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ment éteinte, bien mêlées ensemble, et d'environ une ligne d'épaisseur sur la première 'couche, lorsqu'elle commence à sécher.

On trouve dans la Petite Maison rustique, en 2 vol. in-8°., un procédé nouveau, inventé par l'auteur, pour peindre, de la manière la plus économique, en détrempe. L'auteur l'appelle peinture au lait détrempé; il peignit ainsi, avec succès, sa bibliothèque; voïci sa recette :

Prenez, lait écrémé, deux pintes de Paris;
Chaux, récemment éteinte, six onces;
Huilé d'œillets, ou de lin, ou de noix, quatre

onces;

Blanc d'Espagne, une livre.

On éteint la chaux en la plongeant dans l'eau, l'en retirant et la laissant s'effleurir à l'air, ce qui la réduit en poudre ; on met la chaux dans un vase de grès; on verse dessus une portion de lait, suffisante pour en faire une bouillie claire (1); on ajoute peu à peu l'huile, remuant avec une petite spatule de bois; on verse le surplus du lait; enfin, on délaie le blanc d'Espagne.

Le choix de l'une ou de l'autre des trois huiles, est indifférent; cependant, pour peindre

(1) Il faut que le lait écrémé ne soit pas aigre.

en blanc, on doit préférer l'huile d'œillets, comme étant sans couleur; on peut employer les huiles les plus communes, les huiles à brûler, pour peindre avec les ocres. L'huile, en tombant dans le mélange de lait et de chaux, disparoît; elle est totalement dissoute par la chaux. On émiette le blanc d'Espagne, on le répand doucement sur la surface du liquide; il s'imbibe peu à peu, et finit par plonger; alors on le remue avec un bâton; on colore cette peinture, comme celle en détrempe, avec du charbon broyé à l'eau, des ocres jaunes, etc.

On l'emploie comme la peinture en détrempe. Cette quantité suffit pour imprimer six toises en première couche.

Le prix de cette même quantité revient à 9 sous, ce qui réduit le prix de la toise à 1 sou 6 deniers, valeur intrinsèque.

I

Ce procédé de peinture, infiniment meilleur marché que la peinture en détrempe ordinaire, ne demande ni feu ni longue manutention; on peut préparer, en dix minutes, de quoi peindre toute une maison; enfin, cette peinture est plus solide, et sèche parfaitement en une heure. Une seule couche suffit sur des endroits qui ont déjà été peints; une couche suffit sur un mur d'escalier, de corridor, ou sur un plafond. Il faut deux couches sur des bois neufs.

Moyens de prévenir et de détruire le méphitisme des murs.

L'expérience a prouvé que, dans une chambre où seroit mort un malade pulmonique, il faut, non-seulement brûler tous les vêtemens, tous les meubles mis en contact avec le malade, mais encore enlever la couche superficielle des murs et des planchers, pour prévenir la contagion qu'ils recèlent et qu'ils réexhalent. Le fait suivant prouve combien les murs peuvent conserver long-temps une odeur étrangère. Plusieurs années avant la révolution, un illustre vieillard, qui fut depuis la généreuse victime de la plus horrible tyrannie, le vertueux Malesherbes, durant son ministère, fit ouvrir les prisons de Vincennes !....

La curiosité attira au donjon un grand concours; des gens qui avoient habité cette prison, furent surtout curieux de la voir, et ils y retrouvèrent la même odeur qui les avoit frappés en y entrant pour la première fois ; cependant, portes et fenêtres en étoient enlevées, et l'élévation du donjon l'exposoit à la libre action de l'air.

M. Guyton-Morveau a trouvé le moyen, à l'aide du gaz muriatique, et préférablement du gaz muriatique oxygéné, de purifier tout air

renfermant dans son sein les épidémies ou la mort. Il lave ces atmosphères, et les dépouille de leurs miasmes qu'il enchaîne, ou plutôt qu'il détruit.

Mais ce moyen, victorieux du méphitisme de l'air, n'agiroit peut-être pas aussi efficacement sur des murs qui recèlent profondément, dans la porosité de la pierre, les miasmes dont ils sont infectés; or, l'activité de la chaux produit cet effet; on doit donc gratter les murs, et ensuite y appliquer une couche de chaux.

Instruction sur les moyens de prévenir l'insalubrité des habitations qui ont été submergées.

Une saison froide et humide est la constitution la moins favorable à l'économie animale ; combien n'ajoute pas à l'influence d'une pareille saison, l'air froid et humide de l'intérieur d'une habitation qui a été inondée, et dans laquelle on se condamne à passer les jours et les nuits!

La première précaution à prendre consiste dans le lavage de l'habitation, parce que c'est le moyen de la dessécher; c'est avec de l'eau qu'on res titue la sécheresse. En Flandre, en Hollande, en Angleterre, enfin dans tous les pays dont le sol ou l'atmosphère sont humides, c'est à force

de lavage qu'on diminue l'humidité des habitations, et qu'on y entretient la salubrité.

Les eaux, par leur séjour, déposent une vase visqueuse, susceptible de se putréfier trèspromptement; cette vase retient l'humidité, et ne cesse d'exhaler des vapeurs nuisibles; l'air et le feu ne parviennent point à la dessécher complètement; elle se dessèche en partie par un temps sec, mais elle ne tarde pas à se réhumecter par un temps frais, ou par la simple humidité des nuits.

On doit donc laver les murs et les planchers pour enlever cette vase; une fois entraînée, il ne reste plus que de l'eau à laisser évaporer, et l'eau s'évapore aisément à l'aide de l'air, et surtout du feu.

L'asile bien lavé, il s'agit de l'aérer; il suffit, à cet effet, d'y entretenir un courant d'air, en en tenant les portes et les fenêtres ouvertes pendant le jour. Si l'air est sec et frais, le desséchement s'opérera promptement; il faut toujours ouvrir; l'air fût-il humide, il le sera toujours moins que celui de l'intérieur.

Au déclin du jour, on fermera portes et fenêtres; on allumera dans la cheminée un feu clair, et on en entretiendra pendant une partie de la nuit.

Le feu établira dans l'habitation un courant

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