Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

266. Eadem. Liber jurium reipublicæ Genuensis; tomus I. Ibid. (1854). CXVIII et 1652 col. fol.

267. Geschichte. Histoire du Portugal; par le Dr Schaefer. Tome 5, jusqu'en 1820. 740 p. et table générale de 81 p. Gotha, Perthes (1854). Gr. in-8°. (14 fr.)

L'ouvrage complet, 56 fr. Il fait partie de la collection de Heeren et Ukert : Histoire des États européens.

268. Numismatique de l'Arménie au moyen âge; par Victor Langlois. In-4° de 15 feuilles 1/2, plus 7 pl. A Paris, chez Camille Rollin, rue Vivienne, 12.

269. Recherches sur les monnaies frappées dans l'île de Rhodes par les grands maîtres de l'ordre religieux et militaire de Saint-Jean de Jérusalem. Ouvrage traduit de l'allemand du docteur Julius Friedlaender, annoté par Victor Langlois. In-4° de 6 feuilles, plus 2 pl. A Paris, chez Just Rouvier, Camille Rollin, rue Vivienne, 12.

[ocr errors]

-

270. Le Canada sous la domination française, d'après les archives de la marine et de la guerre; par L. Dussieux. In-8° de 6 feuilles 3/9. — A Paris, chez Tanera. (4 fr.)

CHRONIQUE.

Mai-Juin 1855.

Cette année, l'inspection des archives communales et hospitalières du département de l'Aube ne sera pas moins fructueuse qu'en 1854. M. d'Arbois de Jubainville vient de trouver aux archives de Bar-sur-Aube le second volume du Cartulaire de Clairvaux. Nous ne pouvons mieux faire que de reproduire un extrait du rapport adressé à M. le préfet par notre heureux confrère :

<< Vers l'année 1260, les archives de l'abbaye de Clairvaux se composaient d'environ 2,000 pièces. Suivant le classement qui existait à cette époque, elles se divisaient en trente séries, dont on peut rapporter l'établissement à quatre idées fondamentales. Dix-sept de ces séries devaient leur formation à la situation des biens auxquels se référaient les documents compris dans chacune d'elles. Elles portaient chacune le nom d'une grange, d'un centre d'exploitation, d'une terre de l'abbaye. Elles étaient intitulées :

(10) Grangia abbatie; (2o) Ultra Albam; (3o) Fravilla; (4°) Fontarcia; - (5o) Bellus Mons; - (6o) Champigni; — (70) Borda; - (80) Morains; (90) Belinfay; - (100) Cornay;-(110) Vallis Ro

[blocks in formation]

(15°) Morval;

[ocr errors]
[merged small][ocr errors][merged small]

– (16o) Marsal et Novum Castrum; — (17o) Divio. Une série renfermait les titres qui rentraient à la fois dans plusieurs des séries précédentes; elle était cotée :

(180) Carte communes.

Trois séries se rapportaient à trois natures de biens différentes :

(19o) Forgie; —(20°) Pasture; —(21o) Pedagia.

Venaient ensuite des pièces relatives à des biens affectés à une destination spéciale:

[blocks in formation]

Six séries contenaient des chartes dont le classement avait pour base la qualité de la personne dont elles émanaient :

[ocr errors]

(25o) Regum Francie ;

(24°) Privilegia Pontificum Romanorum; (26o) Comitum Campanie ;— (27°) Ducum Burgundie; — (28°) Comitum Flandrie; - (29°) Comitum Pontivi.

Une série renfermait les titres qu'on n'avait cru devoir faire entrer dans aucune des divisions précédentes :

(30°) Diverse elemosine.

Sur le dos de chaque pièce, les bulles exceptées, en avait écrit le numéro qui déterminait le rang de la pièce dans la série à laquelle elle appartenait; et ce numéro était accompagné du nom de lieu, de personne ou de chose qui servait à distinguer la série. Exemple: Grangia abbatie, XXVIa. Regum Francie, IIa. Bien entendu que dans l'ordre des séries on n'avait probablement pas suivi la disposition méthodique que, pour plus de clarté, j'ai cru devoir adopter ici.

Malheureusement une partie considérable de ces pièces n'existe plus ; mais, suivant l'usage du temps, les moines de Clairvaux avaient prévenu le danger de cette perte en les faisant transcrire sur des registres, en faisant exécuter ce que nous appelons encore un cartulaire.

La bibliothèque de Troyes possède un manuscrit du milieu du treizième siècle, qui est connu sous le nom de Cartulaire de Clairvaux. Il contient 205 feuillets. Il a trente centimètres de haut sur vingt-deux de large. Il contient les séries que j'ai numérotées plus haut 1-10 et 19, 20. Une copie de ce manuscrit, à peu près contemporaine de l'original, existe à la Bibliothèque impériale.

Le cartulaire que j'ai trouvé est de même date, des mêmes mains et de même forme que le manuscrit de la bibliothèque de Troyes; il est seulement moins volumineux. Il n'a que 147 feuillets. Il contient les séries que j'ai numérotées 11-18, 21-23 et 26-30. Elles y sont rangées dans l'ordre suivant: Carte communes, Porta, Vallis Rodionis, Diverse elemosine, Fenis, Wangionis Rivi, Comitum Campanie, Ducum Burgundie, Comitum Flandrie, Colombeium, Morval, Cellaria, Marsal et Novum Castrum, Divio, Pedagia. Le nombre total des pièces est de 766; la plus ancienne est de 1135, la plus récente de 1160.

Ce cartulaire provient évidemment des archives de Clairvaux. Il a conservé la modeste demi-reliure des manuscrits de cette célèbre abbaye, dos de basane fauve, étiquette bleue, couverture de papier marbré blanc, jaune et rouge. En 1790, Bar-sur-Aube était le chef-lieu de district qui comprenait Clairvaux dans sa circonscription. Les archives de Clairvaux furent par conséquent transportées à Bar-sur-Aube. Lorsque la loi du 5 brumaire an V 'ordonna la réunion des archives de district au chef-lieu de département, un certain nombre de documents provenant de Clairvaux furent oubliés à Barsur-Aube. Le cartulaire que je viens de retrouver fut compris dans cet oubli. »

Dans la même tournée, M. d'Arbois a vu entre les mains d'un particulier un autre cartulaire du XIIIe siècle, celui du chapitre de Saint-Maclou. – Il a aussi trouvé, dans une église des environs de Clairvaux, une magnifique étoffe de soie, du douzième ou du treizième siècle, qui a probablement servi à envelopper des reliques de saint Bernard. Ce précieux fragment va être reproduit dans le Portefeuille archéologique de la Champagne.

[ocr errors]

Le 22 juin dernier, s'est vendu, à Paris, au prix de mille et quelques francs, un manuscrit du douzième siècle, ayant fait partie de la bibliothèque de M. Bearzi. Il contient la Vie de Dagobert, la Vie de Charlemagne, par Éginhard; Thégan, les Annales d'Éginhard, la Vie de Louis le Débonnaire, par l'Astronome, et Widikind. A la suite des Annales d'Éginhard, et à la fin du volume, se trouvent différentes notes historiques et géographiques, qui présentent un certain intérêt. L'ouvrage de l'Astronome est suivi de tableaux généalogiques, qui aident à déterminer l'âge du manuscrit. Sur la feuille de garde placée au commencement du volume, on lit : Pertinet ad Steynvelt.

Ce manuscrit a servi à établir le texte de Widikind inséré dans le tome III des Scriptores de Pertz, où l'on voit un bon fac-simile du manuscrit.

Dans le ms. de Steinvelt, l'histoire de Thégan est divisée en deux parties (chap. 1-7 et chap. 8-23), séparées l'une de l'autre par les Annales d'Éginhard et par l'ouvrage de l'Astronome. On remarque la même coupure dans un autre ms. de Thégan, remontant au douzième siècle, et conservé à la Bibliothèque impériale dans le fonds de Sorbonne, no 907.

RAOUL TORTAIRE.

Il est aujourd'hui reconnu à peu près généralement que le onzième siècle vit s'accomplir en France la véritable renaissance littéraire, ou, pour être plus exact, que l'œuvre prématurément tentée par Charlemagne, et qu'avait interrompue une longue suite de guerres civiles et de malheurs, fut reprise alors spontanément, naturellement, par le seul besoin inné chez l'homme d'exercer les nobles facultés de son intelligence. A partir de cette époque, le mouvement ne s'arrêta plus, bien qu'il se ralentît par intervalles et qu'il y eût des périodes-de tâtonnements, de défaillance, de stérilité relative. Plus d'une fois même il fallut que des inspirations venues du dehors lui donnassent une impulsion nouvelle et que le génie national se retrempât à des sources étrangères. C'est ce qui arriva notamment lorsqu'à la fin du quinzième siècle, de grands événements, d'importantes découvertes vinrent raviver en Italie l'étude et le goût de l'antiquité, lorsque les œuvres des grands écrivains de la Grèce et de Rome, répandues, popularisées par l'imprimerie, offrirent à tous des modèles dont le temps a consacré la supériorité. L'impulsion que l'esprit humain reçut à ce moment fut telle qu'il sembla sortir d'une longue léthargie, et que l'on appela renaissance ce qui n'était qu'une marche plus active et plus sûre dans la bonne voie. Mais qu'il n'y ait pas eu en France, au seizième siècle, de renaissance proprement dite, c'est un lieu commun sur lequel il est inutile d'insister, aujourd'hui que les travaux des Bénédictins, et ceux de l'érudition moderne, quelque incomplets qu'ils soient encore, nous ont mis sous les yeux les développements successifs de la culture intellectuelle dans notre pays. La France est en possession d'un glorieux passé littéraire qu'on ne saurait lui enlever, d'un passé de neuf siècles, pendant lequel à deux reprises différentes, au treizième et à la fin du dix-sepI. (Quatrième série.)

33

tième, l'Europe entière n'a goûté d'autres productions, n'a reconnu d'autres lois que celles de son génie.

Au commencement du onzième siècle, le mouvement qui se produit au milieu du travail de l'organisation féodale est faible encore et se communique difficilement. Il se concentre dans quelques abbayes, mais il se répand de proche en proche dans le centre de la France, en Bourgogne, en Normandie surtout, à mesure que s'augmente le nombre des pieuses fondations. A la fin de cet âge où florissait saint Anselme et qui vit naître saint - Bernard, une grande activité se révèle dans les esprits. Il n'est guère de monastère qui ne soit une école ouverte aux auditeurs de toute origine et de toute condition, qui ne puisse se glorifier à son tour d'un ou plusieurs maîtres célèbres, qui ne soit une sorte d'académie, de gymnase, où la théologie, la philosophie, la dialectique, ne soient étudiées avec passion, où l'on ne recueille les faits de l'histoire et la fleur des naïves légendes, où l'on ne cultive la poésie.

Malheureusement une bonne partie des ouvrages qui virent le jour à l'époque dont je parle n'est pas parvenue jusqu'à nous. Les œuvres poétiques surtout, les poésies latines ont eu particulièrement à souffrir de l'oubli des siècles suivants. C'est un fait dont on ne saurait d'ailleurs s'étonner. A peine une langue nouvelle, la langue nationale, se fut-elle formée, à peine devintelle assez maniable pour se plier aux exigences de la versification, qu'elle devint l'instrument préféré de tous les poëtes qui aspiraient à la popularité. D'un autre côté, il était tout simple que ceux que continuait de charmer l'harmonie du vers latin, sa forme concise et savante, allassent de préférence chercher leurs jouissances et leurs modèles dans la lecture des grands génies du siècle d'Auguste. C'est ce qui explique naturellement pourquoi les copistes du moyen âge ont mis si peu de soin à nous conserver les poésies latines de leurs contemporains, tandis que tant de traités de théologie, de philosophie scolastique, de gloses fastidieuses sur les Écritures, qui répondaient à des besoins du moment, ont été sauvées de la destruction, je ne puis dire de l'oubli. La perte que je signale n'en est pas moins regrettable. Pauvre poésie latine du moyen âge! Sans avoir la prétention de la réhabiliter ici, ce qui de ma part serait bien téméraire, ne m'estil pas permis de dire qu'elle a été trop négligée, trop dédaignée

« ZurückWeiter »