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présidez de temps en temps aux travaux de votre maison, surveillez votre femme de charge et vos servantes. Mais avec toute la bonne volonté du monde, que peut-elle diriger, quand elle ne sait ni ce qu'on doit commander, ni ce qu'on doit défendre?

Le goût de la campagne suppose une telle pureté de meurs, que les anciens l'ont confondu avec la vertu elle-même. On connoît ce mot adressé à Cyrus, par un étranger qui le trouva travaillant à son jardin O Cyrus! qu'il est beau de contempler la vertu unie à la puissance!...... Un poète moderne a dit avec autant de grâce que de vérité :

Qui fait aimer les champs fait aimer la vertu.

Cicéron, recommandant l'agriculture à son fils, lui dit : « De tout ce qui peut >> être entrepris ou recherché, rien au » monde n'est meilleur, plus utile, enfin » plus digne d'un homme libre, que l'agri

>> culture ».

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L'empereur Pertinax voulut que le champ laisse en friche, appartînt à celui qui le cultiveroit; que celui qui le défricheroit, fût exempt d'imposition pendant dix ans, et s'il étoit esclave, qu'il devint libre. Beaucoup d'empereurs ont publié des lois de

ce genre. Plusieurs de nos rois en ont fait de très-bonnes aussi sur ce sujet, entr'autres Henri le Grand. Louis XIV renouvela la loi de Pertinax, en permettant de mettre en valeur les terres abandonnées, sans être tenu de rembourser le propriétaire ; il fit à cet égard d'autres bonnes lois.

Il faut beaucoup de talent pour bien peindre les charmes de la nature, il n'en faut point pour apprendre à connoître ses travaux, quand on est guidé par les excellens ouvrages sur l'agriculture, qui ont paru sur la fin du siècle dernier et dans le commencement de celui-ci, parmi lesquels l'utile et savant Dictionnaire intitulé: Nouveau Cours complet d'agriculture, etc., sera toujours mis au rang des meilleurs livres. On ne peut lire sans reconnoissance, cet immense recueil, composé par une société si respectable d'écrivains réunis, non pour obtenir de vains applaudissemens, mais pour éclairer leurs concitoyens de toutes les classes, et même les hommes de tous les pays, sur des intérêts si réels et si précieux. On a déjà beaucoup de peine à faire sur cette vaste matière une simple compilation méthodique et composée de morceaux bien choisis; qu'est ce donc lorsqu'on ne veut écrire qu'en possédant parfaitement la science, qu'après avoir fait

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des essais qui demandent une grande habileté, beaucoup de patience, de persévérance, et des frais considérables; qu'après avoir enfin acquis tout ce que peuvent donner une immense lecture, de longues méditations, des correspondances étendues, les voyages, l'expérience et l'étude la plus approfondie? Les bons citoyens, les appréciateurs du vrai mérite, ne prononceront jamais qu'avec vénération les noms respectables des Rozier, des Parmentier, des Chaptal, des Cadet de Vaux, et de tant d'autres, qui se sont illustrés par des travaux d'autant plus estimables, qu'ils n'ont rien de brillant aux yeux des gens du monde,' et que le plus pur amour du bien public a pu seul les faire entreprendre.

J'ai lu, outre cet estimable et grand ouvrage, les ouvrages particuliers de M. Parmentier, la dernière Maison Rustique, en 3 vol. in-4o,, ainsi que la Petite Maison Rustique, en 2 vol. in-8°.; le Cours d'agriculture pratique, par M. Pfluguer, 2 vol. in-8°.; le Traité des abeilles, et celui des vers à soie, par M. de Lalauze; l'Art d'empailler les oiseaux; plusieurs Mémoires de la société médicale d'émulation, mémoires à la fois curieux, instructifs et intéressans; beaucoup d'articles du dictionnaire de Bomare, et des dic

tionnaires de pharmacie, de MM. Rivet et Morellot. En livres de médecine, j'ai lu les recettes de madame Fouquet (1); les ouvrages de Tissot, d'Herenschwand, et la Thérapeutique de M. Alibert.

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J'ai tâché de joindre aux diverses instructions que j'ai puisées dans ces livres, quelques leçons morales, et un peu d'intérêt dans la forme et les détails de l'ouvrage, entr'autres, dans les premiers chapitres, et dans ceux qui sont intitulés : Du voisinage et des devoirs d'une mat-tresse de maison; de l'ameublement du château; du retour du curé, et du rétablissement du village; de la médecine domestique; de la considération en province; des jardins d'agrément; des abeilles ; des animaux domestiques étrangers (articles chameau, renne, élan); entrée de Volnis et de sa famille dans le château nouvellement báti; et un article très-détaillé, à la suite de celui sur les friponneries des marchands de chevaux, et qui, je l'espère, pourra être de quelqu'utilité aux jeunes gens qui ont des cabriolets et des jokeis; et enfin, dans la Nouvelle qui termine cet ouvrage, et qui offre le modèle d'une femme si in

(1) Approuvées par la faculté de médecine de ce temps.

téressante et si parfaite. On sent bien que je ne parlerois pas ainsi d'une héroïne de mon invention. Cette histoire touchante est vraie dans tous ses détails; cette personne, si digne de l'admiration des âmes élevées et sensibles, est encore jeune et belle; tous ceux qui la connoissent, trouveront le portrait de Lucie bien foible et bien au-dessous de l'original! L'histoire contée par le curé est vraie aussi, du moins quant aux faits principaux.

J'ai voulu qu'il n'y eût, dans cette Nouvelle Maison Rustique, aucun article omis de ceux qui se trouvent dans la plus complète et la plus étendue, celle qui est en trois gros vol. in-4°., pas même les petits secrets curieux et particuliers, relatifs aux arts, et la médecine, la cuisine, etc. J'ai abrégé beaucoup de choses, j'en ai déve loppé d'autres, et j'en ai ajouté plusieurs qui ne se trouvent dans aucune Maison Rustique, tels que (outre les chapitres moraux) un petit cabinet d'histoire naturelle, la manière d'empailler les oiseaux et de conserver les insectes, une manière nouvelle de conserver les papillons et les plantes, beaucoup de recettes inédites, l'ameublement du château. J'ai ajouté aux bâtimens une chapelle et une bibliothèque, et avec détail, pour la chapelle,

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