Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

mère-ruche des abeilles de tout âge. Quelquefois l'essaim est composé de quarante mille mouches; le poids d'un pareil essaim est d'environ huit livres, car il faut cinq mille trois cent soixanteseize abeilles pour le poids d'une livre. Ces essaims si forts ne sont pas toujours les meilleurs; les mouches ne pouvant suffire à les tuer avant l'automne, ils affament la ruche.

Lorsqu'un essaim a été considérable, et qu'il a paru de bien bonne heure, il donne quelquefois un autre essaim dans la même année, mais le plus ordinairement un essaim n'en donne un autre qu'à la seconde année.

Mariage des essaims.

Le moyen d'avoir des ruches toujours nombreuses, c'est, lorsqu'on recueille des essaims d'en mêler deux ou trois ensemble si on les trouve trop foibles, ce qu'on appelle marier les essaims. Rien de plus facile que d'unir ainsi deux essaims; le mieux est de le faire dès l'instant de leur sortie de la mère-ruche. On fait cette opération différemment suivant la forme des ruches, on abouche ces ruches nouvelles, où sont entrés les essaims, et on les met l'une au-dessus de l'autre, et à l'aide de la fumée on fait passer les abeilles d'une ruche dans l'autre; le mieux est de faire l'opération le soir; lcs deux peuples, étourdis par

la fumée, ne songent point à se livrer bataille; dès le lendemain ils vivent en bonne intelligence, après que l'une des deux reines a été tuée.

Il faut, avec le plus grand soin, mettre les abeilles à l'abri du froid qui leur est mortel. On doit exposer le rucher au midi, et le garantir de la pluie et de la trop grande ardeur du soleil qui feroit fondre le miel et la cire.

Massacre des faux-bourdons.

Les abeilles laissent vivre six semaines, ou environ, les mâles ou faux-bourdons, à compter de l'établissement de la colonie, afin qu'ils aient temps de féconder la reine.

le

Lorsque la reine est en état d'assurer une nombreuse postérité, le signal de la proscription est donné; la mort s'étend également sur ceux qui respirent et sur les rejetons infortunés des proscrits; tous les vers mâles sont détruits : ces

impitoyables amazones, armées de leurs dards, se mettent plusieurs contre un mâle, et tous sont immolés sans exception. Les abeilles traînent à chaque instant les corps des morts ou des mourans hors de la ruche. Dans ces tristes momens, tout le devant des ruches n'est qu'un théâtre de

meurtre.

Dans de certains cas, quand la ruche est trop peuplée, les abeilles tuent les bouches inu

tiles d'entr'elles, ou jettent dehors des nymphes de jeunes abeilles, lorsqu'elles n'ont plus de cellules pour mettre du miel.

Vie des abeilles; quels sont leurs ennemis.

On ne sait pas précisément quelle est la durée de la vie des abeilles. Quelques auteurs prétendent qu'elles vivent sept ans et plus, ce qui paroît peu probable. M. de Réaumur pense qu'elles ne vivent qu'un an où deux; elles ont une multitude d'ennemis, plusieurs oiseaux les avalent toutes vivantes; elles ont aussi pour ennemis la guêpe, le frelon, les araignées, les grenouilles, les crapauds, les lézards, etc. L'ennemi le plus dangereux des abeilles, dans l'hiver, est le mulot.

Le plus malfaisant de tous leurs ennemis est le plus foible de tous; c'est un insecte appelé teigne de la cire, à cause du dégât qu'il en fait. Cette petite chenille délicate, sans armes, sans défense, sait trouver le moyen de vivre aux dépens de plus de dix-huit mille ennemis bien armés, remplis de courage, et qui tous veillent assidûment à la garde de leur trésor. Cet insecte s'insinue dans la ruche, s'y cache, s'y forme des galeries souterraines, s'y multiplie et y produit de grands ravages.

Enfin, les abeilles ont encore pour ennemis

les limaces et les limaçons, mais ces insectes sont très-peu redoutables pour elles, et donnent lieu à un phénomène qui mérite d'être rapporté. La limace, sans défense, et ne pouvant se cacher dans une ruche après y avoir pénétré, meurt bientôt sous les coups d'aiguillons qui la punissent de sa témérité. Mais les corps de ces limaces mortes sont des masses énormes pour les abeilles, qui n'entreprennent même pas de les transporter hors de leur habitation; cependant la mauvaise odeur de ce cadavre produiroit dans la ruche une infection funeste. Pour prévenir ce malheur, les abeilles embaument ces corps morts, elles les enduisent et les couvrent de toutes parts de propolis: cette matière gluante et parfumée empêche l'infection de s'exhaler; les limaces se dessèchent sous cet enduit, sans répandre d'émanations nuisibles. M. de Réaumur a vu, outre ces embaumemens, des abeilles boucher avec la propolis, l'ouverture de la coquille d'un limaçon et le faire périr ainsi. Il a vu aussi un autre limaçon qui avoit appliqué les bords 'de l'ouverture de sa coquille sur un des carreaux d'une de ses ruches vitrées, et les abeilles former avec la propolis, un cordon autour de l'ouverture de la coquille et sur le carreau du verre, et coller ainsi le colimaçon sur le verre, parce que la propolis est infiniment plus tenace que la ma

tière que le colimaçon emploie lui-même pour se fixer quelque part.

Indépendamment de tous ces ennemis, les abeilles ainsi que l'homme en trouvent souvent dans leurs semblables.

Dans les mois de juillet et d'août, les essaims foibles et tardifs qui n'ont point encore fait de grandes provisions, vont, comme des brigands, se jeter dans les autres ruches, pour piller le miel; il se livre alors de sanglantes batailles dans lesquelles il périt un nombre infini d'abeilles. On peut empêcher ces pillages en fermant les ruches avec un grillage, où il ne puisse passer que trois ou quatre abeilles à la fois ; alors la ruche la plus foible est en état de résister aux assaillans les plus nombreux.

Les abeilles ont leurs maladies; la plus dangereuse est la dyssenterie. On les guérit en leur donnant pour nourriture un gâteau sans miel, dont les alvéoles soient remplis de cire brute, ou une liqueur réduite à consistance de sirop, faite avec une chopine de vin, une demi-livre de sucre et autant de miel.

Avantages que l'on retire du travail des abeilles.

Le profit que l'on retire des abeilles varie selon les pays. Les pays remplis de prairies tou

« ZurückWeiter »