Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

longtemps ainsi; il ne restait au capitaine Bigot d'autre ressource que de jeter sa frégate à la côte. A 1a, il l'échoua sur la Tranche, près de la pointe du Grouin, sur la côte de la Vendée. La PIQUE échoua en même temps qu'elle; la JASON ne tarda pas à en faire autant. Cet événement interrompit un moment, mais ne fit pas cesser le combat; il continua jusqu'à 21 30m. La Seine présentait la poupe au feu des frégates ennemies; ses poudres étaient en partie noyées: elle amena son pavillon.

Le commodore Stopford mouilla à la pointe du Grouin et travailla à remettre les trois frégates à flot; il y réussit quant à la JASON et à la Seine. Après avoir retiré de la PIQUE tout ce qu'il fut possible d'en enlever, il la livra aux flammes. L'équipage de la frégate française fut mis à terre; le capitaine Bigot fut seul gardé prisonnier.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Le brig de 18 le Lodi, capitaine Senequier, parti de Livourne, le 4 juillet, pour porter des dépêches à Alexandrie, fut hélé, à 9h 45m du soir, dans le canal de Piombino (1), par un brig qui, sans attendre sa réponse, lui tira trois coups de canon et l'aborda en engageant son beaupré dans sa brigantine. La brise était faible du N.-E. Les deux brigs s'élongèrent en sens inverse, et commencèrent un feu nourri que des tentatives réciproques d'abor

(1) Passage entre l'île d'Elbe et la côte d'Italie.

dage interrompirent seules. Ces essais furent infructueux. A 2h du matin, l'adversaire inconnu du brig français cessa son feu et, parvenu à se dégager, il battit en retraite remorqué par ses canots. Le Lodi le suivit et l'accompagna de ses boulets; il alla se réfugier sous Piombino. Au jour, il fut aperçu à l'ancre, démâté de son mât de misaine et de son grand mât de hune; il avait le pavillon anglais. Une embarcation trouvée en dérive apprit que ce bâtiment se nommait l'AIGLE; il était armé de 20°. Les avaries du Lodi avaient une certaine gravité, et quoique ce brig eût conservé tous ses mâts, ils étaient assez endommagés pour nécessiter son entrée à Civita Vecchia d'où il continua sa route sur l'Égypte.

M. William James (1) prétend qu'à cette époque, il n'y avait pas de brig du nom d'AIGLE ou d'EAGLE (2) dans la marine anglaise, et il rapporte, au sujet de ce combat, le passage suivant d'un prétendu journal de Paris, sous la rubrique de Livourne: « Le brig corsaire anglais AQUILA de «14, capitaine Colonna, vient d'entrer dans notre port dans « le plus triste état. Il a combattu, le 4 pendant la nuit, un brig français dans le canal de Piombino. » L'historien de la marine anglaise ajoute ayoir été également impuissant à trouver un corsaire (3) anglais de ce nom. De tout cela il conclut que le rapport du capitaine Senequier n'est pas exact, et que cet officier se fit honneur d'une action qui, mieux connue, lui eût peut-être été préjudiciable. Ce combat ne fût pas, en effet, resté un mystère, si l'adversaire inconnu du Lodi eût été un bâtiment anglais, de guerre ou armé en course. La lutte avait été assez honorable pour cet antagoniste, quel qu'il fût, pour que son capitaine pût en avouer hautement le résultat. On est donc amené à supposer, que l'embarcation trouvée en dérive précisément sur

(1) The naval history, etc.

(2) Traduction anglaise du mot Aigle. (3) Armed brig.

la route suivie par le Lodi; - que le brig démâté aperçu à l'ancre, fait qui suppose que le Lodi fit bien peu de chemin dans l'intervalle qui sépara la fin du combat, de l'heure à laquelle il est possible de distinguer le nombre des canons d'un bâtiment mouillé près de terre; — que la difficulté qu'éprouva l'équipage du brig français à franchir les hautes murailles de son adversaire, brig de 20°; — que tous ces détails enfin ont été insérés au rapport officiel dans l'intérêt assez mal entendu de la cause, et que le brig combattu par le Lodi n'était pas anglais.

Le 4 août, à 31 du matin, favorisées par l'obscurité la plus complète et une pluie torrentielle, les embarcations de la frégate de 48° MELPOMENE, capitaine sir Charles Hamilton, portant une centaine d'hommes et soutenues par le brig de 14° CHILDERS, capitaine James O'Brien, entrèrent inaperçues dans la rade de Corréjou, de l'île de Bas, et abordèrent de l'avant et des deux bords le brig de 12′ l'Aventurier, capitaine Raffy qui était à ce mouillage. Quoique surpris, l'équipage opposa une énergique résistance. Il ne put cependant repousser les Anglais qui, maîtres du terrain, appareillèrent l'Aventurier et l'emmenèrent au large.

Le lieutenant de vaisseau Raffy, blessé dès le commencement de l'attaque, fut acquitté par le conseil martial qui le jugea.

J'ai dit que le vaisseau de 78° le Généreux s'était séparé du Guillaume Tell dans la traversée d'Aboukir à Malte. Le 18 août, le capitaine Lejoille aperçut, sous l'île de Candie, un gros bâtiment auquel il donna la chasse; c'était le vaisseau anglais de 72° LEANDER, capitaine Boulden Thompson, qui portait à Naples les dépêches du contreamiral Nelson. Le capitaine anglais fit tous ses efforts pour éviter un engagement; mais, poussé par une jolie brise du

Sud, le Généreux se trouva, à 9h du matin, par le travers du LEANDER qu'il attaqua. Après une heure et demie du feu le plus vif, pendant lequel la brise était presque totalement tombée, craignant que, favorisé par quelque changement de temps, son adversaire ne parvînt à s'éloigner, le capitaine du Généreux lança sur tribord et l'aborda par le bossoir de bâbord. Un feu de mousqueterie bien nourri et parfaitement dirigé empêcha l'équipage du vaisseau français de sauter à l'abordage, et le LEANDER réussit à se dégager, mais sans mât d'artimon et sans grand mât de hune. La canonnade continua jusqu'à 31 30m; le Généreux était alors parvenu à se placer en travers sur l'avant du vaisseau anglais. Avant de lui envoyer une bordée dont les effets devaient être terribles, le capitaine Lejoille lui héla de se rendre le capitaine Thompson fit hisser le pavillon français. Les pertes étaient considérables des deux côtés; les deux capitaines étaient blessés. Le LEANDER avait perdu une partie de sa mâture; celle du Généreux, quoique debout en entier, était grandement endommagée. Le Généreux prit cependant le vaisseau anglais à la remorque et le conduisit à Corfou (1).

Le Généreux portait 28 canons

30

16

de 36 à la 1re batterie,

de 24 à la 2o.

[blocks in formation]

et 4 caronades

de 36)

Le LEANDER avait 26 canons de 24 à la 1re batterie.

[blocks in formation]

Le jeudi, 8 novembre 1798, le Mercure Universel de Ratisbonne publia l'article suivant (no 267, page 258) : « On «sait que les Français ont pris aux Anglais le vaisseau le « LEANDER; mais ce qu'on ne sait pas encore, et qu'il est

(1) Je n'ai pu me procurer le rapport du capitaine Lejoille.

<«< important de faire connaître au public, c'est la manière « dont ils ont usé de leur victoire. Voici ce que rapporte « à ce sujet la Gazette aulique de Vienne : Lorsque les «Français entrèrent dans le vaisseau, ils s'abandonnèrent « au pillage; pour satisfaire leur avidité, ils foulèrent aux «< pieds les morts et les blessés sans avoir égard à leurs «< cris lamentables. Ils se précipitèrent dans la chambre du «< chirurgien qui était justement à faire l'amputation à un «< homme qui avait eu les bras fracassés par un boulet de <«< canon. Ils lui arrachèrent l'instrument des mains, au mi« lieu de son opération; ils lui prirent tous les autres in«<struments de son art, tandis que le tillac était encore « couvert de blessés et de mourants qui demandaient des « secours. Cette horrible cruauté dont on ne trouve pas « d'exemple dans l'histoire, ne laissait aux malheureux qui << en étaient les victimes, d'autre choix que de mourir dans «<le martyre, ou de se jeter à la mer; plusieurs d'entre eux qui avaient encore la force de se lever ont été forcés de « prendre ce dernier parti.

[ocr errors]

་་

« Les officiers anglais ont également été traités de là « manière la plus barbare; on leur a tout pris, même les «< culottes dont ils étaient couverts; et c'est dans cet affreux << état qu'ils ont été conduits de Corfou à Trieste dans une « petite chaloupe qui n'était nullement propre à ce trajet. Pendant cette traversée, qui fut de vingt-sept jours, ils <«< n'ont pas seulement été exposés aux injures du temps, « mais ils ont encore souffert de la mauvaise qualité et de « la disette des comestibles. »

Le capitaine Peune, capitaine du navire qui transporta le capitaine du LEANDER et son état-major de Corfou à Trieste, répondit à cet article par la lettre suivante que l'Observateur de Trieste refusa d'insérer. Le consul de France l'envoya alors à son collègue de Hambourg, pour qu'elle parût dans la Gazette de cette ville, et dans celles de Francfort et de Ratisbonne. Voici cette lettre. Après avoir rappelé les griefs cités par le Mercure universel de

« ZurückWeiter »