Batailles navales de la France

Ceron seconda puissamment le Cygne dans cette circonstance.

Le lendemain il faisait calme plat. Le capitaine Defresne ne pouvait cependant rester à ce mouillage où il avait à redouter une nouvelle attaque; il avait d'ailleurs une mission à remplir. Il fit couper son câble et, traîné à la cordelle par des soldats d'infanterie, en même temps qu'il s'aidait de ses avirons, le Cygne fit route pour Saint-Pierre, canonné par le brig AMARANTHE qui était resté en observation; il lui répondit autant que la route qu'il suivait put le lui permettre. Mal dirigé par son pilote, le Cygne s'échoua sur les roches de la Germne, et les tentatives qui furent faites pour l'en retirer furent inutiles : il était défoncé et coulait bas d'eau. La canonnade de l'AMARANTHE avait attiré les autres croiseurs anglais. Résister à ces bâtiments qui joignirent bientôt leurs coups aux siens était chose impossible. Le capitaine Defresne ordonna d'évacuer le brig, jeta les armes à la mer, et mit le feu au Cygne qu'il abandonna démâté et plein d'eau.

Témoins de ce brillant fait d'armes, les habitants de la ville de Saint-Pierre donnèrent une épée d'honneur au capitaine Defresne. Deux Anglais, pleins d'admiration de la belle défense du Cygne, offrirent à son capitaine l'un, le capitaine Brenton, un ceinturon d'épée; l'autre, le lieutenant Hay, un poignard, en considération de la haute estime qu'ils professaient pour lui.

Le jour où le Cygne était attaqué sous la Martinique, le brig le Papillon, encore à 90 milles dans l'Est de cette île, était chassé par un vaisseau et une frégate. Plusieurs fausses routes les lui firent perdre de vue pendant la nuit,

chiffre autorise à élever des doutes sur l'exactitude des autres. Le Cygne ne fit d'autres prisonniers que ceux mentionnés plus haut.

et il en fut quitte pour quelques boulets lancés par la frégate. Mais avant d'avoir pu atteindre le mouillage de la Trinité sur lequel le capitaine Lagenetière se dirigeait, le Papillon eut encore à échanger quelques coups de canon avec un brig anglais qui ne put l'empêcher d'entrer dans cette rade.

La frégate l'Amphitrite, capitaine Denis de Trobriand, mouilla au Fort Royal de la Martinique, le 18 décembre, après une canonnade assez nourrie avec la frégate anglaise de 48 ETHALION, capitaine Thomas Cochrane, et la corvette de 26 STAR, capitaine William Paterson.

La Junon arriva à la Guadeloupe sans malencontre.

Le brig de 6o le Gobe-Mouches, capitaine Suzor, retournant à la Réunion après une croisière de neuf mois sur la côte d'Afrique, dans la mer Rouge et dans le golfe Persique, fut chassé, le 18 décembre, par un vaisseau, une frégate et un brig anglais. Le capitaine Suzor amena son pavillon lorsqu'il ne lui resta plus aucune chance d'échapper à ces bâtiments.

Dans les derniers mois de l'année, le port de Barcelone était si étroitement bloqué par les Anglais et par les Espagnols, la côte tellement surveillée, que l'approvisionnement de la Catalogne devenait fort difficile, et ne pouvait plus être fait qu'au moyen de petits bateaux qui partaient de Port-Vendres.

Les caboteurs naviguaient sous la protection spéciale de bâtiments garde-côtes, créés par un décret du 25 mai. Ces garde-côtes étaient partagés en divisions de 9 péniches,' ou autres petits bâtiments, commandées par un lieutenant de vaisseau, sous la direction immédiate des commandants des escadres stationnées dans le chef-lieu de leur arrondissement.

Le 2 et le 30 mars, les Anglais s'emparèrent des petites îles Marie Galante et la Désirade. Moins heureux, à quelques mois de là, ils furent repoussés dans une attaque qu'ils dirigèrent contre l'île Saint-Martin.

BATIMENTS PRIS, DÉTRUITS OU NAUFRAGÉS
pendant l'année 1808.