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de tous ceux qui s'étaient succédé depuis ce moment1.

'L'article consacré à la mémoire de Louis XVI, dans la

Biographie universelle, ne fait point mention de cette prinwent cesse. « Ce prince eut trois enfans, y est-il dit : Louis, dauastoboon A 9180open 991dm

hin, qui mourut en 1789; Louis XVII; et Marie-Thér Charlotte, aujourd'hui Madame, duchesse d'Angoulême. » L'erreur ou, si l'on veut, l'oubli est de

on veut est de peu d'importance mais lorsqu'il s'agit de la famille de Louis XVI, on est surpris de rencontrer cette erreur dans un article signé de Bonald.

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CHAPITRE XIV.

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Serment du Jeu-de-Paume. Insurrection du 14 juillet.
Le roi se rend à l'Assemblée nationale. Anecdotes.
Spectacle que présentent les cours du château de Versailles.
Particularités singulières. On feint de croire que la

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salle de l'Assemblée nationale est minée. Discours du roi

qui rejette ces odieux soupçons. Anecdotes. Esprit des troupes. Départ du comte d'Artois, du prince de Condé, du duc et de la duchesse de Polignac. Elle est reconnue

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par un postillon qui la sauve. Le roi se rend à Paris.

Terreurs à Versailles. - La reine veut se rendre à l'Assemblée discours touchant qu'elle prépare.

:

Retour du roi :

la reine est blessée du discours de Bailly. — Assassinat de MM. Foulon et Berthier. Plans présentés au roi par M. Foulon, pour arrêter la marche de la révolution. — Mot affreux de Barnave. Son repentir.

Le trop memorable serment du jeu de paume, à Versailles, fut suivi de la séance royale du 23 juin. La reine regardait comme trahison ou lâcheté criminelle dans M. Necker de n'avoir pas accompagné le roi elle disait qu'il avait changé en poison un remède salutaire; que, possédant toute la popularité, l'audace de désavouer hautement la démarche de son souverain avait enhardi les factieux et entraîné toute l'assemblée, et qu'il était d'autant plus coupable que la veille il lui avait donné sa parole d'accompagner le roi à cette séance. M. Necker

voulut en vain s'excuser en disant qu'on n'avait pas écouté ses avis.

Bientôt les insurrections du 11, du 12 et du 14 juillet ouvrirent la scène de désastres dont la France était menacée. Le massacre de M. de Flesselles et de M. de Launay fit répandre à la reine des larmes bien amères, et l'idée que le roi avait perdu des sujets dévoués lui déchirait le cœur.

Le soulèvement ne portait plus le seul caractère d'insurrection populaire : les mots vive la nation! vive le roi! vive la liberté! avaient jeté la plus grande lumière sur l'étendue du plan des réformateurs. Cependant le peuple parlait encore du roi avec amour, et semblait le considérer comme propre, par son caractère, à favoriser le vœu de la nation pour Já réforme de ce que l'on appelait les abus; mais on le croyait arrêté par les opinions et l'influence de M. le comte d'Artois et de la reine; et ces deux augustes personnes étaient alors les objets de la haine des mécontens. Les dangers que courait M. le comte d'Artois déterminèrent la première démarche du roi auprès de l'Assemblée nationale. Il s'y rendit, le 15 juillet au matin, avec ses frères, sans cortège, sans gardes, y parla debout et découvert, et prononça ces paroles mémorables; «Je me fie à vous,

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je ne veux faire qu'un avec ma nation; et, comp>> tant sur l'amour et la fidélité de mes sujets, j'ai » donné ordre aux troupes de s'éloigner de Paris et » de Versailles. » Le roi revint à pied de la salle des États-généraux jusqu'à son palais ; les députés s'em

pressèrent de le suivre, et formèrent son cortège et celui des princes qui l'accompagnaient. La fureur du peuple s'adressait directement au comte d'Artois dont l'opinion contre la double représentation paraissait un crime odieux. On cria plusieurs fois : Vive le roi, en dépit de vous, monseigneur, et de vos opinions. Une femme osa s'approcher de Sa Majesté et lui demander si ce qu'elle venait de faire était bien sincère, et si on ne le ferait pas changer.

Les cours du château étaient garnies d'une foule immense; on demanda que le roi, la reine et ses enfans parussent sur le balcon. La reine me remit la clef des portes intérieures qui conduisaient chez M. le dauphin, et m'ordonna d'aller trouver la duchesse de Polignac, de lui dire qu'elle demandait son fils, et m'avait chargée de le conduire moimême dans ses cabinets où elle l'attendait pour le montrer au peuple. La duchesse me dit que cet ordre lui annonçait qu'elle ne devait pas accompagner le prince. Je ne répondis rien; elle me serra la main en me disant : « Ah! madame Campan, quel coup >> je reçois ! » Elle embrassa l'enfant en pleurant, me donna une semblable marque d'attachement. Elle savait combien j'aimais, combien j'estimais la bonté et la noble simplicité de son caractère. Je voulus la rassurer en lui disant que j'allais ramener le prince; mais elle persista, disant qu'elle entendait cet ordre, et savait ce qu'il lui annonçait. Alors, son mouchoir sur les yeux, elle rentra dans son

et

cabinet intérieur. Une sous-gouvernante me demanda si elle pouvait suivre M. le dauphin; je lui répondis que la reine n'avait donné aucun ordre qui pût l'en empêcher, et nous nous rendîmes chez la reine qui attendait le prince pour le faire paraître sur le balcon.

Cette douloureuse commission exécutée, je descendis dans les cours, où je me mêlai parmi la foule. J'entendis mille vociférations: il était aisé de juger, à la différence entre le langage et le vêtement de certainės gens, qu'il y en avait de déguisés. Une femme, ayant un voile de dentelle noire baissé sur son visage, m'arrêta avec assez de violence par le bras, et me dit, en m'appelant par mon nom : « Je vous connais très-bien; dites à votre reine » qu'elle ne se mêle plus de nous gouverner; qu'elle >> laisse son mari et nos bons Etats-généraux faire le >> bonheur du peuple. » Au même instant, un homme vêtu comme un fort de la halle, le chapeau rabattu sur les yeux, me saisit par l'autre bras, et me dit : « Oui, oui, répétez-lui souvent qu'il n'en sera pas de ces États-ci comme des autres, qui » n'ont rien produit de bon pour le peuple; que la >> nation est trop éclairée en 1789, pour n'en pas » tirer un meilleur parti, et qu'il n'y aura pas à » présent de député du tiers prononçant un discours » un genou en terre; dites-lui bien cela, entendez>> vous? » J'étais saisie de frayeur; la reine parut alors sur son balcon. « Ah! dit la femme voilée, » la duchesse n'est pas avec elle. Non, reprit

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TOM. II.

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