Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

CHAPITRE XII.

Du bœuf et de la vache.

La taille du boeuf et de la vache, prise en général, doit être de sept piedset demi de longueur, depuis le bout du mufle jusqu'à l'anus; quatre pieds un pouce de hauteur, prise à l'endroit des jambes de derrière; la tête, depuis le bout des lèvres jusqu'au chignon, doit avoir un pied neuf pouces.

Le taureau doit être gros, bien fait et en bonne chair, ayant l'œil noir, le regard fixe → le front ouvert, la tête courte, les cornes grosses, courtes et noires, les oreilles longues et velues le mufle grand, le nez court et droit, le cou charnu et gros, les épaules et le poitrail larges et charnus, la queue longue et bien garnie de poils, le fanon pendant jusque sur les genoux, l'allure ferme et sûre, le poil rouge et de l'âge de trois ans jusqu'à neuf.

Le choix de la vache ne mérite pas moins d'attention que celui du taureau ; il faut, pour qu'elle puisse donner de belle race, qu'elle soit de quatre ans jusqu'à neuf, docile, forte, élevée dans les montagnes fertiles en pâturages, ou dans les plaines éloignées des eaux marécageuses;

que les os du bassin soient évasés, la tête ramassée, les yeux vifs, les cornes courtes et fortes, l'espace compris entre la dernière fausse côte et les os du bassin un peu long, le poitrail et les épaules charnus, les jambes grosses et tendineuses, la corne bonne, le poil rouge et uni.

La vache, devenue pleine, demande des soins et des précautions; il faut la défendre des intempéries de l'air, telles que la pluie, le froid, les grandes chaleurs; la faire peu travailler dans les pays où on la met à la charrue, l'empêcher de courir, de sauter les haies, les fossés, et ne lui donner aucun coup; les pâturages gras lui conviennent. Deux mois avant l'accouchement, on augmente la nourriture; il se fait ordinairement vers le commencement du dixième mois. On doit la séparer des autres vaches, lui donner une bonne litière, la garantir du froid; un quart d'heure après l'accouchement, lui donner de la farine de froment délayée dans l'cau commune; la nourrir pendant huit jours avec du foin de bonne qualité, et lui donner pendant ce temps, pour boisson, de l'eau blanchie avec de la farine d'orge; après cela, on la met par degrés à sa vie ordinaire.

Quant au veau, il faut le tenir chaudement et commodément; il doit teter aussi souvent qu'il en est besoin, dans les premiers jours de

sa naissance; vers le sixième, on le sépare de la mère, dans la crainte de l'épuiser; s'il doit être livré au boucher, on ne le laisse teter que trente ou quarante jours; si au contraire il est destiné à la charrue, il doit teter pendant trois mois. Beaucoup de veaux meurent de coliques qu'ils éprouvent peu de temps après leur naissance; souvent ils périssent au bout de d'heures qu'ils en sont attaqués.

peu

Si les boissons et lavemens adoucissans, rafraîchissans, avec le son, le miel, le nitre, ne les guérissent pas promptement, il faut se hâter de leur faire prendre quelque laxatif, ou du laudanum, ou même encore les deux ensemble. Par exemple, il est à propos de leur faire prendre plein une cuillère à thé de laudanum, et ensuite environ trente grains de soufre, ou de sel de nitre en poudre, que l'on mêlera dans du lait ainsi que le laudanum. Le soufre ou sel de nitre sera retiré au bout de six heures; ce qui se fera encore le jour suivant, si la colique subsiste, malgré l'usage répété des boissons et des lavemens.

Le premier hiver est le temps le plus dangereux de la vie du veau, et par conséquent celui où il demande plus de soins; on doit le sevrer par degrés; on lui donne en commençant du foin choisi ou de la bonne herbe, afin de l'accoutumer insensiblement à cette nourriture

quand il mange, c'est alors le moment de le séparer pour toujours de sa mère. Il ne doit rester au pâturage qu'une heure le matin, et autant le soir, lorsque les froids commencent à se faire sentir; il faut le caresser, lui manier souvent les cornes, et principalement les pieds; ne jamais l'irriter, le contrarier, ni lui donner des coups; car l'expérience prouve que les mauvais traitemens rendent ces animaux vicieux et indociles.

Dans les pays pierreux et montagneux, quand on destine le bœuf à la charrette, on l'accoutume, à l'âge de deux ans et demi, à se laisser ferrer: il arrive souvent qu'il se soumet à cette opération dès la première fois ; mais s'il est difficile, il faut le flatter, ne le jamais battre; car, en le maltraitant, on le rendroit furieux et indomptable.

A trois ans et demi, on accoutume le jeune bœuf au joug, encóre par la douceur, la patience et les caresses, en lui donnant de temps en temps de l'orge bouillie, des fèves concassées et d'autres alimens semblables, dont il est très-friand; on l'attelle à la charrue avec un autre bœuf de même taille, et qui soit déjà dressé; on les conduit ensemble au pâturage, afin qu'ils se connoissent, et s'habituent à n'avoir que des mouvemens communs. Il faut prendre garde de se servir de l'aiguillon dans les premiers momens, dans la crainte de le rebuter et de le rendre indomptable. On le

ménagera au travail, de peur qu'il ne se fatigue trop. Si le jeune bœuf est très-difficile à retenir, s'il est impétueux, s'il donne du pied, ou est sujet à heurter de ses cornes, tous ces défauts disparoissent en attachant l'animal bien ferme à l'étable, et en l'y laissant jeûner pendant quelque temps; s'il est peureux, si la moindre chose l'effraie, le travail et l'âge, en diminuant la crainte, remédieront à ce vice; s'il est décidément furieux, le moyen de le rendre docile, est de l'attacher à une charrette, au milieu des autres boeufs qui aient un pas lent, et de lui donner souvent de l'aiguillon.

La grosseur du pis ne constitue point la bonté d'une vache; il y en a qui l'ont très-petit, et qui néanmoins donnent beaucoup de lait; le pis n'est quelquefois gros que parce qu'il est

charnu.

Dans les trois saisons où l'herbe est abondante, la traite des vaches se fait deux fois le jour, le matin et le soir; en hiver, il suffit de la faire une fois seulement. La bonne façon de traire, est de conduire la main depuis le haut du pis jusqu'en bas, sans interruption, ce qui produit une mousse haute dans le seau, au lieu qu'en pressant le pis comme par secousse, le beurre se sépare du lait.

Quand une vache donne peu de lait, c'est

« ZurückWeiter »