Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

l'un à l'autre, qu'ils auront plus de pensées et de sentiments communs : au lieu de n'avoir qu'un seul bien, les enfants, ils en auront trois. Aujourd'hui s'ils sont malheureux, s'ils se séparent, c'est parce qu'il n'y a rien de semblable et d'échangeable dans leur nature intellectuelle et sentimentale, c'est parce que l'intérêt ou l'attrait physique seul les rapprochent. Je crois que le mariage est appelé à devenir indissoluble par la seule volonté des époux; qu'il ne peut l'être réellement, que de cette manière je demande que la société le reconnaisse, l'honore, le garantisse, mais dans les seules limites où il lui soit permis de le faire. Je le répète, elle n'a aucun droit sur la personne des époux, sur la durée de leur union; son seul droit est d'enregistrer et de publier le contrat, qui lie leurs intérêts, d'en publier la rupture dans l'intérêt des tiers, absolument comme pour les autres contrats de société, et de faire des lois dans l'intérêt moral et matériel des enfants pour le cas où leurs parents se sépareraient.

Maintenant que j'ai défini le mariage et son but; que, dans mes précédents articles, j'ai dit ce qu'il doit être socialement; il me reste a constater, que sur plusieurs points du globe, beaucoup de femmes veulent et pensent comme moi, et cherchent à échapper aux étreintes des lois actuelles.

En France, un grand nombre de femmes, parfaitement honorables, ne voulant pas subir le mariage civil qu'elles considèrent comme une atteinte à leur dignité, ne voulant pas promettre devant un magistrat ce qu'elles ne voudront jamais tenir, s'unissent librement à un homme; et, par la durée de leur union, par la chasteté et la dignité qui y règnent, savent s'attirer le respect et la considération. Cependant, si nos mœurs sont assez avancées pour tolérer et même pour honorer le mariage libre, elles ne le sont pas assez encore pour flétrir l'égoïsme et l'immoralité de l'homme, qui' par caprice abandonne la femme dont la jeunesse, la beauté, et de longues années de dévouement lui ont été consacrées. Cet homme, après un acte aussi indigne, peut encore trouver une mère, qui ne craindra pas de lui donner sa fille en mariage. Dans de telles conditions, la femme est donc, d'une autre manière, encore à la merci de l'homme.

En Angleterre, les exemples du dédain de la loi sont bien moins nombreux, le sentiment de la dignité de la femme est bien moins vif, les unions libres sont blâmées; cependant une femme éminente de ce pays. vient, il n'y a guère, de prendre l'initiative de la protestation. Miss E*** aimait un homme marié, et en était aimée. De son côté, le femme légitime de cet homme était liée avec quelqu'un comme on le voit, ces quatre personnes étaient, par le fait de l'indissolubilité du mariage, dans le faux, le déloyal. Miss E***, femme énergique, eut le courage de les en tirer tous quatre par sa résolution. Le mari rendit à sa femme la liberté,

et Miss E, après quelques mois de séjour aux eaux, loua publiquement une maison à Londres, et vint s'y installer avec son ami. Une liaison secrète, passagère, eût été tolérée; mais une liaison publique et sérieuse, qui était une réhabilitation de l'amour libre et vrai... quel scandale! Tout le monde s'éloigna... puis quelques amis revinrent, puis d'autres, et cette union est maintenant acceptée. Miss E*** est une loyale, digne, et courageuse femme; mais il est triste, que les grands caractères, pour obliger les gouvernants à réformer des lois détestables, soient contraints de se mettre en opposition avec la société, avec la loi, et de lever l'étendard de la révolte.

Aux États-Unis, la protestation contre la loi, qui subalternise la femme dans le mariage, est établie, et vient, dans la personne de deux femmes, de prendre une forme très originale. Miss Lucy Stone, qui a parcouru les États de l'Union, faisant des leçons publiques sur l'émancipation des femmes, leçons fort applaudies, et assez goutées pour que plusieurs États aient déjà introduit des modifications dans les lois relatives aux femmes; Miss Lucy Stone, dis-je, voulait s'unir à Mr Henry Blackwell, frère de Miss Anna Blackwell, femme aussi distinguée par l'élévation de son caractère, que par son beau talent littéraire et poétique. L'émancipatrice américaine, résolue de respecter à la fois ses doctrines, sa personne, et de conserver sa légitime influence en ménageant les préjugés, signa et fit signer à son futur mari une protestation contre les lois qui régissent le mariage, suivie de convention où les futurs conjoints se reconnaissent mutuellement égaux et libres, déclarant ne s'épouser devant le magistrat que pour la forme: puis après la cérémonie légale, les nouveaux époux publièrent leur protestation et leur engagement dans les journaux. Peu après, Miss Antoinette Brown, amie de la précédente, qui appartient à une communion régulièrement instituée, dans laquelle l'égalité des sexes est si bien reconnue, que les femmes peuvent recevoir comme les hommes l'ordination, Miss Antoinette, pasteur d'une église régulière, épousa dans les mêmes conditions Samuel Blackwel, frère de Henry. Cette famille. Blackwell est prédestinée pour le triomphe du droit des femmes. Outre Miss Anna dont j'ai parlé, elle a deux autres demoiselles : l'une médecin à New-Yorck, l'autre médecin à Londres; et les femmes qui viennent d'en prendre le nom, sont : l'une, une émancipatrice célèbre par son éloquence; l'autre, un pasteur entouré d'estime. Le bel exemple qu'ont donné mesdames Lucy Stone et Antoinette Brown, se généralisera, nous n'en doutons point, parce qu'en Amérique on jouit de la liberté individuelle ; parce que les femmes, entrant dans les carrières scientifiques, sont trop dignes pour se laisser absorber; parce que le divorce existant, les hommes seraient forcés de tenir leurs conventions.

Si les femmes françaises veulent organiser une protestation régulière et honorable, qui ne les livre pas à la discrétion des hommes, je vais me

permettre de leur en indiquer les bases. Il est bien entendu que ce n'est point aux femmes qui acceptent ce qui est, que je m'adresse, mais seulement à celles qui désirent la perpétuité du mariage comme les premières, et ne veulent pas de ses conséquences légales à l'endroit de leur dignité et de leur indépendance. Ces femmes, intellectuellement émancipées, se divisent en deux catégories principales: les unes courageuses, prêtes à s'insurger contre tout ce qui est injuste, oppressif; les autres timides, retenues par le qu'en dira-t-on ? Les unes, maîtresses d'elles-mêmes, ou ne craignant pas de s'aliéner leur famille et leurs amis; les autres, et c'est le plus grand nombre, aimant mieux passer sous les fourches caudines de la loi, que de désoler leurs parents, que de courir le risque d'étre blâmées. Je dis à toutes ces femmes : l'état social est tel, la moralité des hommes est telle, que vous ne devez pas vous unir à eux sans un contrat d'intérêt. Je dis ensuite aux premières: vous qui avez le courage d'être logiques, il vous faut un contrat pour assurer vos droits dans le travail commun, et assurer l'avenir de vos enfants; la société est forcée de reconnaître ce contrat; l'homme que vous aurez honoré de votre choix, vous respectera davantage; vous ne serez plus confondue avec les infortunées qu'il faut plaindre, sous un même titre, celui de maîtresses: vous serez associées, et l'on ne se permet pas avec une associée ce que l'on se permet avec la femme qu'on paie. En négligeant les stipulations d'intérêt, vous avez doublement tort; car vous faites acte de confiance aveugle envers ce qu'il y a de plus fragile au monde ; la constance et l'amour de l'homme; puis vous autorisez les esprits rétrogrades à confondre dans une même réprobation le mariage libre et ces liaisons honteuses, qui ne durent que quelques jours ou quelques heures.

Je dis aux secondes: vous craignez l'opinion, vous n'osez déplaire à vos familles ; vous n'avez pas foi dans la constance de l'homme. Eh bien ! subissez la cérémonie légale, mais avant faites signer à votre futur mari la même protestation, les mêmes conventions que Miss Lucy Stone a fait signer au sien: ce sera sans valeur devant la loi, je le sais; mais qu'il viole ce contrat moral, si vous êtes d'honnêtes et sérieuses femmes, et dans l'opinion votre mari sera un malhonnête homme. De plus, un contrat d'intérêts vous lie. Entre le régime de la communauté, le régime dotal, et celui de la séparation de biens, choisissez ce dernier, qui, une part prélevée pour le ménage, vous laisse la libre administration du reste, que vous pourrez confier à votre mari comme à un étranger, sous telles ou telles conditions, et que vous pourrez lui retirer, comme vous le retireriez à tout autre.

4

Ainsi, dans le mariage libre: contrat d'association enregistré et publié ; dans le mariage légal, protestation contre la loi qui subalternise la femme et attente à la liberté des époux; contrat sous le régime de la séparation de biens tels sont les moyens par les quels les femmes fran

çaises peuvent se déclarer contre la loi, en attendant que leurs fils et leurs filles, plus éclairés que la génération présente, abrogent définitivement cette loi.

Dans mon prochain article, je rendrai compte de l'histoire morale des femmes, par Mr Legouvé.

JENNY P. D'HÉRICOURT (de Paris).

FATALISMO E LIBERTÀ

Objezioni

II.

Ma ecco qui il grande affare, ed io vedo già li scrupoli, che si fanno avanti.

Se nel mondo, mi dite voi, tutti li atti sono necessarj, la responsabilità scompare, e con essa la moralità. Voi non avete più il diritto di punire l'uomo, che ha commesso un delitto, come noi non abbiamo più il dovere di ricompensare colui, che ha fatto un'azione virtuosa. I due atti essendo egualmente necessarj, non meritano punto nè biasimo, nè ricompensa. Per il momento lasciamo in disparte le conseguenze. In tanto soverchiare di pregiudizj, esse non potrebbero che contribuire a falsare il nostro giudizio. Vediamo se il fatto è vero in sè stesso; esamineremo in seguito le sue deduzioni.

[ocr errors]

Sebbene non ci sia molto confortevole, noi dobbiamo considerare l'uomo come egli è; vale a dire, un essere perfettibile, che dallo stato di profonda ignoranza va di mano in mano progredendo nella conoscenza, che si allarga sempre. Si può deplorare questa sua natura, ma non si può mutarla.

Ebbene, non vedete forse voi pure, che da questo solo fatto risulta, come conseguenza logica, che l'uomo è necessariamente sottomesso, nel suo sviluppo, ad una immensità di titubanze, di cadute, di pentimenti, di ricadute, di errori nell'ordine fisico, di delitti nell'ordine morale? Forse che non vi accorgete voi pure, come vi sarebbe stato facilissimo di predire esattamente il giorno stesso della creazione, che l'Umanità, nel cammino verso la conquista dei suoi destini, avrebbe inciampato sovente? Che per conseguenza, l'errore, la colpa, il delitto, che sono effetti di una sola e medesima causa, l'ignoranza, e che non prendono differenti nomi se non giusta l'ordine dei fatti da cui hanno origine, erano inevitabili ? Che vi sarebbero stati fatalmente guastatori nell'ordine morale, come nell'ordine fisico; cattivi arnesi e guastamestieri? Voi l'intendete, non è egli vero? nè siete per contradirlo?

Ora, se dato il mondo e l'uomo, il delitto ne risulta come conseguenza necessaria, il reo è necessariamente reo, o io non so più che cosa sia ragionare.

Certo che queste cose nella loro applicazione sembrano strane; perocchè ordinariamente noi non abbiamo un giusto concetto del valore

delle parole, che adoperiamo. Così, a modo d'esempio, si dice spesso: « io sono libero di volere come meglio mi aggrada; » ciò che si traduce: se io voglio volere in questa, più che in altra guisa, non dipende che da me. lo muto le mie volontà a seconda della mia volontà. >>

E si crede di dire una gran cosa, quando invece non si è detto nulla; poichè il verbo volere dinanzi al verbo volere non ha migliore significazione, che il verbo bere davanti al verbo bere. Io voglio volere, e io bevo bere, è assolutamente tutt'uno. Si vuole qualche cosa, e si beve dell'aqua; ma non si vuole volere, come non si beve bere.

Ma la morale! ma la morale!

Oh! quanto alla morale, essa non corre maggior pericolo nel mio, che nel sistema contrario. Anzi io pretendo, che ne corre assai meno, e m'impegnerei a dimostrarlo.

Per ora mettiamoci d'accordo su 'l significato di questa parola.

È morale ogni atto, che tende al bene; è immorale ogni atto, che tende al male. Su questo io credo che non possa cadere disenso. Ma il bene, mi sembra, è ciò che favorisce il nostro sviluppo normale, e ci spinge al compimento dei nostri destini: il male è tutto il contrario.

Quindi senza inquietarmi se vi sia o no libertà nella volontà, io dichiaro morale ogni uomo, che si adopera con tutti i suoi mezzi al suo normale sviluppo, ed a quello degli altri uomini, i cui destini sono inseparabilmente legati al suo. Io dichiaro immorale colui, che opera in senso contrario. Voi vedete, che anche nel mio sistema esiste la morale.

[ocr errors]

Si, ma pure, ripigliate voi, l'uomo reo ed il virtuoso operando entrambi fatalmente, nè il primo può meritare un castigo, nè il secondo una ricompensa. Certamente; perciò io riguardo come un nuovo delitto la pena che s'inflige al reo, quando essa non sia rivolta a procurare la sua emenda, 0 a preservare la società dalla ruina ch'ei le minaccia. Odiare il reo è sciocchezza; esercitare su di lui una vendetta è delitto. Quando si infierisce contro un colpevole, è l'Umanità che opera sopra sè medesima, e cerca di guarire un suo membro ammalato; e non si decide ad amputarlo, che allorquando, a ragione o a torto, ella crede di non poter fare altrimenti.

Quando un uomo delinque, è l'Umanità che pecca in quell'uomo; siete voi, sono io. Noi dobbiamo compiangerlo; poichè la parte odiosa che egli fa, poteva ben toccare a noi, e non fu certo per merito nostro che avvenne altrimenti.

Convinti che il delitto altro non è che il risultato d'un falso raziocinio, noi dobbiamo riconoscere, che tanto è assurdo il punire un uomo che ne ha occiso un altro, quanto il voler punire un matematico che avesse sbagliato un calculo.

Buon Dio! io so bene, che ciò repugna a certe idee di pene eterne e di caldaje bollenti; ma confessate, che se altro non si perde nell'adottare l'opinione che io sostengo, non c'è di che dolersi gran fatto.

Riflettete su queste cose, e vedrete, che sebbene a prima giunta pajano strane, esse non sono per altro men vere.

Finalmente io ammiro una bella azione, come ammiro una bella statua, un vago fiore; perchè la mia natura irresistibilmente mi trascina verso il bello, sempre che mi è dato di conoscerlo. Solamente, siccome io sono un essere perfettibile, può avvenire, e avviene di fatto, che io ami oggi ciò che ieri detestavo, e viceversa, senza essere per ciò in contradizione con me stesso, per il solo fatto del mio sviluppo, e di una conoscenza più profonda delle cose, la quale fa sì, che mi appajano sotto

« ZurückWeiter »