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de mal dans les prairies, dans les terres, où ils creusent une multitude de souterrains; les souris infestent les maisons, les granges, les champs même; elles y rongent tout ce qu'elles y trouvent; les rats dévastent encore les colombiers, et mangent les pigeons qui sont dans le nid. On préserve les colombiers en cherchant scrupuleusement les ouvertures, pour les boucher exac tement avec des feuilles de fer-blanc, ou de maçonnerie bien solide; on les empêche encore d'y grimper, en établissant une saillie en pierre, de six pouces de largeur, qui doit régner à l'ex#térieur. On ne doit point employer, pour détruire les rats, les mélanges d'arsenic avec de la farine; il en résulte des inconvéniens plus, à E craindre que les animaux qu'on a le dessein de détruire; souvent les enfans, les grandes personnes même, deviennent victimes de cette imprudence. L'expérience prouve que la noix vo mique est un poison décidé pour tous les quadrupèdes; c'est donc le cas de s'en servir les gros rats aiment singulièrement les raisins de carême; on choisit les grains les plus fins, on les ouvre par le milieu, on saupoudre l'intérieur de noix vomique réduite en poudre aussi fine que la farine; ces grains, ainsi préparés, sont placés dans tous les endroits les plus fréquentés par les rats; on s'aperçoit bientôt par les débris

de leurs pellicules, que ces grains ont été mangés sur place; si on ne les retrouve pas, c'est une preuve que les rats les ont emportés dans leur retraite. On renouvelle ces grains tant que les animaux ne sont pas détruits; on peut encore mêler la noix vomique, réduite en poudre, avec de la farine, et exposer ce mélange dans des cartes; mais il faut le renouveler tous les huit jours, parce qu'au bout de ce temps les rats n'en veulent plus. Les mulots et les souris qui causent des dégâts dans un champ, sont très-difficiles à détruire; on n'y parvient qu'avec peine par des labours fréquens; d'ailleurs, on ne fait que les éloigner de son champ pour en infester les voisins; l'écobuage les éloigne également, mais tout cela est insuffisant. J'ai vu employer avec succès des pots vérnissés qu'on enterroit au niveau du sol, et dans lesquels on mettoit un peu de farine; les animaux s'y plongeoient et ne pouvoient plus en sortir; c'est peut-être le seul expédient qui ait eu quelque succès pour prévenir les grands dégâts que font ces animaux dans les champs semés en blés et dans les prairies.

Moyens mécaniques.

Ceux qu'on emploie le plus communément, sont les piéges; il y en a de différentes sortes; on ne citera que les deux suivans l'un est le

:

quatre de chiffre; tout le monde sait comment on le fait, comment on le place; de petits brins de bois, un peu de lard ou de pain grillé qu'on fixe sur l'un d'eux, une tuile ou une pierre, voilà tout l'appareil. L'autre est plus simple encore, parce que l'appât fait partie du piége. On casse au tiers la coquille d'une noix sans détacher la noix, on met la partie de la coquille qui reste, sous le bord d'un pot renversé, de manière que la noix soit en-dedans ; le rat ou le mulot, pour la manger, la tire à lui, et se prend sous le vase.

Des limaçons, fouines, belettes, etc.

Quand l'automne est un peu chaud, que les blés sont sortis de terre, enfin, lorsque les froids ne surviennent pas de bonne heure, ces insectes se multiplient à un tel point, qu'ils dévorent tous les blés et laissent la terre nue, et on est obligé de resemer. Dans ce cas, on a conseillé de conduire la volaille sur les champs; cet avis n'est pas mauvais, quand les champs sont près de la métairie, et lorsqu'ils ne sont pas vastes; mais dans tous les cas, il est préférable, lorsqu'un champ est dévasté par les limaces, de lui donner un fort labour, qui enterre ces animaux et les fait périr; il reste au moins la ressource de semer, dans le temps, des blés marsais. Les belettes commettent les

mêmes dégâts que les fouines; elles cassent les œufs, les sucent avec avidité; d'un Coup de dent à la tête, elles tuent les petits poussins et les pigeonneaux, les transportent les uns après les autres dans leur retraite. Dès qu'on s'aperçoit des ravages qu'elles occasionnent, on doit multiplier les piéges; tels sont les quatre de chiffre et les traquenards; un œuf doit servir d'appât, et c'est le plus sûr et le meilleur : cet animal vit assez long-temps dans l'eau, mais il est obligé de revenir respirer à la surface, ce qui fait dire à Valmont de Bomare, que la loutre n'est point amphibie; on chasse la loutre avec des chiens, des fourches, des fusils, des filets, selon la situation des lieux et des eaux qui lui servent de retraite; on la chasse, tant pous s'en défaire,

que pour avoir sa fourrure.

Les renards sont des animaux carnivores, qui, au défaut de poules et de lapins, mangent avec avidité les rats, les souris, les mulots. Si donc il est avantageux pour les basse-cours de détruire les renards, qui y portent la désolation et la mort, il est peut-être infiniment dangereux d'en détruire l'espèce. L'expérience a prouvé que dans les cantons où il n'y a plus de renards, les mulots s'étoient multipliés au point qu'ils abîmoient les prairies et les récoltes: il en seroit de même si on détruisoit tous les cor

beaux; les hannetons et d'autres insectes dévasteroient toutes les productions. La nature n'a rien fait en vain. On se garantit du renard, en tendant des piéges, ou traquenards, avec une préparation qui sert à les amorcer; ce procédé consiste à fricasser des morceaux de pain dans de la graisse de porc, la plus fraîche possible, un oignon blanc, gros comme une demi-fève de camphre, deux cuillerées de miel, qu'on met sur le pain après qu'il est préparé. On ne doit tendre le traquenard qu'avec des gants, et une graisse préparée avec du camphre, une poignée de bois de morelle ou de douce-amère, du suc de fiente de cheval, de l'iris de Florence, gros comme une coquille de noix, un oignon blanc, un quart de livre de graisse d'oie ou de canard, le tout bouilli ensemble, passé dans un linge fin et mis dans un pot de terre neuf, bien bouché; la plus vieille est la meilleure : sans ces précautions, le renard, qui est très-fin, évite d'approcher du piége, parce qu'il reconnoît à l'odorat la transpiration de l'homme. On l'amorce encore avec des traînées de viandes corrompues, qu'on conduit depuis le bord du bois, jusqu'aux traquenards, que l'on couvre avec de l'herbe ou quelques brins de paille légère; ce moyen est infaillible. Les dévastations des loups sont malheureusement trop communes; la chasse du loup est difficile,

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