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der immédiatement celle des faits de la nature, c'est-à-dire, des phénomènes naturels, tels qu'ils se présentent aux sens, dont les enfants peuvent s'instruire par leurs propres yeux, ou à l'aide de quelque instrument, de quelque expérience simple et commune, ou de quelque description accompagnée de figures dessinées, et qu'ils peuvent, avec la plus légère réflexion, concevoir aussi bien que les personnes d'un âge plus avancé. Tels sont, par exemple, les divers météores ignés, aqueux, aériens, l'aurore, l'arc-en-ciel, les parhélies, les feux follets, aurores boréales, etc., la foudre, la grêle, l'orage, les vents, la neige, le givre, la glace, etc., les expériences sur l'air, le magnétisme, l'électricité, le prisme et les couleurs, les sons, etc. et je ne sais combien d'autres aussi frappants et sensibles. Il ne s'agirait ici que d'une physique purement historique, où les faits seraient exposés sans remonter encore aux causes, ni aux grandes lois de la nature qui servent à les expliquer.

A mesure qu'on leur présenterait les objets et les faits de la nature avec leur destination et leurs usages, on ne laisserait échapper aucune occasion de les élever au premier Auteur de toutes ces merveilles, et de leur inspirer une juste admiration pour sa puissance, sa sagesse, sa bonté, ainsi que les sentiments de reconnaissance et d'amour qu'ils doivent à ce bon Père qui les conserve et les nourrit, objets que tous les enfants saisissent avec la plus grande facilité.

Sur tous les divers objets de connaissance dont on vient de parler, on trouverait d'excellents matériaux dans une foule d'ouvrages publiés en diverses langues; mais nous manquons encore d'un livre élémentaire où tous ces matériaux seraient présentés sous une forme plus simple. plus abrégée, plus méthodique, plus à la portée des enfants.

Instruits une fois des divers objets et des faits de la nature, il faudrait encore faire connaître aux enfants les faits ou pratiques des arts; j'entends les opérations diverses que les hommes ont imaginées, introduites et successivement perfectionnées, à mesure que leurs connaissances se sont étendues avec leurs goûts, dans ce que nous avons appelé les arts et les sciences; objets si intéressants qu'il n'est permis à aucun homme dont l'éducation a été cultivée, de les ignorer. Il ne s'agirait pas avec les enfants de suivre ces opérations dans tous leurs détails, mais seulement d'en mettre sous leurs yeux les principales, les plus frappantes, en les conduisant dans tous les lieux où l'on exerce les divers métiers ou fabriques, de leur montrer les outils et instruments qu'on a inventés pour suppléer aux forces de l'homme, épargner son temps et sa peine, tant ceux qui sont communs à diverses professions que ceux qui sont particuliers à chacune d'elles, en leur en faisant observer la construction et l'usage; il faudrait leur faire connaître toutes les machines qui sont employées

dans toutes les sociétés, pour seconder les travaux de l'homme, faciliter ses procédés, préparer les matériaux qu'il emploie, leur donner la forme requise, en général toutes les découvertes et inventions faites en différents temps pour le bien de l'humanité, et pour étendre ses connaissances et ses ressources; à quoi on pourrait même joindre les instruments de physique et de mathématiques de la construction la plus simple et de l'usage le plus commun.

Il serait bien à souhaiter qu'on eût partout des cabinets fournis de modèles en petit de tous ces divers objets pour les montrer aux enfants, et leur faire connaître en ce genre ce qu'ils n'ont pas eu occasion de voir, ou leur retracer de temps à autre ce qu'ils ont déjà vu en original. On pourrait encore suppléer à cela par des livres d'estampes accompagnées de descriptions courtes et simples; on en a en allemand, et on pourrait avoir quelque chose de très bon en français, si l'on se donnait la peine d'extraire un abrégé du grand ouvrage sur les arts ou de l'Encyclopédie.

Rien de plus absurde que le paradoxe avancé de nos jours, qu'il ne faut instruire les enfants que par leur propre expérience, comme s'il était impossible ou superflu d'y joindre l'expérience que fournit l'histoire des faits humains, c'est-àdire, des principaux événements qui se sont succédés sur la terre, des actions des peuples ou des particuliers qu'on a jugé dignes d'être consi

gnées dans la mémoire des hommes, ce qui est l'objet de l'histoire proprement dite. Il n'est point d'étude, lorsqu'elle est réduite à la simplicité historique, qui soit plus à la portée des enfants, plus propre à réveiller leur curiosité et à orner leur esprit de bons matériaux de connaissance. Il est d'autant plus nécessaire de les en occuper dans l'enfance que si l'on attendait plus tard, il serait beaucoup plus difficile d'inculquer dans leur mémoire tant de faits et de noms que l'histoire présente, comme peuvent l'attester tous ceux qui ont renvoyé cette étude à un àge plus avancé.

Je crois donc qu'on peut dès l'âge de dix ou onze ans associer cette étude aux précédentes, d'autant plus qu'elles peuvent même s'aider mutuellement. Mais avant que de l'entreprendre, il faut que les enfants aient déjà fait leur petit cours élémentaire de géographie physique et de sphère, et qu'ils commencent par un cours abrégé de géographie politique, où le globe soit considéré sous ses divisions en grandes nations ou états, avec leurs subdivisions en provinces, et où l'on ait soin d'insister sur les lieux les plus renommés par les événements qui s'y sont passés, les grands hommes qu'ils ont vu naître, ou pour leur fertilité, leurs productions, leur industrie, leur commerce, etc. J'ai dit que ce devait être un abrégé, tel qu'il le faut pour servir d'introduction à l'histoire, parce que je crois que l'étude même de l'histoire est le meilleur moyen

d'étendre et de perfectionner ses connaissances géographiques.

Dans cette étude d'histoire, il faudrait mettre de côté toute question chronologique et critique au-dessus de la portée des enfants et le plus souvent très peu intéressante pour eux, éloigner avec soin tout ce qui a l'air de conte et de récit fabuleux, qui n'aboutirait qu'à les repaitre d'erreurs ou leur rendre tout le reste suspect; il faudrait s'en tenir à une suite d'événements généralement admis comme vrais ou très vraisemblables, en les rapportant cependant à certaines dates, selon l'ordre chronologique le moins embarrassé, aussi exactement qu'il est possible, et que cela est nécessaire pour aider à la mémoire.

On n'entrerait pas dans un détail minutieux de circonstances; les faits seraient présentés en abrégé et sous la forme la plus attrayante pour des enfants; on s'attacherait plus à ce qu'on jugerait le plus important, le plus utile, ou qui fournirait les objets les plus intéressants d'observation et de réflexion sur l'humanité et sur le genre de vocation à laquelle les enfants peuvent être destinés; on insisterait moins sur l'histoire ancienne que sur la moderne, plus sur celle de l'Europe que sur celle des autres parties du globe, plus encore sur l'histoire de la patrie et des pays circonvoisins que sur celle des nations plus éloignées; on s'attacherait en particulier aux origines des inventions, découvertes, établissements utiles, aux hommes illustres par

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