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Il ne serait pas moins intéressant de
comparer cette influence du leibnitzia-
nisme sur les nouveaux systèmes en

voir pas été bien d'accord avec lui-même
dans les jugements qu'il a portés à di-
verses époques sur la métaphysique de
son grand prédécesseur. Dans sa Critique
de la raison pure, il dissimule l'obliga-
tion qu'il lui a incontestablement, de lui
avoir fourni les moyens de combattre le
scepticisme de Hume. Il fallait, pour ré-
pondre aux arguments du philosophe
écossais, montrer clairement de quel droit
nous nous permettons d'embrasser, dans
quelques unes de nos assertions, tous les
cas possibles, ceux-mêmes qui sont hors
de la sphère de notre perception; à quel
titre nous imprimons, à certaines pro-
positions, les caractères de nécessité et
d'universalité, quoique l'expérience puisse
seulement nous apprendre ce qui est ou
a été, et jamais ce qui doit être ou ce qui
sera infailliblement. C'est évidemment la
direction que le leibuitzianisme avait don-
née aux méditations de Kant: c'est la
tendance à voir dans nos idées autre chose
que l'empreinte de l'action des objets
extérieurs; c'est l'habitude de faire à l'es-
prit une forte part dans l'oeuvre de la
perception, qui conduisit l'auteur de la
Philosophie-critique à son système de
formes ou de dispositions inhérentes à
l'ame, antérieures à toute expérience et
conditions indispensables de sa possibilité.
Il est vrai qu'il a plus nettement que
Leibnitz déterminé la nature et la valeur
des facultés inuées à l'homme; mais les
Nouveaux Essais sur l'entendement,
comme plusieurs autres parties des oeu-
vres philosophiques de Leibnitz, renfer-
maient tout le germe de la doctrine kan-
tienne, en offrant en même temps une
source plus pure et plus féconde de véri-
tés objectives; puisque, dans la théorie
de Leibnitz, ces virtualités inuées four-
nissent, en qualité de faibles simulacres
de l'entendement divin, un moyen de re-
tracer une image quelconque des créa
tures moulées sur les archetypes contenus
dans la région des idées divines, tandis
que les formes de la sensibilité, unies
aux catégories, et vivifiées ou fécondées
1r l'action d'un x inconnu, produisent
se monde phénoménique, qui nous laisse,
BOD seulement dans l'incertitude absolue

Allemagne avec celle qu'a exercée et
que continue peut-être, plus qu'on ne
le croit, d'exercer parmi nous, la ph

sur ce qui peut s'y trouver de conform
au monde en soi, mais sans aucune pos-
sibilité de nous assurer de l'existence de
quelque chose hors de nous. Au lieu de
reconnaître les services que le spiritas-
lisme de Leibnitz lui a rendus, Kant ne
s'en occupe, dans son grand ouvrage (
que pour reprocher à l'auteur de la mo-
nadologie d'avoir dégradé ou anéanti la
sensibilité, en la réduisant à n'être que la
faculté d'avoir des perceptions confuses,
ou plutôt, en ne lui assignant que la mé
prisable fouction de dénaturer et de
rendre confuses les idées de l'entende-
ment. On ne peut se dissimuler que, dans
le système de Leibnitz, la sensibilité
ne soit au moins un hors-d'oeuvre, la
représentation du monde phénoméni-
que, dont les sens nous livrent les maté-
riaux, se déroulant par l'activité de l'a-
me sans aucun secours extérieur. Cest
pourquoi Kant a cru pouvoir accuser
Leibuitz d'intellectualiser la sensation,
avec autant de droit, que celui-ci e
avait eu de reprocher à Locke de sen-
sualiser les concepts de l'entendement.
Il y a plus: si, comme il paraît résulter
des définitions de Leibnitz, il suffisait de
ne pas distinguer, dans la représentation
d'un objet, les différentes propriétés de
cet objet, l'une de l'autre, pour don
ner à la représentation collective et con-
fuse du varium contenu dans l'objet et
offert à l'observation, à la tractation du
sujet, le caractère d'intuition ou de per-
ception sensitive; il suivrait de là, qu'en
affaiblissant, en effaçant dans les idées de
l'entendement, la représentation séparée
ou distincte des propriétés de leurs ob-
jets, et en établissant ainsi la confusion
là où il y avait eu séparation auparavant,
on réussirait à transplanter les représen
tations de l'ame, du domaine de l'enten-
dement dans celui de la sensibilite, et
de transformer en véritables sensations,
des notions de l'intellect; métamorph ist
difficile à concilies, soit avec l'experience,
soit avec l'idée d'opposition ou d'hétéro-
généité immuable attachee dans notre

Pag. 61, 326, 33a et 33 de la Cr. que de
la raison pure.

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losophie de Descartes sur les écoles de Locke et de Condillac. Mais ces comparaisons nous mèneraient trop

esprit, aux deux facultés de sentir et de
concevoir, de même qu'aux sphères di-
verses qui leur paraissent respectivement
assignées. Kant a donc cru, avec autant
de droit, pouvoir accuser Leibnitz d'in-
tellectualiser les sensations, que celui-ci
en avait eu de reprocher à Locke de sen-
sualiser les concepts de l'entendement.
Cependant, plus tard, le professeur de
Koenigsberg s'est constitué le défenseur
de Leibnitz d'une manière que ce dernier
n'eût peut-être pas avouée. Dans le des-
sein de prouver à Eberhard qu'il n'avait
rien compris aux principes fondamentaux
du philosophe auquel il attribuait le mé-
rite d'avoir déja fait, avant Kant, un
examen véritablement critique et suffi-
samment aprofondi de la faculté de con-
naître, l'auteur du criticisme réduit la
niétaphysique de Leibnitz à trois points
caractéristiques, au principe de la raison
suffisante, à la monadologie et à l'har-
monie préétablie. 1o. A l'égard du prin-
cipe de la raison suffisante, Kant pense
que, pour épargner au grand Leibnitz le
ridicule de s'être vanté d'avoir enrichi les
sciences philosophiques d'une proposition
presque piaise, en proclamant, comme
découverte importante, le plus connu et
le plus trivial des axiomes, ce principe ne
doit être entendu que comme le correlatif
du principe de contradiction, étant placé
en tête de toutes les propositions synthé-
tiques, comme celui de contradiction
énonce la règle de toutes les propositions
analytiques. 2°. « Est-il croyable, pour-
suit-il, en passant au deuxi me point,
que Leibnitz, un si grand mathématicien,
ait voulu composer les corps d'atomes,
et par conséquent l'espace de parties
simples? Sans doute, par ses monades,
il n'eutendait pas désigner le monde cor-
porel, mais son substratum qui échappe
à notre connaissance, le monde intelligi-
ble, qui n'existe que dans une idée de la
raison, et qu'il est permis de se repré-
senter comme n'ayant pour éléments que
des substances simples, sans qu'il découle
de cette hypothèse aucune conséquence
applicable aux objets qui sont du domaine
de notre sensibilité. Leibnitz paraît, de
même que Platon, avoir attribué à l'esprit

loin; il est temps de passer de l'examen des principes de la philosophie leibnitzienne aux applications qui doi

humain une intuition primitive, bien que
maintenant obscurcie, de ces êtres sous-
traits à nos sens; mais il ne supposait à
cette intuition aucun rapport avec les
choses sensibles qui lui paraissaient être
de purs phénomènes, c'est-à-dire des ob-
jets ne donnant prise qu'à une espèce dif-
férente et particulière d'intuition, en un
mot, à nos sens, source de la seule sorte
de connaissance qui soit à notre portée.
Il ne faut pas, ajoute Kant, qu'on se laisse
tomper par la définition de Leibnitz, qui
place la sensibilité dans une manière con-
fuse de se représenter les objets; il fant
plutôt lui substituer une autre notion, qui
mette d'accord toutes les parties de son
système. On ne saurait, de même, voir
dans les idées innées dont parle Leibnitz,
qu'une faculté primitive departie à l'hom
me pour qu'il en tire ces principes à priori
qui doivent servir de fondement et de
lien à l'ensemble des connaissances hu-
maines » (*). 3o. Kant nie enfin que Leib-
nitz ait, par son harmonie préétablie,
voulu désigner l'accord des perceptions,
des volitions et des mouvements des deux
êtres indépendants, n'ayant aucune ac-
tion l'un sur l'autre. « Ce serait, dit-il,
l'idéalisme tout pur: car, pourquoi ad-
mettre l'existence des corps, lorsque tout
ce qui se passe dans l'ame est l'effet de ses
propres forces, effet qu'elle produirait
également lors même qu'elle se trouve-
rait dans un isolement complet ? Selon
Kant, Leibnitz aurait donc, par son bar-
monie préétablie, simplement voulu in-
diquer la merveillense coordination de
l'entendement et de la sensibilité en nous,
coordination qui doit être l'ouvrage de
Pintelligence suprême, et sans laquelle ces
facultés ne sauraient, par leur concours
devenir la source d'un système bien lé
d'expériences constantes et de connais-
sances usuelles, suffisantes à tous les be-
soins de l'homme. Le célèbre auteur
d'Aenesideme, le professeur Gottl.-E-
nest Schulze, a montré (vol. 2 de sa

(*) Voyez l'écrit de Kant, intitalé: D'une déconverte, en vertu de laquelle toute nowele eritique de la raison pure aurait été rende superflue par une critique plus ancienne, Kwg, 1791, in-89., pag. 121.

vent justifier le point de vue sous lequel nous la considérons. Le terme pensée, dans la doctrine de Descartes, avait deux valeurs tout-à-fait differentes. En effet, ce terme exprimait toute modification de l'ame, soit adventice ou accidentelle, soit inhérente à la substance pensante; et dans ce sens, sa valeur était générale, collective et indéfinie. La peusée s'entendait encore plus précisément du mode fondamental et permanent de l'ame, inséparable d'elle, identifiée avec le moi; en ce cas, ce terme avait l'acception particulière individuelle et une, qui appartient au signe je on moi. Le mot sensation offre la même ambiguité dans la doctrine de Condillac, qui montre par ce côté ses rapports de filiation avec la doctrine mère. Le point de vue de Leibnitz était éminemment propre à lever une équivoque funeste aux progrès de la saine psycologie. Ce philosophe est en effet le premier ou le seul qui ait soumis à une analyse aprofondie, un composé primitif dont l'habitude a comme fondu et identifié les éléments. Sa méthode abstracto-réflexive fait, pour ainsi dire, le départ des éléments divers de ce composé si vague appelé la sensation. Leibnitz distingue, avec une netteté particulière, les attributs de deux natures diverses, l'une animale, qui vit, sent, et ne pense point; l'autre intelligente, qui appartient spécialement à l'homme, et l'élève scule au rang de membre de la cité de Dieu. Ainsi va se trouver

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établi, et nettement exprimé le donble intermédiaire omis ou dissimulé par les cartésiens, entre les pares machines de la nature, et les auimaux, comme entre ceux-ci et les êtres pensants, ou esprits. Ainsi la pensée ne saurait ressortir des sensations animales, ni s'expliquer par elles, pas plus que les sensations ne ressortent des mouvements de la matière insensi ble, ni ne s'expliquent par les lois du mécanisme ordinaire. Pesons les motifs de ces importantes distinctions, et empruntons d'abord les propres paroles du maître. « Outre ce degré

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infime de perception, qui subsiste >> dans le sommeil comme dans la » stupeur, et ce degré moyen, appelé » sensation, qui appartient aux ani» maux comme à l'homme, il est un degré supérieur que nous distin »guons sous le titre exprès de pensée, » ou d'apperception. La pensée est » la perception jointe à la conscience » ou à la réflexion dont les animaux » sont privés ().... Comme l'esprit » (mens) est l'ame raisonnable; » aiusi la vie est l'ame sensitive, » principe de la perception. L'home » n'a pas seulement une vie, une ame » sensitive, comme les bêtes; il a » de plus la conscience de lui même, » la mémoire de ses états passés; de » là l'identité personnelle, conservée » après la mort, ce qui fait l'immorta »lité morale de l'homme, et non pas » sculement l'immortalité physique » dans l'enveloppement de l'animal... » Il ne peut y avoir de vide dans les » perfections ou les formes du monde » moral, pas plus que dans celles da » monde physique; d'où il suit que » ceux qui nient les ames des ani» maux, et qui admettent one matière

(1) OEuvres, tom. II, pag. 33, Fpistolz Leib nisii, tom. jet., pag. 195. ( Comment. de animd brutorum.)

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ce titre seul, immédiatement ce qu'elle fait, et médiatement ce qu'elle éprou ve. L'activité libre est la condition première et nécessaire de l'apperception, ou de la connaissance de soi-même. De là vient le mot conscience (scire cum); le moi se sait lui-même en liaison avec tel mode accidentel et passager, actif ou passif. Si le mode est actif, c'est l'apperception interne immediate; s'il est passif, c'est l'apperception médiate externe, ou la perception jointe au sentiment du moi; moy en essentiel de toute connaissance ou idée. Là commence eu effet l'idée de sensation dans le langage de Locke. A titre de force sensitive, douée même d'une sorte d'activité vitale, ou physiologique (comme l'entendait Stahl), l'ame s'ignore elle-même; elle ne sait pas qu'elle vit on sent; elle ne sait pas qu'elle agit, alors qu'elle effectue ces tendances instinctives ou animales, qui présentent à l'observateur tous les caractères d'une véritable activité. Telle est la source des percep

» complètement brute et non orga»nique, s'écartent des règles de la » vraie philosophie, et méconnais» sent les lois mêmes de la nature..... >> Nous éprouvons en nous-mêmes un » certain état où nous n'avons aucune » perception distincte, et ne nous » apercevons de rien, comme dans » la défaillance, le sommeil pro» fond, etc. Dans ces états, l'ame, quant au sens, ne differe point » d'une simple monade; mais comme » ce n'est pas là l'état habituel et dura» ble de l'homme, il faut bien qu'il y » ait en lui quelque autre chose. La » multitude des perceptions où l'es prit ne distingue rien, fait la stu» peur et le vertige, et peut ressem » bler à la mort en sortant de cette » stupeur, comme en s'éveillant, > l'homme qui recommence à avoir la » conscience de ses perceptions, s'as >>sure bien qu'elles ont été précédées » ou amenées par d'autres qui étaient » en lui sans qu'il s'en aperçût; car >> une perception ne peut naître na>>turellement que d'une autre perceptions obscures que Leibnitz attribue >>tion, comme un mouvement naît » d'un autre mouvement. Ainsi se dis»tingue, par le fait de conscience, » ou l'observation de nous-mêmes, » la perception qui est l'état intérieur » de la monade, représentant les » choses externes, et l'apperception » qui est la conscience ou la connais»sance réflexive de cet état intérieur, » laquelle n'est point donnée à toutes » les ames, ui toujours à la même » ame.» Ces distinctions, conformes à toute notre expérience intérieure, se justifient théoriquement comme consé quence naturelle du principe qui sert de base à toute la doctrine de Leibnitz; elles offient de plus, ainsi que nous allons le voir, les éléments de la solution du grand problème des idées innees. L'ame, force active et libre, suit, à

à l'ame humaine, dans l'état de simple monade ou force vivante. En tombant sous l'œil de la conscience, les perceptions, modes simples d'une sensibilité affective et animale, deviennent pour le sens interne ce que l'objet visible est pour l'œil extérieur. Le moi qui les observe ne les crée pas; il sait qu'elles sont ou ont été sans lui antérieurement à l'apperception. Cette préexistence des perceptions obscures, de celles surtout qui se lient immédiatement au jeu et aux fonctions de la vie animale, ne peut paraître douteuse à l'observateur qui sait en saisir les signes naturels, et distinguer à part soi le propre domaine de l'activité et de la prévoyance de l'esprit, d'avec la passivité ou le fatum des corps. En partint de la

conscience du moi comme de la ca-
ractéristique unique des modes ou
opérations qui doivent être attribués
à l'ame humaine, Locke trauchait la
question des idées innées; il prouvait
par la définition même, qu'il ne pou-
vait y avoir rien dans l'ame à ce titre,
avant la sensation ou sans elle. Mais
il n'est pas ici question de définir, et
de déduire; il s'agit d'abord d'obser-
ver, et de se rendre compte des faits
physiologiques et psycologiques: or,
en consultant cet ordre mixte de faits,
on ne saurait méconnaître le fonde-
ment des distinctions de Leibnitz dans
les passages ci-dessus rapportés, ni
par suite la preexistence des percep-
tions obscures, vraiment inuées ou
inhérentes sinon à l'ame pensante, du
moins à l'animal. En effet, dans le
système leibnitzien, il n'y a point
d'ame séparée d'un corps quelcon-
que, lequel peut être réduit à l'infini-
ment petit; les germes préexistauts ne
naissent point, ne meurent point,
mais ne font que se développer ou
s'envelopper; ainsi non seulement
l'ame, mais l'animal, étaut ingéué-
rable comme impérissable, ne saurait
être en aucun temps sans quelque
perception plus ou moins obscure;
d'où la conservation du moi de la
personne identique dans les divers
états futurs qui doivent succéder à
notre mode de vie actuel: hypothèse
pleine d'espérance et d'immortalité,
dont Ch. Bonnet a fait une si belle
application dans sa Palingénésie phi-
losophique. Mais relativement aux
idées intellectuelles, la question est en-
core la même; il s'agit toujours de sa-
voir si l'on fixera l'origine d'une idée
comme d'une modification quelconque
de l'ame, au moment précis où l'être
pensant commence à l'apercevoir ou à
La distinguer. Telle est aussi la question
principale agitée avec les plus grands

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détails dans les Nouveaux essais sur
l'entendement humain. Leibnitz pose
ainsi nettement la question : « Pour-
quoi veut-on que l'ame ne possède
>> rien autre que ce dont elle fait usage
>> actuellement? Est-ce donc que nous
» ne possédons que les choses doct
» nous jouissons? Ne faut-il pas tou
» jours qu'outre la faculté et son objet,
» il y ait de plus dans l'un et dans
» l'autre, ou dans tous deux à-la-fois,
quelque prédisposition en vertu de
laquelle la faculté s'exerce sur son
» objet ? » Cette grande question des
idees innées, si obscure ou si indé-
terminée dans le point de vue de Des-
cartes, allait recevoir, ce semble,
tout le degré de clarté dont elle est
susceptible, de l'application du priu-
cipe de la force, considérée comme
virtuelle, ou tendant à l'action
avant d'être actuelle, ou déterminé-
ment en exercice. C'est ce moyen en-
tre la nue faculté et l'acte qu'il fal
lait saisir pour entendre l'inneïté de
certaines idées ou modes actifs de
l'ame; et Locke lui-même touchait à ce
point de vue sans le savoir, lorsqu'il
admettait dans l'ame des pouvoirs a
tifs,des idées originaires de la eflexion,
ou qui ne peuvent venir que du propie
fonds de l'entendement; aussi n'a-t-il
rien à arguer contre l'exception que
fait Leibnitz au graud principe des pé-
ripateticiens: Nihil est in intellectu,
quod non fuerit in sensu, nisi ( dit
Leibnitz) ipse intellectus. Exception
à la vérité, qui, étant prise au sens ri-
goureux de Leibnitz, devait entière-
incnt détruire le principe, puisque la
monade pensante ne fait que dévelop
per ou dérouler pour ainsi dire ce qui
était à eile sans rien recevoir du de-
hors. Mais voici un autre passage qui

semble encore mieux poser la question sur le caractère et l'innéité des idées intellectuelles: La connaissance

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