Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

prisonniers des Droits-de-l'Homme, en récompense du courage et de l'humanité dont ils avaient fait preuve pendant le naufrage de ce vaisseau.

Cité à comparaître devant un conseil martial pour rendre compte de sa conduite pendant le combat et le malheureux événement qui en avait été la conséquence, le capitaine Lacrosse fut acquitté à l'unanimité.

L'INDEFATIGABLE fut assez heureux pour se relever de la côte, mais l'AMAZON eut le même sort que le vaisseau français: elle ne perdit toutefois que six hommes.

Sur la côte de Plouzevet, on peut voir une de ces pierres druidiques nommées menhirs, si communes encore dans l'ancienne basse Bretagne. Sur une de ses faces, on lit l'inscription suivante : « Autour de cette pierre sont inhu<< més environ six cents naufragés du vaisseau les Droits« de-l'Homme, brisé par la tempête, le 14 janvier 1797. « Le major Pipon, de Jersey, miraculeusement échappé à «< ce désastre, est revenu sur cette plage en 1840 et, dû« ment autorisé, a fait graver sur cette pierre ce durable << témoignage de sa reconnaissance. »

<< A Deo vita >>

«< Spes in Deo. >>

Le major Pipon, alors lieutenant, était un des prisonniers des Droits-de-l'Homme.

[blocks in formation]

Le capitaine de Rennes, de ia flûte de 24° la Ville de Lorient, séparé de l'armée navale qui se rendait en Irlande sous le commandement du vice amiral Morard de Galle, avait quitté la baie de Bantry depuis trois jours, et faisait route pour revenir en France lorsque, le 7 janvier, dans l'aprèsmidi, il aperçut de l'avant les 3 frégates anglaises UNICORN, DORIS et DRUID. Le capitaine de Rennes vira de bord et laissa arriver grand largue. Chassée dans cette nouvelle route, la Ville de Lorient amena son pavillon aux premiers boulets qui lui furent tirés.

Le conseil martial qui jugea le capitaine de Rennes le déclara non coupable.

La corvette de 14° l'Atalante, capitaine Dordelin (Louis), se trouvant à une trentaine de milles dans le N.-O. des îles Sorlingues, fut chassée, le 14 janvier, par la frégate anglaise de 44 PHOEBE, capitaine Barlow. Le capitaine Dordelin fit amener le pavillon dès qu'il eut acquis la certitude qu'il ne pourrait pas échapper à ce redoutable adversaire.

Un conseil martial déclara le lieutenant de vaisseau Dordelin non coupable.

Le capitaine Castagnier, de la frégate de 44° la Vengeance, parti de Brest, le 18 février, avec la frégate de même force la R sistance, capitaine Martagne, la corvette de 22° la Constance, capitaine Purchot, et le lougre le Vautour, capitaine Chosel, pour opérer un coup de main şur la côte d'Angleterre, débarqua, quatre jours après, la deuxième légion des Francs, à l'entrée du canal SaintGeorges. La division, qui était restée sous voiles, tomba le lendemain dans un convoi de navires anglais et les coula presque tous. L'encombrement d'hommes qui en résulta à bord des frégates fit prendre au commandant Castagnier la détermination de retourner à Brest. Pendant la nuit du 2 mars,

la Résistance perdit son gouvernail; la Constance reçut l'ordre de l'accompagner, et le commandant de la division, sans aucun signal préalable, prit une autre route; la Vengeance fut bientôt hors de vue. Le 9, au jour, le capitaine Purchot s'aperçut que les ferrures du gouvernail de la Constance étaient cassées; il fit de suite travailler à consolider ce gouvernail, mais il se vit dans l'obligation de serrer toutes les voiles de l'arrière pour pouvoir gouverner. Bientôt l'île d'Ouessant fut signalée, et les deux capitaines conçurent l'espoir d'entrer à Brest à la faveur du flot. Mais, lorsqu'à 91 du matin, ils allaient donner dans l'Iroise, ils aperçurent au vent les frégates anglaises SAN FIORENZO et NYMPHE de 44°, capitaines sir Harry Neale et John Cooke qui les chassèrent; trente minutes plus tard, ils recevaient leurs premiers boulets. Le combat s'engagea bientôt avec vigueur. Les capitaines anglais ne tardèrent pas à s'apercevoir que leurs adversaires gouvernaient avec difficulté. Un d'eux se plaça par le bossoir, l'autre par la hanche du vent de la Résistance, tous deux à portée de pistolet. Ainsi attaqué, le capitaine Martagne fit amener le pavillon.

Les frégates anglaises dirigèrent alors leurs coups sur la Constance qui était sous le vent de sa compagne; le capitaine Purchot avait voulu faire vent arrière; il n'avait pu y réussir. Les frégates ennemies l'attaquèrent aussi du côté du vent. Criblée dans toutes ses parties, la corvette amena son pavillon après une demi-heure. Son mât d'artimon s'abattit de suite; elle démâta de son grand mât quelques jours après.

La Résistance fut classée parmi les frégates anglaises sous le nom de FISHGARD.

La Vengeance mouilla à Brest le 9; le Vautour y était déjà.

Le capitaine Delamare, de la corvette l'Amaranthé, fút chassé, le 1er mars, auprès de Cherbourg, par une frégate

anglaise qui lui fit amener son pavillon après une canonnade d'une demi-heure.

Le capitaine Oreille, de la corvette de 16° la Choquante, se rendant de Mellus à Brest avec quatre transports et le côtre l'Ami du Commerce, aperçut sous le vent, le 21 mars, un cutter anglais de 16 sur lequel il se dirigea et qu'il attaqua à 6h du matin; l'tle de Bas restait à 36 milles dans le S.-E. Après une demi-heure de canonnade, le capitaine Oreille fit une grande arrivée, envoya à son adversaire sa bordée de bâbord en poupe et, prenant posté sous le vent, il continua le combat à portée de pistolet. Un événement malheureux vint ralentir l'ardeur de l'équipage de la corvette. A 76, un cañón creva, tua et blessa plusieurs hommes, cassa la grande vergue et défonça le pont. Le Choquante čessa de tirer et s'éloigna pour réparer ses avaries; mais le cutter, dont le capitaine Oreille omet de donner le nom dans son rapport, n'abandonna pas un adversaire qui ne semblait pas dévoir lui opposer désormais une grande résistance; il le poursuivit et, à 8h, il ouvrit son fet par la banche de bâbord de la corvette. Deux fois la drissé du pavillón fut coupée : la chute du pavillon en fut la conséquence naturelle. A la seconde, le capitaine anglais demanda si la corvette amenait; une volée, envoyée à bout portant au moment où les couleurs nationales étaient rebissées, fut la seule réponse qu'il reçut. Le combat continua jusqu'à 9h; le cutter s'éloigna alors dans un état de délabrement aussi complet que celui de la Choquante. Le capitaine Oreille rejoignit son convoi qui avait continué sa route sous la conduite de l'Ami du Commerce, et le soir il mouilla à Camaret.

La Choquante portait 16 canons de 8,

[blocks in formation]

de 12

et 2 caronades de 18.

Le 26 mars au matin, le capitaine de frégate Sibille, commandant la flottille de l'Adriatique et le lougre de 8° le Bonaparte, partit d'Ancône avec la corvette la Brune, capitaine Deniéport, le lougre le Libérateur d'Ita ie, capitaine Laugier, le chébec la Corse, capitaine Muron, et deux navires chargés de munitions de guerre. A la hauteur de Ravigno, il donna la chasse à 11 canonnières et 3 chebecs impériaux escortant un convoi de 50 voiles, qui se réfugièrent sur la rade de Quiéti, où se trouvait déjà un vaisseau vénitien L'intention du commandant français n'était pas de porter atteinte à la neutralité du pavillon auquel la flottille impériale demandait protection; il espérait toutefois obtenir du capitaine du vaisseau vénitien l'autorisation de s'emparer d'un convoi qu'il considérait comme propriété conquise. Il s'avançait plein de confiance dans les droits qu'il respectait et, pour envoyer sa requête, il attendait à être plus avancé dans la rade, lorsqu'il reçut une décharge de tous les bâtiments de la flottille ennemie; d'après le dire des officiers français, le vaisseau tira luimême sa bordée. Cette agression ne s'arrêta pas à une simple volée; le feu des ennemis continua sans interruption; la Brune et le Libérateur d'Italie reçurent quelques avaries. Ne sachant pas le rôle que jouerait le vaisseau dans cette circonstance, et certain que vengeance serait tirée de la participation ou du moins du consentement tacite donné par son capitaine à l'agression des Impériaux sur une rade neutre, le commandant Sibille fit riposter par une volée et il prit le large.

Dans le trajet du Cap Français de Saint-Domingue au Port-de-Paix et à Jean-Rabel où elle allait chercher plusieurs navires de commerce qui attendaient une escorte, la frégate de 36 l'Harmonie fut chassée, le 16 avril, par les vaisseaux anglais de 82 THUNDERER et VALIANT et jeta l'ancre devant le Marigot. Les deux vaisseaux se retirèrent

« ZurückWeiter »