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"sans la participation et même à l'insu du clergé (1); et ce qui lui restoit de droit sur les nominations obscures et subalternes 'ne servoit qu'à rendre plus publique et plus sensible sa nullité en administration bénéficiale.

Sans doute il fut un age de l'église où le 'sacerdoce présidoit les assemblées convoquées pour créer des pasteurs et où le peuple régloit, sur le suffrage du clergé, la détermination de son choix; mais pourquoi nos prélats, au lieu de s'arrêter à des temps intermédiaires où les formes primitives étoient déjà altérées, ne remon tent-ils pas jusqu'à ces élections si contigues au berceau de l'église, où chaque ville et chaque hameau avoit son pontife, et où le peuple seul proclamoit et intronisoit son pasteur ? car il faut bien remar quer que l'association du clergé aux as semblées électives date de la diminution

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(1) Cela est faux: le roi présentoit seulement, et le pape s'étoit réserve le droit de confirmer le choix du roi, ce qu'il ne faisoit que d'après le témoignage de deux évêques er de deux autres ecclésiastiques. Le roi avoit d'ailleurs l'attention de confier la feuille des béné fices à un ecclésiastique; et quoique ce choix ne fût pas toujours bon, c'étoit au moins, un hommage qu'il rendoit à l'église.

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des siéges épiscopaux, c'est-à-dire, qu'elle a sa cause dans la difficulté de rassembler la multitude de ceux qui appartenoient à une seule église.

A ces mêmes époques où le sacerdoce étoit l'ame des assemblées convoquées pour l'élection des ministres du sanctuaire, les évêques pauvres et austeres portoient tout le fardeau du ministere religieux : les prêtres inférieurs n'étoient que leurs assistans; c'étoient les évêques seuls qui of froient le sacrifice public, qui prêchoient les fideles, qui catéchisoient les enfans, qui portoient les aumônes de l'église dans les réduits de l'infortune, qui visitoient les asyles publics de la vieillesse, de l'infirmité et de l'indigence, qui parcouroient de leurs pieds meurtris et vénérables les vallées profondes et les montagnes escarpées , pour répandre les lumieres et les consolations de la foi dans le sein des innocens habitans des champs et des bour-gades, Voilà des faits précisément paral·leles à celui de l'influence des évêques sur le choix des pasteurs: or, voudroit-on transformer ces faits en autant de points du droit ecclésiastique, et prononcer que la conduite des prélats qui n'évangélisent pas leur troupeau et qui voyagent dans des

chars somptueux est contraire à la cons titution essentielle de l'église ?

Le mode d'élection adopté par l'assem blée nationale est donc le plus parfait, puisqu'il est le plus conforme au procédé des temps apostoliques, et que rien n'est si évangélique et si pur que ce qui dérive de la haute antiquité ecclésiastique (1).

La coupable résistance d'une multitude de prêtres aux loix de leur pays, l'opiniâtreté de leurs efforts pour faire revivre le double despotisme du sacerdoce et du trône, ont aliéné d'eux la confiance de leurs concitoyens, et ils n'ont pas de nos jours été appellés en grand nombre dans les corps chargés désormais de proclamer le choix du peuple.

Mais le temps arrivera où une autre génération de pasteurs, s'attachant aux loix et à la liberté, comme à la source de son existence et de sa vraie grandeur, regagnera cette haute considération qui donnoit' tant d'autorité au sacerdoce de la primitive église, et rendoit sa présence si

(1). Il seroit encore plus parfait en lui même, qu'il auroit toujours un défaut essentiel, s'il n'étoit point adopté librement par l'église; Jésus-Christ a établi les évêques pour la gouverner, et non l'assemblée nationale: posuit episcopos regere ecclesiam Dei.

chere à ces assemblées majestueuses, où les mains d'un peuple innombrable portoient solemnellement la thiare sacrée sur la tête la plus humble et la plus sage.

Alors les défiances inquiétes et les soupçons fâcheux disparoîtront; la confiance, le respect et l'amour du pauvre ouvriront aux prêtres les portes de ces assemblées, comme aux plus respectables conservateurs de l'esprit public et de l'incorruptible patriotisme. On s'honorera de déférer à leurs suffrages; car rien n'est en effet plus honorable pour une nation que d'accorder une grande autorité à ceux que son choix n'a pu appeler aux grandes places de la religion sans leur reconnoître l'avantage des grands talens et le mérite des grandes vertus. Alors le sacerdoce et l'empire, la religion et la patrie, le sanctuaire des mystères sacrés et le temple de la liberté et des loix, au lieu de se croiser et de se heurter au gré des intérêts qui divisent les hommes, ne composeront plus qu'un seul systême de bonheur public; et la France apprendra aux nations que l'évangile et la liberté sont les bases insépara bles de la vraie législation et le fonde-: ment éternel de l'état le plus parfait du genre humain.

Voilà l'époque glorieuse et salutaire qu'a voulu préparer l'assemblée nationale, que hâteront, de concert avec les loix nouvelles, les lumieres et les vertus du sacerdoce; mais que pourroient aussi re-, culer ses préjugés, ses passions, ses résistances.

LA question que vous discutez (1) est liée par une foule de rapports au systême général des impositions, à l'intérêt de l'agriculture et du commerce, et à nos relations extérieures. Une aussi haute importance exige le plus sévere examen ; et l'hésitation que vous avez pu remarquer dans les projets que votre comité vous a présentés rend cet examen encore plus nécessaire.

Le dernier projet, le seul dont je parlerai, renferme plusieurs résultats qu'il est essentiel de distinguer.

L'un est que la culture du tabac doit être libre dans tout le royaume : il faut donc examiner s'il est utile que cette culture soit libre.

Le second, c'est que l'importation du tabac doit être permise, moyennant une

(1) Sur la culture et le débit du tabac.

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