Abbildungen der Seite
PDF
EPUB
[ocr errors][ocr errors]

AU GÉNÉRAL SÉNATEUR

COMTE DE VALENCE

MON AMI,

Nous devions faire ensemble cet ouvrage dont vous m'avez donné l'idée, et il y eût sans doute beaucoup gagné. Le sort qui nous avoit réunis ( en 1794) dans une profonde solitude, vous des tinoit un emploi du temps plus utile et plus glorieux, et il m'a donné tout ce que je désirois, les loisirs et le repos. Il m'est doux de vous en offrir le fruit, vous reconnoîtrez dans cet ouvrage le plan que nous avions tracé; et les chapitres intitulés : Du Voisinage; des Devoirs d'une maîtresse de maison; et de la

Considération en province, vous rappelleront les entretiens de nos soirées.

[ocr errors]

Agréez, mon ami, ce tribut d'une amitié formée par des liens qui me sont si chers,

fortifiée par le temps et par tous les sen

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors]

AVERTISSEMENT.

CET ET ouvrage n'est point fait pour les enfans, je l'ai consacré aux jeunes personnes de quinze ou seize ans. Il m'a semblé qu'il manquoit à l'éducation et publique et particulière, puisqu'il est impossible de mettre entre les mains de la jeunesse les Maisons Rustiques dans lesquelles on trouve des détails qui sont utiles aux gens qui régissent des terres, et qui conduisent des haras, mais dont il seroit étrange d'instruire des jeunes personnes (1). Nous avons d'excellens livres sur cette matière et qui rendoient celui-ci très-facile à faire; mais, outre l'inconvénient dont je viens de parler, ces ouvrages sont si volumineux, qu'ils ne peuvent servir à l'éducation. J'ai pensé que, sous une infinité de rapports,

rendrois un véritable service aux jeunes personnes, en leur donnant une connoissance nette et approfondie de tous les détails économiques d'une grande maison de campagne, et des idées générales sur les divers genres de culture, en détaillant

(1) Cette même réflexion m'a fait faire un ouvrage mythologique et un Cours de plantes usuelles. Ce dernier euvrage paroîtra très-incessamment.

avec soin les points essentiels de ces cultures'; et c'est, je crois, ce qu'on trouvera dans ce livre, qui n'est point un abrégé, puisque tous les articles les plus importans y sont complets.

Tous les hommes qui ont des terres désirent, avec raison, que leurs femmes puissent se plaire à la campagne, ce qui est impossible quand elles n'ont aucune idée des occupations domestiques et des travaux champêtres. C'est beaucoup plus cette ignorance absolue que la frivolité dont on les accuse, qui leur rend si désagréables les longs séjours dans leurs terres; la société des voisins leur est insupportable, parce que la conversation de ces voisins roule presque toujours sur l'agriculture, Fon ne peut s'y mêter, et l'on dit que les voisins sont ennuyeux: si on les entendoit, si l'on pouvoit leur montrer qu'on n'est étrangère à rien de ce qui les occupe, et qu'on se vit écoutée avec approbation ét souvent avec surprise, ces entretiens loin de paroître assommans, délasseroient des entretiens frivoles de la ville, et l'on trouveroit même qu'ils ont un genre d'intérêt sur lequel on ne peut se blaser. On dit à une jeune femme que l'on mène à la campagne: Occupez-vous de votre intérieur, ayez l'œil à votre basse-cour

[ocr errors]
« ZurückWeiter »