'est surtout à son génie qu'il dut son talent. Il résolut de bonne heure de visiter l'Italie; il traversa d'abord la France, et se rendit à Rome, où la beauté du climat le détermina à se fixer. Docile aux avis de la critique, il fit de nouveaux progrès, et vit sa réputation s'étendre et le prix de ses ouvrages augmenter chaque jour. Son caractère contribuait encore aux succès qu'il obtint. Plein d'enjouement et de douceur, doue d'un talent distingué pour la musique, il s'était acquis l'estime et l'amuie d'une foule de personnes distinguées et des artistes les plus célèbres de son temps. Le Pousd'apres Van der Meulen, très grandi, Glaude Lorrain, Sandrart, formaient sa société journalière; et on les voyait souvent ensemble étudier et dessiner les environs de Rome. Laar était tellement contrefait, que les Italiens lui donnèrent le nom de Bamboche (Bamboccio), qui lui est resté et sous lequel il est le plus généralement connu; mais les qualités de son esprit faisaient oublier ce que pouvait avoir de desagréable la difformité de son corps. Après un séjour de seize ans à Rome, ses parcuts l'engagèrent-instamment à revenir dans sa patrie, où chaque jour ses ouvrages étaient de

-fl. oblong, en deux planches; etc. Ces planches, et particulièrement les paysages d'après Glauber, sont graves d'une pointe très fine, et l'aspect en est brillant; cependant on prut leur reprocher de manquer un p de precision. On ignore en quede anuée mourut ce graveur. P-s. LAAR on LAER (PIERRE-VAN), te Bamboche, peintre hollandais, gat en 1613 à Laaien, près de Sarden, de parents aisés qui ne néE gerent rien pour son éducation. Un

LAAN (A. VAN DER), dessinateur, graveur à la pointe et au burin, naquit, à ce qu'on croit, à Utrecht vers 1690. Cet artiste a séjourné pendant quelque temps à Paris, cù il fut employé par des librares et des marchands d'estampes. Ce qu'il a fait de plus considérable consiste en une grande suite de Paysages, la plupart dans le style heruique, d'après les dessins de Glauber. Van der Laan a gravé en outre, 1. Le Frontispice historie pour l'Alcoran de la traduction de DuTyer, imprimé en 17355; 2°. LauTent Coster de Harlem, l'un des inventeurs de l'imprimerie; 3°. Chasse burlesque faite par des nains, infoi, oblong; 4. La grande Peche des Baleines, grande marine, avec. quantité de navires et de bateaux,

plus en plus appréciés. Ce ne fut pas
sans regret qu'il abandonna l'Italie :
mais il crut devoir céder aux vœux
de ses parents et de ses compatriotes;
et il arriva en 1639 à Amsterdam,
d'où il se rendit à Harlem, chez un
de ses frères, qui était maître de pen-
sion. Bientôt il fut accablé de deman-
des, et ses ouvrages se vendirent fort
cher. Malgré la faiblesse de sa santé,
faiblesse qui tenait à sa conformation,
Laar avait toujours montré un carac-
tère très gai: mais sur la fin de sa vie,
ses infirmités augmentèrent, sa gaîté
disparut, une noire mélancolie s'em-
para de son esprit; et, devenu insup-
portable à lui-même et aux autres, il
mourut en 1673, à l'âge de soixante
ans. Telle est la manière dont les his-
toriens les plus dignes de foi, tels que
Descamps, d'Argenville, Weyermans
et Huber, racontent sa mort. Houbra-
ken, d'après Florent Lecomte, lui don-
ne une autre cause. « Jean de Witte,
» dit-il, marchand de tableaux, en
>> avait demandé un à Laar; le peintre
» en fixa le prix à deux cents florins.
>> De Witte trouva ce prix exorbitant,
» et chargea de l'exécution de ce ta-
» bleau Wouwermans, dont la répu-
>>tation n'était point encore. formée,fit
» et qui, par ce motif, avait de
>> moins hautes prétentions. Wouwer
» mans réussit; et, au jugement des
>> artistes, son ouvrage l'emportait sur
» ceux de Laar, par la délicatesse du
>> pinceau et le précieux du fini. Dès-
» lors les tableaux de son rival furent
>> moins recherchés: il tomba dans
>> l'indigence; et la préférence dont
» Wouwermans était l'objet lui causa
» un tel désespoir, qu'il se précipita
» dans un puits où il termina ses
» jours.» Ce genre de trépas s'accorde
peu avec le caractère connu de l'artiste;
mais il paraît qu'il était destiné à voir
les historiens lui attribuer une mort

extraordinaire. De Piles, et quelques autres écrivains, avancent que Laar, en se jetant dans un puits, ne trouva que la juste punition d'un crime qu'il avait commis en Italie. Voici comme ce fait est rapporté : Bamboche, un de ses frères, Jean et André Both, et un cinquième peintre hollandais dont le nom est ignoré, s'étaient réunis un jour de carême dans une maison située au bord du Tibre. Comme ils étaient tous protestants, ils ne croyaient point devoir s'astreindre aux absti nences qu'impose en ces jours de pénitence l'Eglise catholique. Un prêtre qui se trouvait là par hasard, leur fit des remontrances inutiles, et finit par les menacer de l'inquisition. L'épouvante saisit les cinq artistes, et, dans leur frayeur, ils ne crurent pouvoir mieux faire, pour échapper à ses menaces, que de le jeter dans le Tibre, où il se roya. Pour augmenter encore le merveilleux de cette histoire, on ajoute que les cinq meurtriers périrent tous du même genre de mort que leur victime. On a cru devoir rapporter ce coute, parce qu'il se trouve répété sans examen dans des livres assez répandus chez les artistes; mais il suf

d'avoda plus légère connaissance de la douceur du clergé de Rome, et du caractère des artistes inculpés, pour en sentir toute l'absurdité. Les tableaux de Laar représentent ordinairement des chasses, des pêches, des attaques de voleurs, des fêtes publiques des divertissements champêtres. La manière dont il a peint les sujets de ce genre, leur a fait donner le nom de Bambochades Sa composition est animée et pleine de mouvement, son paysage est vrai, son dessin fin, correct et spirituel; sa couleur vigoureuse et transparente, et son génie fertile. Il savait exprimer avec tant de précision les divers accidents de l'atmosphère, que

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