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cocons, qu'ils ne perfectionnent qu'en sept ou huit jours, ils y restent enfermés pendant l'espace de dix-huit ou vingt jours; mais si l'on attendoit plus tard pour en retirer la soie, on trouveroit tous les cocons percés, et on n'en retireroit que du fleuret. Le moyen le plus sûr, dit-on, d'étouffer les vers, ou plutôt les chrysalides, est de mettre les cocons dans un four assez chaud pour les faire périr, sans cependant causer de l'altération à la soie. On reconnoît qu'il est temps de les ôter du four lorsqu'on entend un pétillement, semblable à celui d'un grain de sel qu'on jetteroit dans le feu. Cette opération une fois faite, il ne s'agit plus que de tirer la soie que peuvent produire les cocons.

La beauté et la bonté de la soie dépendent, comme nous l'avons dit, des climats sous lesquels les vers à soie ont été élevés, des espèces de mûriers dont ces vers ont été nourris, et des soins qu'on a pris d'eux. On distingue aussi plusieurs espèces et plusieurs qualités de soie, relativement aux différens apprêts qu'elles peuvent recevoir; on nomme soie grège, la soietelle qu'elle est tirée de dessus les cocons, avant que d'avoir été filée, ou avant d'avoir souffert aucun apprêt. La plus grande quantité de cette soie nous vient du Levant par pelotes ou en

que

masse. On donne le nom de soie crue à celle l'on tire de dessus les cocons et que l'on dévide sans la faire bouillir, comme on a nommé soies crues les soies qui n'ont pas passé au feu ; on appelle soies cuites celles qu'on a fait bouillir, pour en faciliter le filage et le dévidage; ce sont les plus fines de toutes les soies employées dans nos manufactures, celles dont on fabrique les beaux ouvrages de rubannerie et les étoffes les plus recherchées, telles que les velours, les satins, damas, etc. Il y a encore une autre sorte de soie cuite, que l'on appelle aussi soie décreusée; c'est celle qui a passé à l'eau de savon, quien facilite l'emploi, en lui enlevant son enduit c'est-à-dire une certaine quantité de parties gommo-résineuses étrangères à la substance du fil.

A

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PUISQUE nous joindrons quelquefois l'agréable à l'utile, nous n'oublierons pas ces jolis oiseaux, qui font les délices des jeunes personnes. Ce petil chapitre sera pour Julien z

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La souche primitive de cette espèce d'oiseau est aux îles Canaries, ou îles Fortunées, situées dans la mer Atlantique.

Cet oiseau est tellement susceptible d'éduca tion, dit Bomare, que le public, en 1760, à la foire Saint-Germain, alla voir un serin, qui distinguoit parfaitement toutes les couleurs, et savoit assortir les nuances de toutes les étoffes qu'on lui montroit. Il formoit ensuite, avec des caractères détachés, les mots que le spectateur demandoit; il marquoit exactement, avec des chiffres en relief qu'il alloit choisir, l'heure et les minutes d'une montre qu'on lui présentoit, etc. Le serin, quoiqu'élevé en cage, y fait son nid, communément au mois de mars; on lui donne, pour matériaux, de la mousse, de l'herbe fine et sèche, qu'on appelle petit foin, etc. Il fait son nid dans un petit panier rond d'osier, ou dans un morceau de bois creusé, appelé sabot. La

femelle dépose dans le nid trois à quatre œufs; l'incubation est de quatorze jours à peu près. Pour que la ponte soit heureuse, il faut que la cage soit placée dans un lieu tranquille, à l'abri de tous les passans, et de toute espèce de secousses, et que les serins ne manquent jamais un instant de nourriture et d'eau, et cela dans tous les temps de l'année.

La meilleure exposition pour les volières, est celle de l'orient: c'est une expérience constante que les nids réussissent infiniment mieux là que partout ailleurs.

Si on laisse aux serins le soin de nourrir leurs petits, ils ne font guère que deux pontes au plus; mais si on se charge de nourrir les petits, les pères et mères font jusqu'à trois et quatre pontes. Lés petits qu'on veut élever à la brochette ne doivent rester que huit à neuf jours dans le nid; on doit laisser reposer cinq à six jours les pères et mères, avant la nouvelle ponte.

Cet oiseau, quand on en a bien soin, vit ordinairement quinze à vingt ans. On le nourrit de millet et de navette, mêlés également. On couvre le dessus de sa cage de seneçon et de mouron; on suspend aussi dans sa cage une sorte de pâtisserie appelée colifichet, un os de sèche pour aiguiser son bec, et on lui donne de temps en temps un petit morceau de sucre. On

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doit avoir attention de ne pas mettre dans sa cage une baignoire trop grande, parce qu'il pourroit s'y noyer; accident qui est arrivé plusieurs fois aux serins.

De toutes les maladies auxquelles sont sujets ces oiseaux délicats, les plus dangereuses sont la première mue, et le bouton. Quand on s'aperçoit que la nouvelle plume a peine à pousser, il faut les arroser de quelques gouttes de vin; et s'ils sont trop foibles pour broyer leur graine, on a soin de la faire un peu cuire pour l'amollir; autrement ils mourroient de faim. Pour obvier sûrement à la dangereuse maladie du bouton, laissez toujours dans l'abreuvoir de vos serins un petit morceau de fer, un petit clou; mais ayez soin de tenir ce fer propre, d'en laver la rouille, par exemple, quand vous renouvelez l'eau de l'abreuvoir. La chose est très-simple, et le succès en est très-certain.

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