BELGE ET ÉTRANGÈRE NOUVELLE SÉRIE DE LA BELGIQUE. RELIGION, PHILOSOPHIE, POLITIQUE, HISTOIRE, LITTÉRATURE, ÉCONOMIE SOCIALE, SCIENCES, BEAUX-ARTS. TOME DOUZIÈME. BRUXELLES, IMPRIMERIE DE LA REVUE BELGE ET ÉTRANGÈRE, 13, Rue des Boiteux. 1861 Au moment où tous les regards se portaient sur la Syrie, suivant avec anxiété les phases rapides du drame sanglant qui l'a dépeuplée, on a considéré avec le plus d'effroi l'impitoyable cruauté des Musulmans de Damas. Car là, ce ne furent point des bandes indisciplinées de Druses, de Métualis, de Bédouins, quelques détachements de milices turques qui seuls versèrent sans pitié le sang des chrétiens, comme dans les bourgs et les villages du Liban ce sont les hautes classes d'une ville opulente qui ont pris part à l'égorgement d'une population chrétienne inoffensive ou sont restées impassibles en présence des massacres et de l'incendie. Le fanatisme des Damascains n'est donc pas nouveau dans l'histoire cette ville, conquise une des premières par les soldats du Prophète à peine sortis du désert, est devenue aussitôt un des boulevards de l'Islamisme; réputée ville sainte, appelée la Porte de la Mecque et de Médine, elle fut toujours placée très-haut dans l'opinion des vrais croyants. Nous avons dernièrement exposé, dans ce recueil (1), quel fut le sort toujours précaire des chrétiens à Damas dans les siècles de l'Islam, et montré la persistance d'une exaltation religieuse qui vient d'appeler, dans tout le Levant, les Musulmans à la guerre sainte contre la volonté de la Porte Otto (1) Voir la Belgique, tome X, livr. de novembre 1860. REVUE BELGE ET ÉTRANGÈRE. · XII. 1 |