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lės siecles, la puissance apostolique ne sub siste-t-elle pas aujourd'hui dans ses évêques, comme successeurs des apôtres dans l'universalité de sa primitive institution? chacun d'eux, au moment de sa consécration, n'estpas devenu ce que fut chaque apôtre au moment où il reçut la sienne aux pieds du pasteur éternel de l'église? et n'est-il pas ENVOYÉ comme Jésus-Christ l'a été par son pere? enfin n'a-t-il pas été investi d'une aptitude applicable à tous les lieux, à tous les hommes, et toujours subsistante, sans nulle altération au milieu de tous les changemens, de tous les croisemens et de toutes les variations que peuvent éprouver les démarcations des églises?

« Veillez votre conduite, dit Saint Paul aux évêques qu'il avoit établis en Asie veillez votre conduite et celle du troupeau pour lequel le saint-esprit vous a consacrés évêques, en vous donnant le gouvernement de l'église de Dieu que Jésus-Christ a fondée par son sang...... Pesez ces paroles, et demandez-vous si Saint Paul croyoit à la localité de la jurisdiction épiscopale.

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Les évêques sont donc essentiellement chargés du régime de l'église universelle comme l'étoient les apôtres: leur mission

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est actuelle, immédiate et absolument indépendante de toute circonscription locale. L'onction de l'épiscopat suffit aussi à leur institution, et ils n'ont pas plus besoin de la sanction du pontife de Rome que Saint Paul n'eut besoin de celle de Saint Pierre. Le pontife de Rome n'est comme Saint Pierre le fut lui-même, que le pasteur indiqué pour être le point de réunion de tous les pasteurs, l'interpellateur des juges de la foi, le dépositaire de la croyance de toutes les églises, le conservateur de la communion universelle, le surveillant de tout le régime intérieur et spirituel de la religion.

Or, tous ces rapports n'établissent aucune distinction, ni aucune dépendance réellement hiérarchique entre lui et les évêques des autres églises ; et ceux-ci ne lui doivent, en montant sur leur siége, que l'attestation de leur union au centre de la foi universelle, et de leur volonté d'être pasteurs dans l'esprit et dans le sens de la croyance catholique, et de correspondre au saint-siége, comme au principal trône de l'autorité que Jésus-Christ a donnée à son église.

On ne connut jamais dans l'antiquité ecclésiastique d'autres formes pour l'insti2 année. Tome XI.

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tution des pontifes. Je professe, écrivoit autrefois un évêque au pape Saint-Damase, que je suis uni de communion à votre sainteté, c'est-à-dire, à la chaire de SaintPierre. Je sais que l'église a été bâtie sur cette pierre celui qui mange la pâque hors de cette maison est un profane; qui -n'amasse pas avec vous est un dissipateur, Voilà la détermination précise du rapport que Jésus-Christ a établi entre Saint-Pierreet les autres apôtres, et la seule regle de la correspondance à maintenir entre Rome et toutes les églises de la catholicité; et c'est aussi la seule dont l'assemblée nationale ait recommandé l'observation aux premiers pasteurs de l'église de France.

C'est en recourant à cette source antique et incorruptible de la vraie science ecclésiastique, que les bons esprits se convaincront aussi que les évêques métropolitains reçoivent, par leur seule occupation du siége désigné pour métropole, tous les pouvoirs nécessaires pour exercer leurs fonctions, Les bornes purement territoriales que des considérations d'ordre et de police ont forcé de prescrire à la puissance épiscopale sont les seules limites qu'on lui ait jamais recon. nues dans l'empire françois.

Les métropoles ne sont elles-mêmes que des établissemens de police. L'épiscopat du métropolitain n'est pas différent de celui de ses évêques suffragans : sa supériorité sur eux, il ne la tient pas d'une mission particuliere, mais seulement de la suprématie de la ville où son siége est établi (1). Cette espece d'hiérarchie sacerdotale étoit toute calquée sur la hiérarchie civile, et les empereurs désignoient à leur gré le siége de ces établissemens. Loin d'avoir rétréci la puissance épiscopale, et d'avoir élevé le simple sacerdoce au niveau de l'épiscopat, dans les dispositions que nous avons statuées sur son régime, nous lui avons plutôt rendu cetté immensité qu'il eut dans son origine, nous avons détruit toutes ses limites où un ancien et épais nuage de préjugés et d'er

(1) Il est absurde et ridicule de dire que certaines villes ont la faculté de conférer à des évêques une supériorité sur les autres et une plus grande étendue de jurisdiction. Certainement l'épiscopat du métropolitain n'est pas différent de celui de ses évêques suf fragans; mais cette supériorité dans l'ordre hiérarchique qui le distingue, et à laquelle sont attachées des fonc tions et une autorité particuliere purement ecclésias, tique, ne peut avoir sa source que dans l'église.

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reurs en avoient concentré l'exercice : moins que ce n'eût été rompre la gradation hiérarchique qui distingue les premiers pasteurs et les pasteurs inférieurs, que de donner à l'évêque de chaque église un conseil et de régler qu'il ne pourroit faire aucun acte d'autorité en ce qui concerne le gouvernement du diocèse qu'après en avoir délibéré avec le presbytere diocésain; comme si cette supériorité que le pontife possede de droit divin sur. son clergé l'affranchissoit du devoir imposé de droit naturel à tous les hommes chargés d'un soin vaste et difficile, d'invoquer le secours et de consulter les lumieres de l'expérience, de la maturité et de la sagesse! comme si dans ce point, de même que dans tous les autres, l'assemblée nationale n'avoit point rétabli l'usage des premiers siecles de l'église ! «< Tout s'y faisoit par conseil, dit Fleury, parce qu'on ne cherchoit qu'à y faire régner la raison, la regle, la volonté de Dieu...... En chaque église l'évêque ne faisoit rien d'important sans le conseil des prêtres, des diacres et des principaux de son clergé; souvent même il consultoit tout le peuple, quand il avoit intérêt à l'affaire, comme aux ordinations».

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