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Le clou à latte se vend à la somme qui doit peser trente-six livres; mais la somme de clous à ardoise ne pèse que trente livres. Le clou à latte est de différente espèce; il y en a un fin et délié, qu'on appelle clou de Liége, qui est plus cher, mais qui produit davantage. On compte une livre et demie de clous par botte de lattes; mais elle passe ordinairement à cause de la dans l'emploi.

perte

On emploie différentes sortes de clous dans les bâtimens, qu'il est bon de connoître et savoir distinguer. On préfère, pour la menuiserie, le clou de Liége, qui a la tête mince et le corps délié; et pour la serrurerie, le clou normand, qui a une grosse et forte tête. Les menuisiers et les serruriers les distinguent par numéros, suivant leur longueur.

De la natte.

La natte la plus menue de brin est la meilleure et la plus chère, parce qu'il y entre davantage de paille. La toise de natte de paille fine valoit, en 1789, depuis vingt sous jusqu'à quarante; on l'employoit autrefois à garnir les murs pour en ôter l'humidité; mais on s'en sert peu à présent.

On fait aussi de la natte avec des joncs et avec des scions de genêt: on bat ces brins, après

les avoir un peu macérés dans l'eau, pour les rendre plus flexibles et lians; on les tortille et cordonne, et on coud les différens cordons les uns près des autres avec de la petite ficelle, quand on ne veut pas en faire un tissu tout d'une pièce.

Manière de faire la brique.

La brique se fait avec une terre grasse et forte, soit rougeâtre, soit jaunâtre, ou d'un gris obscur, sans cailloux ni gravier, laquelle, après avoir été pétrie et moulée de certaine grandeur et épaisseur, puis un peu exposée au soleil et séchée à l'ombre, a ensuite cuit dans un fourneau. Il faut faire la brique en saisons convenables, pour qu'elle puisse sécher plus aisément; c'est surtout au printemps ou au commencement de l'automne qu'il convient de la faire.

On appelle brique crue, celle qui n'a été séchée qu'au soleil, et qu'on n'a point mis cuire dans le four.

Manière de faire la tuile.

La terre à tuiles est moins commune que celle à briques et à carreaux.

Il faut la tirer d'avance, afin que la gelée la compote; car plus elle est vieille, meilleure elle est.

Le degré de cuisson contribue beaucoup à la bonté des tuiles; celles qui ne sont pas assez cuites restent tendres, imbibent l'eau, et feuillètent dans les gelées; un feu trop vif qui a saisi la tuile produit le même effet. Pour que la cuisson soit bien faite, il faut que la chaleur ait pénétré au-dedans, et que la grande action du feu n'agisse qu'après l'entière dissipation de l'humidité intérieure.

Volnis termina là sa lecture, qu'il reprit le lendemain, comme on le verra dans le chapitre suivant.

CHAPITRE V.

De la charpente, de la menuiserie, et des tromperies que peuvent faire les ouvriers.

ON débite de deux manières le bois de charpente, en l'équarrissant avec la cognée, ou en le sciant de longueur. Les bois d'équarrissage sont les sablières, les grosses solives, les poutres etc. Les bois de sciage sont les petites solives, les chevrons, les poteaux, etc.

Le bois de charpente doit être coupé long. temps avant d'être employé : lorsqu'on l'emploie vert, il se gerce, se fend, ou du moins se retire, ce qui gâte l'ouvrage. Il ne le faut point prendre flacheux ni plein d'aubier : il est flacheux lorsque l'équarrissage n'est qu'imparfait, ce qui le rend difficile à mettre en œuvre, à toiser et à réduire au cent: l'aubier, que les ouvriers appellent le lard du bois, est une partie molle et blanche, qui est entre le vif et l'écorce de l'arbre; il le corrompt et le fait pourrir en peu de temps; les vers s'y mettent et se communiquent au bois voisin.

Le bois roulé n'est pas meilleur; il jette en dehors des excroissances ou mousses qui sont

comme des champignons ou mousserons : c'est un bois qui a été battu des vents pendant qu'il étoit en sève; il ne peut passer que pour de trèspetits ouvrages. Il ne faut pas non plus employer de bois échauffé, venté, ou sur le retour, parce que les petites taches blanches et rousses qui s'y forment, le font pourrir bien vite. Les bois doivent encore être vieux coupés et bien secs quand on les emploie, afin qu'ils ne se déjettent point.

Il faut, autant qu'on peut, en mettant le bois en œuvre, principalement en fait de charpenterie, laisser de la séparation entre les bois, afin que le vent y puisse passer; en sorte que les platesformes, poutres et solives, ne touchent jamais le mortier ni le plâtre, qui échauffent et pourrissent le bois : c'est pourquoi on maçonne autour avec de la terre ou de la brique, ou on y met des planches. Quelques-uns même laissent toujours quelques petits trous au bout des poutres, ou les font aller de longueur jusqu'au bout de la maçonnerie; en sorte que les deux bouts de la poutre arrasent le mur au-dehors, pour que le vent puisse les rafraîchir. Les pièces de bois équarris doivent être mises de champ, c'est-àdire, posées sur la partie la moins large; et quand elles bombent, c'est-à-dire, qu'elles font l'arc, il faut mettre le bombement dessus : c'est ce qu'on

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