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fourche qui doit la soutenir, on passe dessous de la filasse hachée menue, pour former, entre le fer et la peau, une espèce de petit matelas uni; on continue de mettre de la même matière tout le long de la colonne vertébrale artificielle; on remplit ensuite de même le petit sac ménagé au bas du ventre et tout le reste du corps ; mais on ne doit pas perdre de vue qu'il faut garnir la poitrine un peu plus que les autres parties; car, en général, les oiseaux ont des muscles pectoraux très-gros et charnus. L'animal étant rempli, on fait une couture en forme de lacet à l'incision longitudinale, en la commençant par le sternum, ayant soin d'écarter les plumes à chaque point de couture, pour qu'elles ne s'embarrassent pas dans le fil, et de faire ces points dans les bords de la peau, ainsi que nous l'avons déjà recommandé. Après cela, on remet les plumes à leur place, et on rend tout le corps l'oiseau le plus lisse qu'il est possible; on le monte ensuite sur un pied de bois ou juchoir, fait en forme de croix, et proportionné à sa taille. On l'y fixe d'une manière assez solide, en faisant passer par deux petits trous, pratiqués à la branche supérieure de la croix, les deux extrémités non pointues du fil de fer resté au-dehors de la plante des pieds; on tord ensuite tout autour de ladite branche, l'excédent de ces fils de fer; et puis on

de

ploie un peu les jambes à la jointure du tibia; on relève la tête de l'oiseau, pour lui donner l'attitude convenable à son espèce, et on achève seulement de lui remplir le cou, en y introduisant peu à peu, par le bec, de la filasse hachée, à l'aide d'une petite tige de fer. Enfin, on arrange les cils, et on arrondit les paupières, pour faire ressortir l'œil d'émail. L'animal étant ainsi monté sur son pied, on étend ses ailes, et on les reploie ensuite en rangeant les grandes plumes ou pennes, de manière à ce qu'elles se recouvrent en partie, comme dans l'état naturel, ce qui se fait en les faisant glisser les unes sur les autres, à peu près comme les branches d'un éventail. On place ces ailes dans la position qui convient à l'oiseau, on les y maintient avec une bande mince de plomb laminé, assez étroite pour ne pas gêner le reste de l'opération relative aux ailes. On entoure tout le corps de l'oiseau avec cette bande; on fait ensuite passer une longue aiguille enfilée, à travers la poitrine, tout près des épaules, et immédiatement au bas des ailes, et on noue les deux bouts de fil par-dessus le dos, et puis on ôte la lame de plomb; et pour cacher le fil qui entoure l'oiseau et qui soutient ses ailes, il ne s'agit que de faire sortir de dessous ce fil quelques plumes, à l'aide d'un petit stylet, pour le couvrir parfaitement. On peut aussi tout sim

plement mettre un peu de colle forte chauffée légèrement sous les ailes, pour les fixer au corps, ou mieux encore une petite quantité de pâte gommeuse, dont on trouvera la composition plus bas. Comme la dessiccation ne manqueroit pas de déformer la queue de l'animal, si on n'en assujétissoit pas les plumes dans la position qu'elles doivent naturellement avoir, il faut les contenir et les ranger entre deux petits morceaux de bois plats, dont on lie deux extrémités avec du fil, et quand la queue est entrée entre les deux branches qu'on a un peu écartées à cet effet l'une de l'autre, on les rapproche au moyen d'un bout de fil que l'on noue à leur autre extrémité; il ne s'agit plus après cela que de faire usage de la liqueur spiritueuse amère, et voici la manière de l'employer: on soulève, à l'aide d'une petite tige de fer pointue, toutes les plumes de l'oiseau, couche par couche, à commencer par la tête ; et au moyen d'un petit pinceau de poil, on en applique légèrement sur la peau, à l'origine des plumes; et quand on est ainsi parvenu à parcourir toute la surface de l'oiseau, il faut le réparer, c'est-à-dire, le rendre parfaitement lisse, en arrangeant les plumes avec de petites bruxelles.

On emploie à la conservation des pieds et des jambes des oiseaux, de l'huile de lin, dans la

quelle on délaie deux onces de camphre par livre. Il faut l'appliquer un peu chaude sur toutes ces parties, au moyen d'un pinceau, ce qui suffit pour tous les oiseaux qui ont les jambes grêles et sèches; mais il faut fendre par derrière, avec la pointe d'un bistouri, celles qui sont charnues, enlever tous les muscles tendineux, et saupoudrer l'intérieur d'alun calciné, ou sulfate d'alumine, privé de son eau de cristallisation. On fait entrer ensuite, le long du tibia, de la cire molle (c'est de la cire qu'on a fait fondre avec un peu de térébenthine), et après avoir rapproché les bords de l'incision, on les presse contre la cire pour les y faire adhérer; on les enveloppe d'un ruban de fil, jusqu'à ce que les jambes soient bien sèches, après quoi on les recouvre d'une couche d'huile de lin cuite, à laquelle on a auparavant communiqué la couleur que ces parties doivent naturellement avoir.

que

Il faut aussi mettre en couleur les différentes membranes certains oiseaux ont sur la tête, près du bec et sous le cou, etc.; enfin, la dernière opération consiste à envelopper les oiseaux préparés, de bandelettes de linge, non-seulement pour contenir les plumes en place pendant la dessiccation, mais pour les imprégner de liqueur amère sans tacher leur robe. On emploie, à cét effet, des bandelettes de mousseline pour les

petits oiseaux, et de linge fin pour les gros. On fait tremper ces bandes dans la liqueur amère; et après les avoir exprimées, on les applique tout humides successivement sur toutes les parties de l'animal, en commençant par le bec et on les fixe en place au moyen de quelques épingles fines.

On laisse après cela sécher l'oiseau à l'ombre; et lorsqu'il est bien sec, on le développe, et on coupe le fil de fer qui excède la tête. Dans la crainte que le bec ne reste ouvert, ou que les deux mandibules ne s'écartent de travers, c'est-à-dire, en sens contraire, il est bon d'introduire une épingle dans les deux narines, et de tenir le bec fermé, en nouant autour un bout de fil en dessus de l'épingle.

OBSERVATIONS.

Lorsque l'on veut représenter l'oiseau au vol, il faut lui maintenir les ailes étendues, au moyen d'un fil de fer d'une grosseur convenable, c'està-dire, de manière que ses deux extrémités qui doivent être terminées en pointes, puissent pénétrer de quelques lignes dans les derniers os restés dans les ailes, et se trouver encore assez longues pour effectuer le développement total de ses parties.

Lorsque l'animal n'est encore rempli qu'à

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