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C

A.-C. CHAVANNES

SES DEVANCIERS ET SES SUCCESSEURS

Alexandre et César, si vantés dans l'histoire,
Passent pour des héros chez la postérité;
L'héritier de leurs noms est plus digne de gloire:
Il ne combat jamais que pour la vérité.

CURTAT, élève de Chavannes,

dans une brochure sur la famille Chavannes, p. 24-25.

Homme d'un génie pénétrant, étendu et profond, homme de science, homme de labeurs obscurs et solitaires, tel fut A.-C. Chavannes, professeur de théologie dès 1766 à 1800; il ne lui a manqué pour arriver à la gloire qu'une plus grande scène ou plus d'ambition.

GINDROZ, professeur honoraire, Histoire de l'Instruction publique dans le Pays de Vaud, p. 145.

J'emprunte les pages suivantes à l'ouvrage de M. Gindroz:

Alexandre-César Chavannes naquit le 30 juillet 1731, à Montreux (où son père était pasteur). Dès l'âge de six ans, il subit le sort de la plupart des enfants destinés aux professions savantes; il fut envoyé au collège de

Lausanne; il en parcourut les six classes et fut introduit dans l'Académie, pour étudier, suivant l'ordre établi, les belles-lettres, la philosophie et la théologie. Arrivé au terme de ses études académiques, il fut consacré au St-Ministère, au mois d'octobre 1753; il avait 22 ans. C'était là le cours calme et régulier de l'instruction des jeunes gens et la marche paisible de leur développement intellectuel. Il n'en fut pas de même pour le jeune Chavannes il avait à peine atteint l'âge de 17 ans qu'il éprouva, avec une grande vivacité, le malaise intérieur que fait naître dans un esprit juste et clairvoyant sur luimême, une instruction confuse, mal assurée et dont on ne peut pas disposer utilement. Plus d'une fois, on le sait, des hommes d'un génie éminent ont été atteints du même tourment intérieur, après leurs études régulières. A cette question que sais-je ? ils n'avaient point de bonne réponse à faire: ils savaient peu, et surtout ils savaient mal. A vrai dire, il n'est pas donné à tous les jeunes gens de reconnaître l'insuffisance de leur instruction; sentir ce malheur est un bonheur peu commun; les intelligences vulgaires ne le connaissent pas.

Chavannes l'éprouva; et pour lui, comme pour plusieurs hommes de sa force, ce fut dans les mathématiques que brilla le rayon de lumière qui devait éclairer sa vie. Au milieu de l'ennui et du dégoût, un méchant exemplaire d'Euclide lui tomba sous la main; il s'en saisit, l'étudia avec ardeur et l'acheva dans l'espace de six semaines, sans le secours d'aucun maître. Un nouveau monde apparut aux regards du jeune étudiant. La clarté, la précision, l'enchainement, la rigueur des déductions géométriques, dissipèrent les nuages qui étaient devant son esprit, et la méthode mathématique lui montra ce que pouvait être une méthode scientifique didactique. Ici, un écueil se présente; un écueil contre lequel sont venus se heurter et quelquefois échouer plusieurs génies et de grands génies. Que l'on admire les méthodes des sciences exactes dans leurs qualités logiques, rien n'est plus

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