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gnant l'écriture avec un peu de dessin, qui peut leur être extrêmement utile pour la suite de leurs études. Aucun art plus essentiel et d'une utilité plus universelle que celui de l'écriture; il est bien fâcheux que dans ces derniers temps on en ait rendu l'apprentissage si long et dispendieux, par une foule d'opérations aussi minutieuses que superflues.

On aura soin en même temps de fournir sans cesse aux enfants de nouvelles occasions d'étendre leurs idées et leur nomenclature, de les exercer dans la bonne prononciation et dans l'orthographe, autant qu'on peut le faire par l'usage; on y joindra les premières notions des nombres, la connaissance du livret et des opérations fondamentales sur des nombres peu compliqués; avec cela on aura fait, à mon avis, tout ce qu'il convient de faire dans la première institution jusqu'à l'âge de huit ou neuf ans.

Voyons ce qu'on pourrait faire dès lors jusques à douze ou treize ans.

Il ne s'agirait encore ni de généraliser ni de raisonner sur des principes abstraits; il ne faut à cet âge que voir beaucoup, revoir souvent pour se familiariser avec les objets et les faits, étendre ses connaissances historiques qui seules donnent l'expérience, et enrichir à mesure son vocabulaire.

De tous les objets, ceux qui se présentent aux enfants les premiers et avec le plus d'intérêt, ce sont les objets de la nature, et tout ce qui est

du ressort de l'histoire naturelle; étude qui est d'une si grande utilité pour la vie, pour les sciences et les arts, et qui est le plus à la portée des enfants, puisqu'elle ne demande principalement que des sens et de la mémoire.

Qu'on commence donc par les mettre à portée de voir et d'observer tous les objets que peut offrir leur sol natal; qu'on les promène fréquemment dans les jardins, les prairies, les champs, les vignobles, les forêts, les montagnes, et qu'on leur apprenne à connaître et à distinguer les différentes productions végétales, arbres, arbustes, plantes, fruits, légumes, graines, fleurs qui se présentent sous leurs pas, en s'attachant principalement à celles qui sont le plus généralement connues par leur utilité pour les animaux et les hommes; qu'on les familiarise avec leurs figures, leurs couleurs, leurs principales propriétés et usages, leurs différentes cultures, tous leurs caractères distinctifs et leurs noms dans la langue maternelle, et même dans le jargon du pays.

On leur présentera de même tout ce que le pays fournit en fait d'animaux, quadrupèdes, reptiles, poissons, coquillages, oiseaux, insectes, en leur faisant remarquer leurs différentes parties, la différente structure de leurs membres, de leurs organes, et ce qu'on pourra leur faire comprendre de la convenance de tout cela avec leur destination, leur genre de demeure et de nourriture, et l'instinct qui est propre à leur

espèce; on y joindra toujours à mesure la nomenclature correspondante.

On ne négligera pas non plus les fossiles, minéraux, pierres, pétrifications et autres substances que la terre renferme dans son sein; on leur en mettra sous les yeux des échantillons, en leur en faisant observer les caractères distinctifs; on leur en indiquera les noms avec les principaux usages qu'on en tire et les lieux où on les trouve. Ce qui, dans les trois règnes échappe à la simple vue, pourrait être mis à la portée de leurs yeux, à l'aide du microscope.

Il serait bien à souhaiter qu'on pût donner aux enfants quelque connaissance des productions étrangères, surtout de celles qui sont les plus renommées par leur rareté ou leur utilité, et comme objets de commerce. Il faudrait pour cela qu'on prît soin d'établir partout où l'on cultive les lettres des collections ou cabinets d'histoire naturelle qui renfermassent les principales productions, soit du pays, soit de l'étranger, distribuées et arrangées dans un certain ordre, à la portée des enfants; rien ne contribuerait autant à rendre leurs connaissances sur ce point plus nettes, plus exactes et plus étendues.

A ce moyen, trop dispendieux et trop difficile même à introduire en certains lieux, on pourrait, sans grande dépense, suppléer par des livres de dessins, d'estampes, qui représenteraient les objets aussi exactement que possible, en y joignant des descriptions claires, exactes, sans être trop

longues; ce qui servirait à donner aux enfants des idées suffisantes de ce qu'ils n'auraient pas pu voir en nature, et à leur retracer plus souvent ce qu'ils auraient eu occasion de voir. Ces livres existent déjà dans la langue allemande, il ne s'agirait que d'en faire des traductions en français, en perfectionnant les figures souvent trop grossièrement dessinées.

Après avoir vu et revu plusieurs fois tous ces objets, et en avoir bien saisi les différences et les ressemblances, les enfants sentiraient bientôt la nécessité de les classifier; ils comprendraient aisément les classifications qu'on leur présenterait, pourvu qu'elles fussent fort simples et ne supposassent aucune connaissance systématique profonde; ils pourraient même en former sur leurs propres idées, et rien encore ne contribuerait autant à étendre leurs connaissances et enrichir leur vocabulaire.

Des objets de détail que ce globe renferme, on pourrait les conduire tout de suite à la considération du globe entier, en leur faisant distinguer sur quelque sphère ou mappemonde, qu'il faudrait construire exprès pour cela, ses principales parties, les continents, les mers, les archipels, les iles, les golfes, les isthmes, les détroits, les grands fleuves avec leurs cours, les lacs, les chaînes de montagnes, les volcans, les terres cultivées et incultes, les grandes forêts, les déserts, etc. et autres objets de ce genre qui appartiennent à ce qu'on appelle la géographie physique.

Dans le même temps on les élèverait au magnifique spectacle des cieux pour leur apprendre à distinguer les constellations et les étoiles principales, par leur position, leur éclat et leurs noms, à reconnaître les planètes, avec leurs changements de position, relativement aux étoiles fixes, et l'espace du ciel où ces mouvements s'exécutent. On leur ferait voir, à l'aide du télescope, ces planètes avec leurs satellites; on leur ferait observer surtout la lune avec son mouvement autour de la terre, et ses diverses phases; on les rendrait attentifs aux changements de position du soleil relativement à la terre, et on leur donnerait une idée des deux mouvements de celle-ci autour d'elle-même et autour du soleil, d'où naissent la révolution des jours et des nuits, des saisons et des années.

Cela conduirait naturellement à leur enseigner comment les rapports sensibles de la terre avec le ciel ont été mis à profit pour diviser le temps et pour fixer la position et la distance des lieux sur notre globe ; ce qui servirait à leur donner les premières notions élémentaires de la sphère ; mais en tout ceci il faudrait se borner à ce qu'on peut mettre à la portée des enfants, à l'aide des sens, de l'imagination, et des premières opérations de l'arithmétique; il faudrait encore quelque livre élémentaire plus simple que nos traités ordinaires de la sphère, qui supposent trop de onnaissancesc astronomiques.

A l'histoire des objets, on pourrait faire succé

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