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d'hommes de son équipage. Aux premières déchargés dé mousqueterie, il demanda au gouverneur des embarcations pour retourner à bord. Sa demande ne fut pas accueillie; il obtint seulement que les forts tirassent sur la corvette afin de chercher à la démâter.

Les corvettes de 12 la Diligente et la Pélagie, capitaines Noguez et Moulin, se rendant de Minden à Brest avec 10 navires, furent ralliées par la corvette la Calliope, capitaine Deshayes, qui, elle-même, en escortait 4. Le 17 juillet, devant Audierne, la brume, qui avait été trèsépaisse pendant la nuit, s'étant dissipée au lever du soleil, le capitaine Noguez compta 4 navires de plus qu'il n'en avait dans les deux convois : c'étaient 3 frégates et une corvette anglaises. Ces bâtiments ayant de suite ouvert leur feu sur les navires du commerce, la Diligente fit signal d'indépendance de manœuvre et laissa arriver pour doubler les Penmarks : la Pélagie la suivit; la Calliope se dirigea sur Audierne. Une des frégates anglaises chassa les deux premières; les autres poursuivirent les navires du commerce qui couraient presque tous sur la côte. Lorsque la Diligente et la Pélagie eurent doublé les Penmarks, la frégate qui les suivait leva la chasse.

Attirés probablement par le bruit du canon, d'autres bâtiments anglais ne tardèrent pas à paraître et, à 51 du matin, la Calliope recevait les boulets du vaisseau rasé ANSON, des frégates POMONE et ASTREA et de la corvette SYLPH. Le capitaine Deshayes prit le parti d'aller s'embosser aussi près que possible sur la côte de Tréogat, commune de Plovent; mais l'embossure ayant cassé, la corvette évita, le beaupré au large; une des frégates mouilla sur son avant et la canonna. La mer était houleuse; l'ancre de la Calliope ne tint pas ; la corvette cula et talonna avec une force telle que son grand mât se brisa un peu au-dessous de la hune. Les autres mâts furent coupés et les canons,

moins six, furent jetés à la mer. Trompé par le départ de quelques canots qui portaient à terre les mousses et les hommes inutiles, le capitaine du SYLPH qui avait remplacé la frégate, expédia ses embarcations pour prendre possession de la corvette. La mitraille de la Calliope et les boulets d'une pièce de campagne qui avait été amenée sur le rivage les forcèrent deux fois à la retraite; le SYLPH finit par en faire autant. L'impossibilité de relever la corvette française ayant été constatée, l'équipage descendit à terre, et elle fut livrée aux flammes.

La Diligente et la Pélagie entrèrent à Lorient; S navires furent pris, 2 brûlés, deux autres se jetèrent à la côte.

La Calliope ne fut pas le seul bâtiment que la République perdit dans cette circonstance; la flûte le Freedom, capitaine Quiémen, fut un de ceux que les Anglais brûlèrent. Chassé et canonné par une frégate, cet officier jeta son bâtiment à la côte, non loin de la Calliope, à un endroit nommé la Babau; et, après trois heures et demie, il le fit évacuer. La frégate et ses embarcations dirigèrent. alors leur feu sur les canots qui portaient l'équipage; tous furent submergés en abordant la plage ou avant de l'avoir atteinte. Cela n'arrêta pas le capitaine anglais : il fit tirer sur les hommes du Freedom à mesure qu'ils atteignaient le rivage. Les embarcations anglaises accostèrent plus tard la flûte et après avoir essayé vainement de la raflouer, elles enlevèrent une partie de son matériel et la livrèrent aux flammes.

L'enseigne de vaisseau Quiémen fut acquitté par le conseil martial devant lequel il eut à rendre compte de sa conduite.

Dans la matinée du 10 août, le capitaine Guiné, de la corvette de 20e la Gaité, en croisière entre la Loire et la Gironde, aperçut sous le vent une frégate anglaise sur laquelle il laissa arriver; c'était l'ARETHUSA de 48°, capitaine Thomas Wolley. Le capitaine Guiné se méprit-il

sur la force de l'ennemi à la rencontre duquel il se portait? Je ne saurais le dire. Toujours est-il que, lorsqu'il fut assez près pour bien l'apprécier, il n'y eut pas la moindre hésitation dans sa conduite. Il se plaça à portée de fusil de la frégate anglaise et engagea de suite le combat. Celle-ci répondit avec vigueur et, malgré cela, la Gaîté soutint son feu pendant une heure et demie sans chercher à se retirer du travers de ce formidable adversaire. Il fallut cependant céder à la force. Criblée et mise dans l'impossibilité de faire aucune manœuvre, la corvette amena son pavillon.

L'enseigne de vaisseau Guiné comparut devant un conseil martial qui le déclara coupable d'avoir eu une trop grande confiance en ses forces; mais il fut trouvé excusa-. ble pour sa longue et ferme résistance. En conséquence de ce jugement, il fut déclaré incapable de commander avant d'avoir servi cinq années en sous-ordre.

Le capitaine Tanaïs, de la corvette de 20° la Réolaise, se rendant de Bordeaux à Lorient, ayant aperçu la division du capitaine anglais Pellew mouilla, le 10 août, aux Sables d'Olonne, où se trouvaient déjà la canonnière la Subtile et le lougre la Charlotte. Ces bâtiments s'embossèrent et se disposèrent à repousser l'attaque des Anglais qui se dirigeaient sur la baie. A 10h 30m du matin, une corvette engagea le combat avec la petite division, mais elle ne put soutenir longtemps son feu; un vaisseau rasé et une frégate la remplacèrent. Leur attaque ne réussit pas mieux et, à 1o, ils prirent le large, sans avoir pour ainsi dire causé de dommages aux bâtiments français qui avaient été soutenus par la batterie des Sables.

Le lougre de 14 le Courageux, capitaine Defraye, en croisière dans le Cattégat pour observer les mouvements de la mer Baltique combattit, le 12 août, le navire anglais

EXETER de 8°, qui appartenait, supposa-t-on, à la Compagnie des Indes, et rencontra pendant une heure et demie la résistance la plus opiniâtre. Elle allait cesser et l'EXETER était sur le point d'amener lorsque, à 10h 30m du matin, le Courageux sauta sans que rien eût pu jusque-là faire redouter un accident semblable. Un officier et trois matelots sur quarante-trois hommes qui composaient l'équipage du lougre furent sauvés par le navire anglais St.-JOHN, tandis que l'EXETER s'éloignait. Ces faits furent rapportés par l'enseigne de vaisseau Audibert, second du lougre, qui déclara ne savoir à quelle cause attribuer ce malheureux événement.

Le 14 octobre au lever du soleil, le capitaine Hullin, de la corvette de 12 le Ranger, gouvernant pour passer au milieu des îles Canaries dont il n'était pas à plus d'une trentaine de milles, aperçut un fort bâtiment par le bossoir du vent. Il laissa de suite arriver; mais la corvette avait aussi été aperçue et ce bâtiment, qui était le vaisseau rasé de 46 INDEFATIGABLE, capitaine sir Edward Pellew, lui donna la chasse en la canonnant; plus tard, il se borna à lui envoyer des décharges de mousqueterie : le pavillon fut amené lorsque les balles arrivèrent à bord. Il était près de minuit.

Le lieutenant de vaisseau Hullin fut déclaré non coupable.

La frégate de 40° la Néréide, capitaine Canon, en croisière dans le golfe de Gascogne rencontra, le 20 décembre, la frégate anglaise de 44o PHOEBE, capitaine Robert Barlow et, vers 9h du soir, elle lui envoya ses premiers boulets. Quelques bordées furent d'abord échangées à contre-bord; mais bientôt, placées par le travers l'une de l'autre, à environ quatre longueurs de navire, la Néréide au vent, les deux frégates engageaient sérieusement le combat; toutes

deux mirent le grand hunier sur le mât. La frégate française fut promptement dégréée et, incapable de se maintenir dans la position que son capitaine avait choisie, elle tomba sur la PHOEBE; celle-ci se dégagea en laissant arriver. La frégate anglaise manœuvrait pour se rapprocher et recommencer le combat lorsque, à 10h 45m, on héla de la Néréide que le pavillon était amené. Les avaries des deux frégates n'avaient guère porté que dans leur voilure et dans leur grément (1).

La Néréide portait 26 canons

10

de 12,

de 6

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Le capitaine Latreyte, de la corvette de 30° la Daphně, parti de Verdun pour la Guadeloupe, le 28 décembre, ayant trouvé des vents d'Ouest dehors, ne voulut pas rester louvoyer sur une côte où se tenaient un grand nombre de croiseurs ennemis et, le lendemain de sa sortie, il prit la détermination de relâcher. A l'entrée de la nuit, il fut chassé par un bâtiment qui, encore hors de portée, tira un coup de canon, un quart d'heure après un deuxième, puis un troisième. C'était évidemment un signal qui indiquait à d'autres bâtiments la présence d'une voile suspecte. Gagné d'une manière sensible, le capitaine Latreyte prit le parti d'attendre le chasseur. C'était le vaisseau rasé de 46° ANSON, capitaine Charles Durham, qui eut bientôt atteint la Daphné et qui, à 8h 30m, lui héla d'amener son pavillon. Au moment où il était donné suite à cette invitation, l'enseigne de vaisseau Guillet, qui commandait la batterie,

(1) J'ai emprunté la relation de ce combat à M. William James, The naval history, etc.

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