Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

les

les travaille, les foule, les engraisse pour rendre plus maniables, et leur donne toutes les façons nécessaires, afin qu'ils puissent servir aux cordonniers et autres qui les mettent en œuvre. Le mégissier prépare et teint les peaux blanches et délicates qui n'ont pas besoin d'être passées par le tan, comme peaux de moutons et de brebis, et les menues peaux qui passent en mégie: il en fait tomber le poil ou la laine, et les rend propres aux manufactures et autres ouvrages, comme gants, bourses, parchemins, etc. Il prépare aussi les fourrures comme celles de chiens, de chats, etc.; il fait tomber le poil de la peau avec de l'alun, sel fossile, dont la propriété est de restreindre, de ronger, et sans lequel on ne sauroit guère teindre ni enluminer les peaux, ni les étoffes. Le peaussier vend ou prépare des peaux de moutons de toutes couleurs, des peaux pour faire des gants, ou à autre usage, qu'il vend aux relieurs, gantiers, etc., des peaux de truies pour couvrir des coffres, etc. Les peaussiers sont différens des fourreurs, des mégissiers, des tanneurs et des corroyeurs, en ce que ceux-ci font différentes préparations des peaux, et que les peaussiers ne font que peler avec le rouleau de bois, appellé peloir, les peaux de brebis et de moutons qui ont passé en mégie.

Le cuir bouilli est une préparation de cuir

dont se servent seulement les gaîniers et bourreliers, qui mettent bouillir le cuir avec plusieurs gommes, résines et colles.

Le marroquin est une peau de bouc ou de chèvre, de vache de Russie, ou de mouton, passée en confit ou en galle, et que le corroyeur travaille ensuite. Le confit est une sorte de cave où l'on met confire les peaux de moutons, de boucs, de lièvres, etc.; et les noix de galle servent pour les teindre. Le marroquin de bouc ou chèvre est le meilleur, d'autant que les autres n'ont point de grains. Le marroquin sert à faire des bottes, des souliers, et les plus belles reliures; il y en a de noir, de rouge, de jaune et de bleu. Comme on en consomme beaucoup en France, on y apporte du Nord quantité de peaux de boucs pour en faire. On appelle marroquin du Levant ou de Barbarie, les peaux de boucs qui viennent de l'Afrique, et qu'on passe en noir à Rouen ; et on nomme marroquin bronzé, celui qui n'est point grenu, qui est noir, et dont on fait des souliers de deuil. On dit aussi du veau bronzé, quand il est passé en noir. Le cordouan, dont on fait le dessus des souliers, est un cuir de bouc ou de chèvre, passé au tan, ce qui le distingue du marroquin qui est passé en galle: le chagrin, cuir dont on couvre des livres, des petits coffres, et qui sert à faire des étuis, des

tablettes, etc., se fait de peau de cheval, d'âne ou de mulet. On n'y emploie que le derrière de la bête : celui de l'âne a le plus beau grain, `et passe pour le meilleur et le plus fin. C'est avec des graines de moutarde qu'on presse dessus, qu'on y fait paroître ce beau grain qui le fait estimer. Le plus beau chagrin se fait à Constantinople; et les chagrins de Turquie, si vantés, ne viennent pas d'un poisson de ce nom, comme quelques-uns le croient. Il se fait avec la peau la croupe des chevaux et des mulets, qu'on presse bien, et qu'on rend la plus mince qu'il est possible, avant de la mettre en presse avec la graine de moutarde la plus fine. Les endroits qui restent unis, s'appellent des miroirs, et sont un grand défaut les grains du véritable chagrin sont un peu couchés; c'est à quoi on le distingue du faux.

:

de

La basane est une peau de mouton passée simplement par le tan, et non en mégie, qui sert, sans autre préparation, à couvrir des livres, des pantoufles, etc.

[ocr errors]

Le parchemin (pergamenum) est une peau de mouton, de bélier ou de chèvre, passée en mégie, bien râclée avec des fers par le parcheminier, qui l'étend pour cela sur sa herse, et l'arrête avec le clan. On passe les parchemins en chaux, et ils servent à écrire, à faire des éven

tails, à couvrir des livres, etc. : le parchemin vierge est fait de la peau d'un agneau mort-né; et le parchemin en cosse, est la peau telle le parcheminier la reçoit du mégissier.

[ocr errors]

que

La baudruche est un parchemin fort délié, qui se fait de la première peau qu'on lève sur les boyaux de bœufs. La baudruche est transparente, et sert à faire plusieurs ouvrages délicats, principalement à battre de l'or on pourroit en garnir des châssis.

Le canepin est une peau déliée qu'on lève de dessus la peau de mouton, après qu'elle a été quelque temps dans la chaux. C'est de cette peau qu'on fait des éventails et des gants de femmes, qu'on appelle autrement gants de cuir de poule. On appelle aussi canepin, une petite pelure bien déliée qu'on prend au-dedans de l'écorce du tilleul, ou au-dehors de l'écorce du bouleau, dont les anciens se servoient. pour écrire.

[ocr errors]

Le vélin est une peau de veau de lait, ou mortné, passée en mégie, et râclée comme le parchemin ordinaire, mais qui est plus délicate et plus unie.

La bourre, qui est le poil de plusieurs animaux, comme boeufs, vaches, veaux, cerfs, chevaux, etc., sert à garnir des chaises, des selles, tabourets, etc. On la détache par le moyen de la chaux, ou on l'arrache avec un cou

teau de dessus les peaux ou cuirs en les apprêtant. Les tanneurs et mégissiers la vendent aux bourreliers.

La bourre launisse est la laine qui se tire des draps, quand on les prépare avec le chardon du bonnetier; on en fait des matelas, de même que les tanneurs et les corroyeurs font les mottes à brûler avec le vieux tan et les râclures des cuirs qui passent par leurs mains.

La bourre tontisse est celle qui se tire des draps quand ils passent par les mains du tondeur elle est la moindre de toutes les bourres; elle sert aux potiers d'étain pour faire des bour

relets.

Il y a aussi la bourre de soie, qui est de la soie de rebut ou imparfaite, qu'on tire avec le peigne après que le cocon est dévidé.

[ocr errors]

Le poil de chèvre, quand il n'est point filé, sert aux teinturiers à faire le rouge de bourre; et quand il est filé, on le fait entrer dans la fabrique de plusieurs espèces d'étoffes, camelots, peluches et pannes de poil, grisettes ou papelines; on en fait aussi des boutons, des ganses, des ceintures, des lacets, des aiguillettes, etc. Le poil de sanglier et de cochon sert aux cordonniers et selliers, et à faire aussi des brosses, des pinceaux, etc. Le poil de lapin et de lièvre, et même celui des barbets, s'emploie dans les

« ZurückWeiter »