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plan criminel, on s'étoit abstenu de toutes violences; si les personnes et les propriétés avoient été respectées ; si tous les pouvoirs n'avoient été dissous, c'étoit alors une grande et glorieuse révolution qui transmettoit à nos neveux, avec la liberté, un témoignage éclatant du courage, de la sagesse et de la modération de leurs peres. Mais, lorsque le bien qui se prépare est encore dans l'avenir, et qu'il existe sous nos yeux des traces de sang et d'incendie, des soupçons, des murmures et des haines; lorsque l'histoire nous attend pour peindre des plus sombres cou4eurs les attentats de Versailles et tant de fureurs inutiles; lorsque les cris de la misere les plaintes du commerce languissant, des manufactures abandonnées, des navigateurs inactifs, des colonies épouvantées, font encore plus de bruit que les éloges que nous nous donnons à nousmêmes: ah! dans une telle position, louer le peuple; que dis-je, le peuple! louer des hommes féroces du peu de sang qu'ils ont versé, ne pas s'indigner des outrages, des violences accumulées sur la noblesse et le clergé, sur les députés mêmes qui ont condamné tous ces crimes! ah cette faute

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ne sera pas la mienne! Que la calomnie me reproche de défendre cette autorité royale qui ne peut plus me protéger; jë lui réponds en bravant des pouvoirs et des passions qui agiront contre moi, mais qui ne m'arracheront pas un hommage.

J'ai demandé le rétablissement de l'autorité royale dans les justes limites, et on n'a pas craint de qualifier de motion insidieuse cette réclamation conforme à nos sermens, au vœu solemnel de la nation, aux principes constitutifs.

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J'étois, a-t-on dit, hors de la question; il s'agit de pourvoir à des troubles, et je veux donner au pouvoir exécutif toute l'énergie qu'il ne doit recevoir que du complément de la constitution: ce sera la clef de la voûte. Je suis hors de la question? qu'elle est-elle ? pourvoir à des troubles ? Il s'agit donc d'un acte et d'un mode de gouvernement; or, qui est-ce qui nous gouverne? Si c'est le roi, je vous demande de lui en laisser les moyens, et de les prononcer constitutionnellement. - Mais nous avons déjà décrété que les corps administratifs sont dans la dépendance du roi.

La proposition que je vous fais est donc conséquente à ce que vous avez décrété ; il n'y a donc rien d'insidieux à demander que les ordres du roi soient exécutés par les corps qui lui sont subordonnés.

Il n'y a qu'un moment pour établir l'empire de la liberté ; c'est lorsque tous les pouvoirs anciens sont dissous.

Qui est-ce qui les a dissous ? où est la loi, la volonté nationale qui a anéanti l'autorité royale? c'est le peuple qui y résiste sans l'autorisation de la loi ; vous devez pour son propre intérêt et pour le vôtre, vous hâter de le ramener à l'obéissance. Si ce sont des factieux qui la bravent pourquoi ne sont-ils pas réprimés? It n'y a qu'un moment, dites-vous, pour établir l'empire de la liberté. — Il seroit plus vrai de dire qu'il n'y a qu'une ma-. niere les loix et les mœurs; car, faute de cette double action, votre moment remplit déjà une année, et nous ne connoissons que la licence.

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Il seroit dangereux, au moment des élections de l'organisation des corps administratifs, de donner à l'autorité royale une trop grande influence dans les pro

vinces et sur les troupes; les ministres pourroient en abuser pour attaquer la liberté.

ils

par un serment

ainsi que

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les

Ne sont-ils pas responsables? ne sontpas liés chefs militaires et les troupes ? Si votre confiance ne peut s'établir sur le respect dû aux loix, sur la foi du serment, la nation toute entiere n'est-elle pas sous les armes a-t-elle méconnu son chef suprême ? en demande-t-elle un autre ? peutelle n'en avoir point? Je ne vous ai donc proposé, dans le premier article de mon décret, que la condition nécessaire du gouvernement monarchique, l'application littérale de vos principes constitutionnels; j'ai répété, dans un moment de troubles ce que vous avez décrété dans un moment de troubles car toutes les provinces n'étoient pas tranquilles, lorsque vous avez dit que les corps administratifs étoient dans la dépendance du roi.

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Ils n'existent pas encore encore ces corps ministratifs; attendez que les assemblées de département, de district, soient formées, et la hiérarchie du pouvoir exécutif s'établira naturellement ; attendez que l'armée soit organisée, et l'autorité

du monarque sur l'armée sera définie attendez que l'ordre judiciaire soit décrété, et les relations du monarque sur les tribunaux seront établies; attendez que le corps politique soit complètement ordonné, et le pouvoir exécutif, qui en est l'ame et la vie, aura toute son action.... Qu'il se nomme celui qui n'est pas satisfait de ces explications.

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A ces mots, je me suis levé et nommé ; mais mon tour de parole étoit passé, et il ne revient plus. J'avois prévenu dans mon premier discours cette sorte d'objection, en marquant la différence qui existe entre l'autorité royale et le pouvoir exécutif il m'étoit donc facile de répliquer.

:

Je sais fort bien qu'il sortira de la nouvelle organisation un nouveau pouvoir exécutif, une force publique quelconque, et un moyen de la mettre en action. A Zurich, à Saint Martin, comme à Londres, il existe un pouvoir exécutif, et mon inquiétude n'est pas qu'il ne s'en établisse point en France; c'est son action et sa direction que je desire ramener, dès ce moment-ci, aux principes constitutifs du gouvernement monarchique que vous avez consacré.

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