née 1789, à 4,800,000 livres ; et les dépenses fixes, qui comprennent le corps militaire, l'administration, les chiourmes, vitres, hôpitaux, consulats, les bâtimens civils, tous les entretenus n'excédant pas treize millions (1), la dépense totale de ce départe.ment ne paroît pas devoir passer trente millions, en ne supposant aucun approvisionnement mis en réserve chaque année pour le temps de la guerre. Cependant depuis 1784, la dépense a été annuellement quarante à quarante - six millions, sans y comprendre les colonies, portées aujourd'hui dans l'état pour (2) 10,500,000 livres ce qui forme, en total, une somme de 40,500,000 livres ; et nous voyons dans les états remis au comité, qu'en 1784 le département a dépensé de En 1785, . 63,724,996 liv. 62,911,620 (1) On considere ici ces évaluations dans toute leur latitude, que l'on croit susceptible de réduction, comme on le verra ci-après. (1) Il paroît que l'excès des dépenses a eu lieu principalement aux colonies, et sur-tout dans celles de l'Inde. Si l'on considere que sur toutes ces sommes il n'y a rien à imputer aux dettes arriérées de la derniere guerre, et que dans ces six années il n'y a eu qu'un moment de préparatifs hostiles en 1787, pour lesquels on a fait un fonds extraordinaire de quatorze millions, on sera sans doute étonné de cette masse de dépense que dirigeoit cependant un ministre integre et vigilant. Il est juste d'observer que, si l'armée navale étoit à la paix à-peu-près dans l'état où elle se trouve aujourd'hui quant au nombre des bâtimens, les magasins étoient dépourvus, les vaisseaux avoient besoin d'être réparés, et ils sont tous en état maintenant d'être armés au premier ordre. Il n'est pas moins essentiel de remarquer que jamais la marine, pendant la paix, n'avoit été dans une aussi grande activité, quant au nombre de bâtimens en commission: ainsi les fonds assignés au département ont au moins produit un service et un entretien effectif; il auroit pu, sans doute, s'effectuer à moins de frais mais lorsqu'on manque d'une mesure exacte et de moyens réprimans dans les détails économiques, dans les dispositions qui en résultent, l'ordre ne peut être : 3 maintenu, et des incidens multipliés déconcertent tous les calculs. Il est indispensable de connoître tous les moyens, tous les couloirs d'une grande dépense, pour être en état d'en déterminer la fixation raisonnable; ainsi, en en présentant la somme, je dois indiquer les causes de l'excès, pour arriver ensuite aux moyens de réduction. Il y a toujours excès dans les dépenses, lorsque l'administration locale n'est pas armée d'une autorité résistante; lorsque celui qui ordonne n'est pas celui qui compte; lorsque plusieurs ont influence sur même chose et se reposent l'un sur l'autre du soin d'agir ou d'empêcher. C'est ainsi qu'on consomme plus de vivres, d'ustensiles, de marchandises et de munitions qu'une surveillance sévère n'auroit permis d'en consommer, et qu'on paye plus d'agens de toute espèce qu'il n'est nécessaire le prix des constructions, des munitions de toute espèce augmente, non-seulement dans la proportion du cours du commerce, mais plus encore par l'inexactitude des paiemens. J'ai vu fréquemment dix et quinze pour cent de différence des paiemens comptant au crédit, parce qu'un engagement con tracté avec un fournisseur n'exprimoit autre chose que la reconnoissance de son titre, et qu'il étoit obligé de solliciter, d'attendre comme une grace l'argent qui lui étoit dû. Les dépenses d'armement ont eu des variations plus étranges dans les colonies, et l'on conçoit que cela doit arriver, si les approvisionnemens de toute espèce dont les bâtimens sont munis pour un laps de temps déterminé peuvent être remplacés à volonté avant terme, et si les achats se font dans les colonies à des prix toujours supérieurs à ceux d'Europe. Les dépenses d'armement augmentent, si les vivres et les munitions embarquées sont légèrement mis au rebut; si les rechanges d'agrêts et apparaux se renouvellent trop fréquemment; si les aménagemens et distributions intérieurs des bâtimens sont changés arbitrairement; si le séjour dans les rades se prolonge avant le départ et à l'arrivée ; si les frais de conduite se multiplient d'un département à l'autre. Toutes ces causes réunies, qui tiennent absolument au régime économique, peuvent facilement doubler la dépense des consommations. Quant aux individus soldés, il n'y a encore qu'une sage économie qui puisse en déterminer utilement le nombre et l'emploi. Il est à remarquer que l'ordonnance de 1776 présente l'économie comme motif principal du nouveau régime. On réformoit, disoit-on, une partie de l'administration civile comme trop dispendieuse; il y avoit alors dans les ports et dans les classes 459 employés civils de tous grades : il y en a aujourd'hui 663, et on y a ajouté 74 administrateurs militaires. Les appointemens de cette administration coûtoient en mil sept cent soixante-seize, 749,530 l.; ils coûtent aujourd'hui 1,272,677 l., et tous les frais possibles augmentent dans cette proportion. On peut dire que ce n'est pas l'ordonnance de 1776 qui a produit l'augmentation des officiers civils, puisqu'elle tendoit à les réduire; mais ici le fait a prévalu sur l'intention , parce que le doublement des agens supérieurs, ayant produit celui des registres, des écritures de toute espèce, a occasionné l'augmentation du nombre des subalternes. Enfin, le défaut de fixité dans la mesure des fournitures de toute espèce, le d éfaut de résistance aux demandes exagérées, la facilité avec laquelle on a multiplié les places et les postes soldés, doivent être con |