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les principes de la religion naturelle; 2o de certaines connaissances historiques sur l'espèce humaine qui en constatent la dégradation, et la nécessité d'un secours extraordinaire du ciel pour retirer les hommes des ténèbres de l'ignorance, de la corruption et de la misère où ils étaient plongés. On peut leur faire concevoir cela avec assez de clarté dès qu'ils ont fait leurs études historiques, et qu'ils ont quelque connaissance d'eux-mêmes, de leurs facultés et de leur destination.

Il est vrai que leurs connaissances sur ces objets, comme sur tous les autres, deviendront plus approfondies à mesure qu'ils voudront s'occuper plus particulièrement de l'histoire de l'humanité, de la connaissance des antiquités et du monde primitif et en général de l'anthropologie, qui comme il paraît par le plan que nous venons de tracer, est d'un usage si essentiel dans l'éducation intellectuelle.

Pour suivre avec la dernière exactitude toute cette marche successive, il serait à souhaiter que chaque enfant eût son instituteur particulier qui fût en état de la suivre en entier et qui n'eût d'autre occupation que celle de l'institution. Mais, sans parler des inconvénients attachés à l'institution privée, la chose me paraît impraticable en elle-même où trouver des instituteurs assez habiles et laborieux pour entreprendre cette tâche? Où en trouver un assez grand nombre pour suffire à l'éducation de tous ceux qui

voudraient se distinguer dans le monde ? Combien peu de particuliers en état de les récompenser convenablement? Combien peu qui pourraient suffire aux frais qu'exigerait cette suite d'instructions pour être exécutée en entier et d'une manière régulière ?

Le plan d'éducation proposé ne pourrait donc être exécuté qu'à la faveur d'une institution publique, par un concours de maîtres, travaillant tous de concert pour arriver au même but, salariés et pourvus de tout le nécessaire, et dont chacun pût donner ses soins au moins à douze ou quinze disciples à la fois. C'est sur ce principe que repose le projet d'établissement qu'il me reste à présenter à mes lecteurs.

CHAPITRE VII

PROJET d'un établissement d'éducation nationale à l'usage de tous les jeunes gens destinés à une vocation quelconque qui suppose la culture de l'esprit.

école,

On l'appellera comme l'on voudra gymnase, collège, séminaire, académie. Il sera composé de dix classes ou auditoires; chaque

classe aura son maître, appelé régent ou professeur.

Aucun enfant n'y sera introduit qu'il ne sache s'exprimer d'une manière intelligible, lire couramment, écrire et dessiner passablement, chiffrer et exécuter les premières et les plus simples opérations sur les nombres; nul ne sera admis avant l'âge de neuf ans révolus dans la classe inférieure, que j'appelle la première, et l'introduction ne pourra jamais se faire qu'en mai.

Les disciples de la première classe seront occupés pendant tous les beaux jours d'été à courir la campagne avec leur maître pour apprendre de lui à connaître sur les lieux et en nature tous les objets appartenant à l'histoire naturelle, qui pourront se trouver dans les alen

tours.

Dans les mauvais jours, le maître leur montrera les productions du pays, ou étrangères qui pourront se trouver rassemblées dans un cabinet ou, à ce défaut, des estampes qui représentent ce qu'ils ont vu et ce qu'ils n'ont pu voir encore; le tout avec la nomenclature correspondante et l'explication à leur portée.

Pendant l'hiver, le maître repassera sur tous ces objets, mais classifiés et réduits en bon ordre.

Il fera lire à ses disciples de petits ouvrages, dialogues, contes, proverbes, destinés à l'usage des enfants; il s'attachera à les perfectionner dans la lecture, la bonne prononciation, l'écri

ture avec l'orthographe, en leur dictant des fragments auparavant lus et expliqués; il les exercera sur les opérations des quatre règles d'arithmétique.

Il sera attentif à saisir les occasions pour étendre leurs connaissances historiques, enrichir leur vocabulaire, leur inculquer dans la mémoire ce qu'ils auront bien compris, sans que cela ait l'air de tâches à apprendre péniblement par

cœur.

Les disciples introduits dans la seconde classe à l'âge de dix ans révolus, seront occupés : 1o au spectacle des cieux, comme il a été dit;

2o A la contemplation des phénomènes naturels ou météores ignés, aqueux, aériens, et des expériences les plus simples et les plus communes; on exécutera en été tout ce qui peut se faire dans cette saison, renvoyant le reste en hiver;

3o En hiver, on rappellera en bon ordre tout ce qu'on aura vu et expérimenté auparavant, et on aidera encore à la mémoire par des cartes célestes, des dessins de planches, etc.;

4o On s'attachera à la géographie physique et aux premières notions de la sphère, et l'on exposera le parti que les hommes ont su tirer des rapports découverts entre les cieux et la terre, pour diviser le temps et marquer les positions et les distances sur terre et sur mer;

5o Les disciples exécuteront des règles d'arithmétique composées, règle de trois, de société, etc.

On y joindra des lectures intéressantes, des poésies légères, et on cherchera à étendre les idées et le vocabulaire; on dictera encore des morceaux choisis pour former à l'orthographe et à la ponctuation.

Les disciples arrivés à onze ans révolus à la troisième classe, le troisième maître, pendant l'été, courra avec eux tous les ateliers à sa portée pour les instruire sur les métiers et manufactures, sur les outils et instruments qu'on y emploie, les ouvrages qui en sont le produit, tous les artifices et machines en usage dans le lieu et à la campagne, pour la maçonnerie, la charpente, la forge, etc., et surtout le labourage.

En hiver, il leur expliquera divers méchanismes importants, par exemple le cric, la grue, le tournebroche, l'horloge, la montre, les moulins, etc., avec les premiers instruments à l'usage de la géométrie pratique, etc.

Il aura aussi soin de leur montrer ou des modèles en petit ou des estampes de ce qu'ils auront vu, et de ce qu'ils n'auront pu voir, le tout rangé en bon ordre avec la nomenclature correspondante.

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Il s'agira aussi de leur inculquer une géographie politique abrégée et un petit canevas chronologique distribué par époques.

Nouveaux soins pour leur faire lire des choses intéressantes en prose et en vers, comédies, tragédies, et les fortifier dans le chiffre.

Arrivés à la quatrième classe à l'âge de douze

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