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tholique, apostolique et romaine est la religion nationale; d'avoir changé, sans l'intervention de l'autorité ecclésiastique, l'ancienne démarcation des diocèses, et troublé par cette mesure, cette mesure, ainsi qu'en plusieurs autres points de l'organisation civile du clergé, la puissance épiscopale'; enfin, d'avoir aboli l'ancienne forme de nomination des pasteurs, et de la faire déterminer par par l'élection des peuples. A ces trois points se rapportent toutes les accusations d'irréligion et de persécution dont on voudroit flétrir l'intégrité, la sagesse, Forthodoxie de vos représentans. Ils vont répondre, moins pour se justifier que pour prémunir les vrais amis de la religion contre les clameurs hypocrites des ennemis de la révolution, on

Déclarer nationale la religion chrétienne, 'g'eût été flétrir le caractère le plus, intime et le plus essentiel du christianisme (1

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(i) En quoi le caractere le plus intime et le plus essentiel du christianisme eût-il été flétri, si l'on eût declaré que la religion catholique étoit la seule avouée de la nation? car c'est ce qu'on vouloit dire par le mot nationale; ç'eût été, au contraire, un hommage 2e année. Tome XI. D 0

En général, la religion n'est pas, elle ne peut être un rapport social; elle est un rapport de l'homme privé avec l'être infini (1). Comprendriez-vous ce que l'on voudroit vous dire si l'on vous parloit

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d'une conscience nationale ? Eh bien ! la religion n'est pas plus nationale que la conscience; car un homme n'est pas véritablement religieux parce qu'il est de la religion d'une nation; et quand il n'y aùroit qu'une religion dans l'univers, et que tous les hommes se seroient accordés pour la professer, il seroit encore vrai que chacun d'eux n'auroit un sentiment sincere de la religion qu'autant que chacun seroit de la sienne, c'est-à-dire, qu'autant qu'il suivroit encore cette religion universelle quand le genre humain viendroit à l'abjurer (i).

rendu à la vraie religion, que de la distinguer ainsi par une acceptation authentique des autres cultes que la loi auroit également protégés.

(1) Cela est vrai de la religion naturelle, qui appar tient au sauvage comme à l'homme civilisé, mais non du christianisme, qui suppose une société de fideles en rapport non-seulement avec Dieu, mais entr'eux, par un saint commerce de prieres, de sacremens et d'au tres secours spirituels.

(1) J'avoue franchement que je n'entends rien à ce

Ainsi, de quelque maniere que l'on envisage une religion, la dire nationale, c'est lui attribuer une dénomination insignifiante ou ridicule. Seroit-ce comme juge de sa vérité, ou comme juge de son aptitude à former de bons citoyens, que le législa teur rendroit une religion constitutionnelle? Mais d'abord y a-t-il des vérités nationales? En second lieu peut-il jamais être utile au bonheur public que la conscience des hommes soit enchaînée par la loi de l'état? La loi ne nous unit les uns aux autres que dans les points où nous touchons. Or, les hommes ne se touchent que par la superficie de leur être ; par la pensée et la conscience ils demeurent isolés, et l'association leur laisse, à cet égard, l'exis tence absolue de la nature.

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que

Enfin, il ne peut y avoir de national; dans un empire les institutions établies pour produire des effets politiques; et la religion n'étant que la correspondance de la pensée et de la spiritualité de l'homme avec la pensée divine ayec. l'esprit universel il s'ensuit qu'elle

gauz

galimathias, si fort applaudi cependant par le côté gaμ¿ che de l'assemblée çonstituante.

ne peut prendre sous ce rapport àucune forme civile et légale. Le christianisme principalement s'exclut par son essence de tout systême de législation locale. Dieu n'a pas créé ce flambeau pour prêter des formes et des couleurs à l'organisation sociale des François; mais pour il l'a posé au milieu de l'univers le point de ralliement et le centre d'unité du genre humain. Que ne nous blâme-t-on

être

aussi de n'avoir le soleil pas déclaré que est l'astre de la nation, et que nul autre ne sera reconnu devant la loi pour régler la succession des nuits et des jours (1).

Ministres de l'évangile vous croyez que le christianisme est le profond et éternel systême de Dieu; qu'il est la raison de l'existence d'un univers et d'un genre humain; qu'il embrasse toutes les générations et tous les temps; qu'il est le lien d'une société éparse dans tous les empires du monde, et qui se rassemblera des quatre vents de la terre, pour s'élever dans les splendeurs de l'inébranlable empire de l'éternité;

(1) C'est savoir orner d'une grande image un raisonnement bien faux: il n'y a qu'un soleil pour tous les hommes, et les hommes reconnoissent plusieurs religions.

et avec ces idées si vastes, si universelles, si supérieures à toutes les localités humaines, vous demandez que, par une loi constitutionnelle de notre régime naissant, ce christianisme, si fort de sa majesté et de son antiquité, soit déclaré la religion des François! Ah! c'est vous qui outragez la religion de nos peres! vous voulez que, semblable à ces religions mensongercs nées de l'ignorance des hommes, accréditées par les dominateurs de la terre, et confondues dans les institutions politiques comme un moyen d'oppression, elle soit déclarée la religion de la loi et des Césars!

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Sans doute, là où une croyance absurde a enfanté un régime tyrannique; là où une constitution perverse dérive d'un culte insensé il faut bien que la religion fasse partie essentielle de la constitution; mais le christianisme, foible et chancelant dans sa naissance, n'a point invoqué l'appui des loix ni l'adoption des gouvernemens. Ses ministres eussent refusé pour lui une existence légale, parce qu'il falloit que Dieu seul parût dans ce qui n'étoit que son ouvrage; et il nous manqueroit aujourd'hui la preuve la plus éclatante de sa vérité, și tous ceux qui professerent avant,

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