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quand votre ouvrage paraîtra. En attendant, s'il y avoit quelque chose en quoi je pusse vous rendre mes services, soit ici, soit en Angleterre où j'ai toujours d'étroites relations, je vous offre mes soins avec une sincérité qui se fera connoître encore mieux dans l'occasion. Je les offre de même à vos amis qui ont esté autrefois les miens, à dom Lemerault, à dom Thuillier, et je les prie de croire qu'il n'entre que de l'estime et de l'affection dans mes offres. C'est avec beaucoup de chagrin que je me suis vu privé ici du plaisir de voir dom Thuillier. Je n'appris son arrivée qu'après son départ et je fus très-affligé d'entendre dire à plusieurs personnes qu'il étoit parti, que j'avois évité à dessein de lui parler et de le voir. Le ciel m'est témoin que c'eût été pour moi une très-vive satisfaction et que j'ai fort regretté de l'avoir perdue. Quelles raisons aurois-je eu de le fuir! Je vis grâces au ciel sans reproches, tel en Hollande qu'à Paris, point dévôt, mais réglé dans ma conduite et dans mes mœurs et toujours inviolablement attaché à mes vieilles maximes de droiture et d'honneur. J'espère les conserver jusqu'au tombeau. Qu'on me rende un peu de justice, on conviendra que je n'étois nullement propre à l'état monastique, et tous ceux qui ont su le secret de ma vocation n'en ont jamais bien auguré. S'il y a quelque chose à me reprocher c'est d'avoir rompu mes engagements, mais est-on bien sûr que j'en aie jamais pris d'indissolubles? Le ciel connoit le fonds de mon cœur, c'en est assez pour me rendre tranquille. Si les homes le connoissoient come lui, ils sauroient que de malheureuses affaires m'avoient conduit au noviciat dans un azile, qu'elles ne me permirent point d'en sortir aussitôt que je l'aurois voulu, et que, forcé par la nécessité, je ne prononçois la formule de mes voeux qu'avec toutes les restrictions intérieures qui pourroient m'autoriser à les rompre. Voilà le mistère. Les homes en jugent à leur façon, mais ma conscience me répond que le ciel en juge autrement, et cela me suffit. Cependant j'avoue que le respect humain auroit esté capable de me retenir dans mes chaines si je n'eusse fait réfléxion que la moitié du monde vaut bien l'autre et que la même démarche qui me feroit peut-être perdre quelqu'estime en France m'en attireroit beaucoup en Angleterre et en Hollande. C'est ce que j'éprouve heureusement. On sait faire ici quelque distinction entre ceux qui se metent tout au large par esprit de débauche et ceux qui ne cherchent qu'à vivre dans une honête et paisible liberté. J'en ai des preuves tous les jours dans

les marques d'amitié et de considération que je reçois de tout le monde. Je vis donc avec beaucoup de tranquillité et d'agréments; l'étude fait ma principale occupation. Je compte de donner incessamment le 1er tome de M. de Thou; il est fini, mais je suis bien aise d'attendre l'édition latine d'Angleterre. Je suppose néanmoins qu'elle ne tardera pas long-temps, car on me presse de faire paroître la mienne. J'ai travaillé mes notes avec beaucoup de soin, et je me flatte que cela donnera quelqu'avantage à ma traduction sur celle dont on nous menace à Paris.

Je vous souhaite, mon révérend père, une parfaite santé et beaucoup de contentement, et je forme ce souhait avec la même sincérité de cœur que vous m'avez connue lorsque nous nous demeurions sous le même toit. Permettez que je salue ici très-humblement dom Thuillier, dom Lemerault, dom Duplessis, dom Montfaucon, et tous ceux d'entre vos R. P. qui ne me haïssent point. Si vous vouliez m'emploier à quelque chose à votre service mon adresse est : à M. d'Exiles, chez M. Neaulme, sur la place de la Cour à La Haie. J'ai l'honneur d'être avec toute l'estime possible, mon révérend père, Votre très-humble et très-obéissant serviteur

A La Haie, 10 novembre 1751.

Le Prévost.

NOTICES SUR DES IMPRIMEURS BELGES.

XV.

SERVAIS SASSEN (SASSENUS),

Imprimeur à Louvain, 1530.

La famille des SASSEN, SASSENUS ou ZASSENUS, exerça pendant près d'un siècle l'art de l'imprimerie à Louvain. SERVAIS SASSEN était

imprimeur de l'Université de Louvain; quantité d'ouvrages en langue latine sont sortis de ses presses. Sa marque qui orne le titre de la plupart de ses impressions, représente un écu de gueule partagé en deux par une bande de forme pyramidale, dans le haut une main sort des nuages et tient un livre ouvert.

Nousindiquerons les ouvrages suivants qu'il a imprimés : Panegyrica oratio ad Carolum V, imperatorem, et Ferdinandum regem, de suscepto bello in Turcas. Lovanii, apud Serv. Zassenum, 1532, petit in-4°.

Carmen sepulchrale, in funere illustriss. principis, dominæ Margaretæ, archiducis Austriæ. etc. Nicolao Grudio Belga Jcto, Caroli V, Imp. Aug. secretario, auctore. Lovanii, Servatius Zassenus, 1532, mense martio. in-4o de 8 ff.

Ce Poëme funèbre sur la vie et la mort de Marguerite d'Autriche, tante de Charles V, composé par Nicolas Grudius, frère de Jean Second, est d'autant plus rare qu'il n'a jamais été réimprimé dans les deux recueils de ses ouvrages. Mais M. de Reiffenberg l'a inséré à la fin de son Mémoire sur les relations de la Belgique et de la Savoie.

Demosthenis et Æschinis Epistolæ, latine versœ. Lovanii, Servatius Sassenus, 1537, in-4°. C'est un ouvrage de Pierre Nanninck ou Petrus Nannius, qui enseigna pendant quelque temps (vers 1555), les belles-lettres au collége de St-Jérôme à Louvain. Il rendit quelques services au cardinal de Granvelle, qui était à cette époque évêque d'Arras. Nannius dédia son S. Athanase à ce prélat, le 20 août 1555.

Le portrait de Nannius se trouve dans les Éloges d'Aubert Le

Mire.

P. Nannii Alcmariani Oratio de obsidione Lovaniensi, etc. Lovanii, apud Serv. Zassenum, 1543, in-4°.

Opuscule sur le siége de Louvain, d'une grande rareté.

Castigationes in Titi Livii librum tertium decadis primæ. Lovanii, Servatius Sassenus, 1545, in-4°.

Ordonnance et edict de l'Empereur Charles-le-Quint, renouvellé en sa cité impériale Daugspurg au mois de septembre 1550; pour l'extirpation des sectes, Louvain, Servais Sassenus.

PIERRE SASSEN, parent du précédent, imprimait à Louvain en 1667. Nous voyons son nom figurer sur le livre suivant :

Nicolai Vernuloei Academia Lovaniensis ejus, Origo, Incrementum, Forma, Magistratus, Facultates, Privilegia, Schola, Collegia, Viri illustres, Res gesta. (par Christian Van Langendonck). Lovanii, apud Petrum Sassenum M. DC. LXVII, in-4o de 197 pages, non compris l'index capitum.

Sur le titre est la marque que nous avons décrite et que nous reproduisons ci-après :

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PHILIPPE VAN DORMALE (DORMALIUS),
Imprimeur à Louvain, 1610.

PHILIPPE VAN DORMALE OU DORMALIUS, possédait à Louvain un vaste établissement typographique; il doit avoir imprimé de 1610 à 1640. Ses impressions sont en général soignées. La marque qu'il avait adoptée et qui orne la plupart des livres sortis de ses presses, représente : dans un paysage un cheval aîlé; au-dessous, une banderole servant de lien à une guirlande d'olivier, avec cette devise: Quo fama vocat. P. D. (où la renommée m'appelle).

Les ouvrages suivants sont sortis de ses presses:

Petri Nannii somnium, sive Paralipomena Virgil: res inferæ à Poetà relicta; hactenus non editum. Lovanii, Philippus Dormalius, 1611, in-16 de 27 pages.

C'est un discours allégorique contre le luxe et l'impureté par Pierre Nannius.

De Beatae Virginis Assumptione, Oratio Panegyrica, Lovanii, in æde Sodalitatis apud P. P. Prædicatores habita XVII kal. septembris anno M. DC. XIX. Lovanii, Philippus Dormalius, in-4o de 29 pp. non chiffrées.

Cet ouvrage est dédié à Inigo (Ignace) de Brizuela, dominicain espagnol, docteur en théologie, confesseur et conseiller d'état de l'archiduc Albert, par l'auteur MAXIMILIEN WITTEBORT, professeur de droit civil à l'université de Louvain. Né à Mons à la fin du XVIe siècle, il y mourut en 1624. (Voir Biographie Montoise, par Adolphe Mathieu).

Diodori Tuldeni J. C. et in academia Lovaniensi professoris regii breviarium codicis justinianai: etc. Lovanii, excudebat Philippus Dormalius, 1626, in-8° (le cheval ailé figure au titre).

Divine justitiae theatrum, sive Maria, Othonis III. Imperatoris uxor; Tragedia. Lovanii Philippus Dormalius, 1631, in-12, de 59 pages. L'auteur de cette tragédie est Théodore van de Walle ou Wallæus, qui naquit à Lille vers la fin du xvIe siècle et mourut à Louvain le 20 septembre 1655.

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