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trois livres ; près d'une livre et demie de navets; les pommes de terre, topinambours, à peu près dans les mêmes proportions. Ce repas de nourriture fraîche les préserve d'altération et des maladies que leur occasionne l'eau. On cesse cette nourriture au printemps, lorsqu'ils trouvent, dans les champs, une suffisante quantité d'herbes.

On évalue à peu près à huit livres l'herbe qu'un mouton peut manger; la réduction de ces huit livres en fourrage sec, peut être estimée à deux livres; d'après cela, on peut régler en tout temps le repas des troupeaux.

Les eaux des rivières, et des ruisseaux qui coulent continuellement, sont les meilleures pour les moutons; celles des lacs, des étangs, qui ont un peu de courant, sont préférables à toutes les eaux stagnantes des marais, à celles des marres; quand on est forcé de leur donner des eaux de pluie ou de citerne, il faut préalablement les exposer à l'air pendant quelque temps, pour qu'elles prennent le degré de la température. Les eaux croupies et corrompues sont très-nuisibles aux moutons; elles sont la source des maladies épizootiques.

Ces animaux, lorsqu'ils sont en bonne santé, boivent peu; lorsqu'un berger s'aperçoit qu'un mouton court à l'eau avec avidité, il doit le

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remarquer, parce que c'est une preuve qu'il est malade, ou qu'il le sera bientôt. Les bêtes à laine boivent peu, quand elles mangent des herbes succulentes; elles boivent davantage dans les grandes sécheresses, les grands froids, et lorsqu'on leur donne des nourritures sèches. Alors un mouton d'environ vingt pouces de hauteur, boit une, deux, trois ou quatre livres d'eau; mais il y a des jours où il n'en boiroit point, quoiqu'on lui en présentât.

Il y a différens usages pour faire boire les moutons. Les uns les font boire deux fois le jour; d'autres une fois en deux jours; cela varie selon les saisons et les différentes nourritures. Cependant il est reconnu qu'il ne faut pas abreuver les moutons deux fois le jour. Lorsqu'il y a de l'eau dans le voisinage, et lorsque le troupeau est sain, il faut le conduire à l'eau une fois par. jour seulement, sans l'arrêter, en le menant doucement. Chaque bête qui aura soif, s'arrêtera pour boire, les autres passeront. En général, moins une bête à laine boit, mieux elle se porte.

Quand l'eau est éloignée, qu'on ne peut y conduire les moutons sans les fatiguer, alors il suffit de les y conduire une fois en deux ou trois jours, suivant la nourriture et la saison; mais il ne faut jamais trop tarder à les abreu

ver, parce qu'il est prouvé que les moutons boivent en un jour presqu'autant d'eau qu'ils en auroient bu les jours précédens qu'ils ont passés sans boire; et cet excès cause les épanchemens d'eau auxquels les bêtes à laine sont trèssujettes.

L'usage du sel, en certaines circonstances, leur est utile. Une petite poignée à chaque mouton tous les quinze jours, une livre pour vingt tous les huit jours, ce qui fait environ six gros pour chaque bête; voilà la quantité qu'il faut donner à chaque fois.

Tous les ans, en mai, il sort une nouvelle laine de la peau des moutons; en écartant les mèches de la laine, on aperçoit la pointe de la nouvelle ; lorsqu'elle commence à pousser, c'est. alors le temps de la tonte. Si l'on tondoit plutôt, la laine ne seroit pas à son point de maturité.

Il

y

a des

personnes qui enlèvent les toisons avant d'avoir lavé les moutons, mais cette méthode est fort mauvaise; il vaut infiniment mieux. laver la laine sur le corps du mouton avant de le tondre; c'est ce qu'on appelle laver à dos ou sur pied.

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L'usage le plus général de tondre les moutons, est de leur lier les quatre jambes ensemble,

pour qu'ils ne se débattent pas, mais c'est une pratique détestable; l'animal souffre d'une position gênante; son ventre, sa vessie se trouvent tellement comprimés, que l'urine et la fiente sortent et salissent la toison; il est bien plus simple de coucher le mouton sur une table percée de plusieurs trous près du bord; on passe un cordon en plusieurs endroits, par les ouvertures, pour retenir les jambes de devant et celles de derrière dans leurs positions naturelles. Lorsque c'est un bélier cornu, on accroche également une des cornes; par ce moyen, l'animal n'est pas gêné, et les tondeurs travaillent plus à l'aise ; ils peuvent même être assis, ce qui n'est pas indifférent, pour un ouvrage qui demande de l'attention et de l'adresse, car il faut couper la laine avec les forceps très près de la peau, sans la blesser. Lorsque le mouton est tondu sur l'un des côtés

du

corps, on le délie, on le retourne, et on l'attache de l'autre côté.

Après la tonte, si on aperçoit quelques signeș de gale, on les frotte avec un onguent de graisse ou de suif et d'essence de térébenthine; si la peau a été entamée par les forceps, le même. onguent est bon pour ces petites plaies.

Pour composer cet onguent, on fait fondre une livre de suif en été, ou de graisse en hiver, et l'on mêle avec ce suif ou cette graisse, en

la tirant du feu, un quarteron environ d'huile de térébenthine.

Lorsque les moutons sont débarrassés de leur laine, on a à redouter pour eux les grandes chaleurs du soleil et les pluies froides, mais seulement pendant douze à quinze jours; l'effet du soleil est de raccourcir la peau sur le dos et de la disposer à la gale et à d'autres maladies; tandis que les pluies froides morfondent les animaux et les transissent au point de les faire mourir, si on ne les réchauffe promptement. On évite ces dangers en les mettant à l'ombre lorsque le soleil est ardent; lorsqu'on craint les pluies froides ou la grêle, il ne faut pas éloigner le troupeau de la bergerie, afin de pouvoir le faire rentrer et le mettre promptement à couvert s'il est nécessaire. Au reste, ces accidens ne sont à craindre que pour les moutons qui habitent les étables ; ceux qui vivent continuellement à l'air y sont moins sujets, et on n'est pas obligé de les mettre à couvert après la tonte.

La toison enlevée doit être exposée à l'air, afin qu'elle sèche; car plus elle est séchée, moins elle est sujette à se gâter; on l'étend ensuite de manière que la face qui tenoit au corps de l'animal, se trouve en-dessous, et l'on replie tous les bords sur le milieu de l'autre face. On fait v paquet que l'on arrête avec quelques partie

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