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après cela on en applique un autre, et on continue de cette manière en diminuant toujours d'épaisseur jusqu'au collet. Les cierges parvenus à la grosseur qu'on veut leur donner, on les met sur la table de noyer, on les roule, on leur coupe l'extrémité du pied, et on leur fait un trou avec une broche. Il faut observer que, quand on roule les cierges faits à la main, on ne doit pas arroser la table ni les outils avec de l'eau, mais on les frotte d'huile d'olive ou de saindoux: on s'en frotte aussi les mains.

On fait les cierges de différentes longueurs, grosseurs et poids.

Différentes façons de faire les bougies.

Il y a deux sortes de bougies : la bougie de table, qui se met dans les bobèches des chandeliers, flambeaux, bras de cheminée et lustres, et la bougie filée, qui se porte en pain dans la poche.

La bougie de table se fait à peu près comme les cierges à la cuillère. On prend des mèches moitié coton et moitié fil blanc et fin, qu'on tortille dans les mains, et qu'on cire avec un peu de cire blanche, pour que la mèche soit bien égale, observant de ne laisser passer aucun fil, ce qui feroit couler la bougie; ensuite on enferre le collet de chaque mècle avec un petit ferret de fer

blanc, fait exprès pour conserver le coton sans que la cire l'approche. Autrefois on papillotoit le bout des mèches avec du papier, ce qui faisoit le même effet, mais on perdoit plus de cire.

Quand toutes les mèches sont ainsi enferrées ou papillotées, on les colle chacune séparément, par le côté opposé au collet, à des bouts de ficelle qui sont attachés autour d'un cercle qui est suspendu au-dessus de la poêle où l'on fait fondre la cire; ce qui se fait en appuyant chaque mèche contre le petit bout de ficelle, qui est ordinairement enduit de cire lorsqu'on s'en est déjà servi pour le même usage: mais, une première fois, il faudroit s'assujétir à tremper l'extrémité des mèches dans de la cire fondue, pour les coller contre les petits bouts de ficelle.

Les mèches étant attachées, on les jette l'une après l'autre jusqu'à ce que la bougie ait acquis la moitié de son poids ; c'est-à-dire, qu'on verse de la cire dessus, comme aux cierges faits à la cuillère; ensuite on retire la bougie du cerceau, et on la met entre deux draps, avec une petite couverture par-dessus, pour la tenir chaude et molle, et en état d'être travaillée ; puis on la roule sur la table, comme les cierges à la cuillère, observant de jeter un peu d'eau sur la table et sur le rouloir; après on la coupe du côté du collet; les ferrets ayant été ôtés, on lui fait la tête avec

un couteau de buis fait exprès, et on l'accroche

par le bout de la mèche, qui est à découvert, à un autre cerceau où il y a cinquante crochets de fer; ensuite on lui donne trois demi-jets par en-bas, et on la finit avec de nouveaux jets jusqu'à ce qu'elle ait le poids qu'on veut lui donner, qui est ce qui doit régler une bougie. Dans cette dernière façon, on prend ordinairement la plus. belle cire pour la finir.

Quand le dernier jet est donné, on décroche la bougie, on la remet entre les deux draps d'où on l'a retirée, pour la rouler de nouveau, et la finir par un seul coup de rouloir qui la lisse dans toute sa longueur; ensuite on la rogne également par le bas avec un couteau de buis, et on l'accroche, pour la sécher, à des cerceaux faits en forme de culs-de-lampes. La bougie de table se fait de différentes grosseurs et longueurs; il y en a de quatre, de cinq, de six, de huit, de dix, de douze et de seize à la livre.

Pour faire de la bougie filée, il faut prendre du fil de Guibray, et en former une mèche qui composera une pelote d'une livre ou deux, suivant la quantité qu'on en veut faire, ayant attention de tenir la mèche bien unie et sans fil qui passe; ensuite on a deux tours, posés chacun sur un pied, qu'on place à chaque bout de la chambre, et dans le milieu on met une espèce

de table couverte, qu'on nomme travail, dans laquelle entre une poêle oblongue, sous laquelle on tient du feu pour faire fondre la cire; et à une des extrémités de la poêle, en-dedans, on place une filière remplie de trous. Après avoir tortillé la pelote de mèche sur un des trous, on en fait passer le bout par le bout par un des trous de la filière, et on l'attache sur le tour qui est à l'autre bout de la chambre; et afin la mèche trempe dans la cire avant de passer dans la filière, on met au fond de la poêle un crochet de fer qui la fait plonger; ensuite on fait aller les tours par le moyen de leurs manivelles.

que

Quand toute la mèche est passée sur l'autre tour, on change la filière de place, on la met au côté opposé à celui où elle étoit, et on fait passer la mèche par un trou plus grand que le premier, observant de la faire toujours tremper dans la cire. On continue jusqu'à ce que la bougie soit à la grosseur qu'elle doit avoir, changeant à chaque fois de trou. On se sert communément de belle cire pour les trois derniers tours, et on a attention, aux deux derniers, de faire passer deux fois la bougie par le même trou de la filière, pour qu'elle prenne mieux le poli.

La bougie étant à sa grosseur, on la plie en petits pains pendant qu'elle est encore chaude: on tient même une poêle de feu contre le tour,

et avec un petit bâton, on commence à plier les deux premiers tours; ensuite on continue jusqu'à la grosseur qu'on veut lui donner. Les ciriers la coupent ordinairement de poids et longueur égale avant de la plier.

Quand on allume une bougie avec une chandelle, il faut avoir attention que la bougie ne touche pas au suif, car, s'il en tomboit une seule goutte dans le godet, la bougie sentiroit l'odeur du suif jusqu'à la fin, et feroit croire que la cire est mélangée.

La cire la plus blanche et la plus belle ne doit pas être gardée plus d'un an ; passé ce temps, clle devient jaune et farineuse, quelque bien empaquetée qu'elle soit; et, pour la bien conserver, il faut qu'elle soit dans des endroits ni trop secs, ni trop humides.

La bougie n'est bonne à brûler que six semaines ou deux mois après qu'elle a été fabriquée.

Manière de faire les flambeaux.

Les flambeaux de main, qu'on porte dans les rues pour se conduire la nuit, se font avec de grosses mèches d'étoupes de chanvre, au bout de chacune desquelles on met un collet de fil d'étoupes de lin blanc. Comme les mèches sont

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