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chapeaux, les fourrures de manchons, etc. Le crin sert à garnir des sommiers, des matelas, des chaises, des perruques, et à faire des bourses, des boutons, des tamis, des cordons de chapeau, des haires pour les brasseurs, des bracelets, des brosses, des formes pour les meûniers à l'huile, etc. Les cordiers crépissent le crin du cheval ou du boeuf, en le faisant bouillir dans l'eau après l'avoir cordé, pour le friser et le mettre en état d'être employé par les tapissiers, selliers et autres artisans qui en font la consommation. Le crin plat est celui qui n'a pas eu cette façon ; on le vend à la livre et au quintal : celui de bœuf et de vache est le moindre. Les cornes et ongles des animaux servent à faire quantité d'ouvrages de corne, comme peignes, tablettes, cornets, écritoires, boutons, lanternes, manches de couteau; on les vend aux cornetiers ou refendeurs de cornes, qui les fendent, les redressent avec des fers chauds et autres instrumens, et les revendent aux ébénistes et aux peigniers : ils ont le secret de les amollir et de les réduire en pâte, à peu près, comme nous le dirons de la corne de cerf. On se sert aussi des cornes et des ongles pour faire la colleforte, pour calciner le fer et pour faire l'acier; on en fait des cornets à vachers et à bergers, des cornes à amorcer le canon, des cornets à

bouquin; et la pointe des cornes sert à garnir les bouts des flèches et des traits d'arbalête, etc. Les habitans des campagnes achètent des peigniers les rognures de corne au sac, pour les jeter, au lieu de fumier, sur les terres qu'ils veulent amender et échauffer, surtout pour y faire venir du lin. Les cordes de boyaux, dont on garnit les rouets, les raquettes, les instrumens de musique, comme harpes, guitares, luths, téorbes, violons, violes, basses et vielles, se font avec des boyaux de veaux, de moutons et de chats, desséchés et mis en petits filets qu'on tortille.

CHAPITRE XIV.

Des animaux domestiques étrangers.

LE BUFFLE, en latin buffelus, animal quadrupède, originaire d'Afrique et d'Asie, devenu domestique en Europe. Il fut amené vers la fin du seizième siècle, en Italie, où depuis ce temps on s'en sert, ainsi que dans quelques-unes de nos provinces méridionales, pour cultiver la et il y a conservé la faculté de se repro

terre, duire.

que

Le buffle est plus grand et plus fort que le taureau; ces deux espèces sont différentes et ne s'unissent point ensemble. Le buffle est beaucoup plus intraitable le bœuf. On a remarqué que moins le climat est chaud, et plus il est féroce : il seroit indomptable dans le nord. La femelle du buffle porte environ douze mois; elle a quatre mamelles, et, chose remarquable, ces quatre mamelles sont placées sur la même ligne. Elle ne produit qu'un petit, et si elle en produit deux, communément elle meurt des suites de cette trop grande fécondité, qui est fort rare dans cette espèce. Elle produit deux années de suite, et se repose la troisième; sa fécondité

commence à quatre ans et finit à douze. Cet animal vit dix-huit à vingt ans.

On fait en Espagne des chasses ou combats de buffles, ainsi que de taureaux; mais le buffle irrité est beaucoup plus furieux. On en a vu poursuivre l'homme jusque dans les maisons, dont il monte les escaliers avec une facilité particulière, se présenter aux fenêtres, d'où il saute dans l'arène, etc.

Dans presque toute l'Italie le buffle est dompté et sert au labourage. On dit que sa chair est bonne à manger. Le lait de la femelle est estimé; cependant il a un goût musqué qui peut déplaire. Les cornes, les ongles, la graisse et la fiènte du buffle ont, dit-on, les mêmes vertus en médecine celles du bœuf. Quand sa peau a été passée à l'huile, comme celle du chamois, elle porte le nom de buffle. Les militaires s'en servoient jadis pour armure; on l'emploie encore à cause de sa légèreté et de sa dureté : on en fait des ceinturons, des bourres, etc.

que

Le chameau.

Le chameau et le dromadaire sont des animaux, dit M. de Buffon, qui ne désignent pas deux espèces différentes, mais indiquent seulement les deux races distinctes et subsistantes de temps immémorial dans l'espèce du chameau.

On distingue en Afrique trois espèces différentes de chameaux : les uns sont les plus grands, les plus forts; ils portent jusqu'à mille et douze cents livres pesant, d'où vient qu'en Orient on les nomme navires de terre. Les autres viennent du Turquestan en Asie (c'est le chameau turc ou à deux bosses); ils sont plus petits que les premiers, également propres à être -montés; mais ils ne portent que six à sept cents livres. Les troisièmes sont petits, maigres, mais excellens coureurs. Le dromadaire est le chameau d'Arabie. Il paroît que les bosses du chameau sont les fruits d'une longue servitude, et ces difformités ne s'effaceront jamais tant que ces animaux seront captifs et surchargés de fardeaux.

La Providence se montre si visiblement dans tous ses ouvrages, que l'on pourroit deviner le pays naturel des animaux, en les jugeant seulement par des rapports de convenance et de conformité. La nature a fait naître certains animaux si bien appropriés à leur pays, qu'en vain voudroit-on multiplier les rennes hors des pays glacés, ou les éléphans hors des pays brûlans; et ces animaux sont précisément ceux qui seroient peu utiles hors de leur pays natal. Les rennes, par exemple, qui vont si rapidement sur la neige, et qui se nourrissent de la mousse qui croît sous

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