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créature; je vous envoie comme mon pere m'a envoyé. Voilà une décision évidente, ou il faut dire que notre épiscopat est d'une autre nature que celui que Jésus-Christ a institué.

La division de l'église universelle en diverses sections ou dioceses est une économie d'ordre et de police ecclésiastique établie à des époques fort postérieures à la détermination de la puissance épiscopale; un démembrement commandé la par nécessité des circonstances et par l'impossibilité que chaque évêque gouvernât toute l'église n'a pu rien changer à l'institution primitive des choses, ni faire qu'un pouvoir illimité par sa nature devînt précaire et local.

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Sans doute le bon ordre a voulu que la démarcation des diocèses une fois déterminée chaque évêque se renfermât dans les limites de son église ; mais que les théologiens, à force de voir cette discipline s'observer, se soient avisés d'enseigner que la jurisdiction d'un évêque se mesure sur l'étendue de son territoire diocésain et que hors de là il est dépouillé de toute puissance et de toute autorité spirituelle, c'est là uue errcur absurde qui n'a pu

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naître que de l'entier oubli des principes élémentaires de la constitution de l'église.

Sans rechercher en quoi consiste la supériorité du souverain pontife, il est évident qu'il n'a pas une jurisdiction spécifiquement différente de celle d'un autre évêque; car la papauté n'est point un ordre hiérarchique on n'est pas ordonné ni sacré pape; or une plus grande jurisdiction spirituelle possédée de droit divin ne se peut conférer que par une ordination spéciale, parce qu'une plus grande jurisdiction suppose l'impression d'un caractere plus éminent, et la collation d'un plus haut et plus parfait sacerdoce. La primauté du pape n'est donc qu'une supériorité extérieure, et dont l'institution n'a

que

pour but d'assurer au corps des pasteurs un point de ralliement et un centre d'unité. La primauté de S. Pierre ne lui attribuoit pas une puissance d'une autre espece que celle qui appartenoit aux autres apôtres, et n'empêchoit pas que chacun de ses collegues ne fût comme lui l'instituteur de l'univers et le pasteur né du genre humain. Voilà une regle sûre pour déterminer le rapport à maintenir entre nos évêques et le souverain pon

tife (1); il n'y a là, messieurs, ni subtilités, ni sophismes; et tout esprit droit et

(1) Tout ceci se résume en un raisonnement qui est sans réplique, et que j'énonce de cette maniere : Une jurisdiction qu'on ne tient que de Dieu, et de Dieu, et qui en dérive immédiatement, ne peut être limitée et affectée à certains lieux qu'en vertu d'une dispensation divine. Or, la partition de l'église universelle en des sections ou dioceses séparés n'est pas une institution divine: donc cette partition n'apporte aucune restriction à l'universalité de la ju- . risdiction épiscopale.

Si nous jettons un coup-d'œil sur les temps apostoliques et sur les premieres époques de la fondation des églises particulieres, nous serons pleinement convain cus que l'idée d'une jurisdiction illimitée étoit inséparablement attachée à celle de l'épiscopat, et que ce n'étoit qu'accidentellement et par des vues de position et de circonstances qu'un évêque s'attachoit à un territoire déterminé. Nous lisons dans les actes des apôtres, chap. 20, que Saint Paul, après avoir établi un nombre d'évêques dans l'Asie, leur dit, en leur faisant ses adieux: Veillez votre conduite et celle du troupeau sur lequel le seigneur vous a établis évêques, en vous donnant la puissance de regir l'église de Dieu que Jésus-Christ a fondée par son sang. Voilà des paroles assurément bien concluantes et bien précises. Voulons-nous savoir dans quel sens Timothée étoit évêque d'Ephese? écoutons comment Saint Paul lui écrit, peu de temps après qu'il lui eût remis la conduite de cette église : JE VOUS AI PRIÉ (1. Timoth. 1. 3) de rester à Ephese pendant que

non prévenu est juge compétent de l'évidence de cette théorie. (En réponse, voyez la note qui est à la fin de ce volume).

Nous supprimons ici, comme nous le ferons dans l'extrait qui va suivre de l'ADRESSE AUX FRANÇOIS, toutes les déclamations indécentes, impies et blasphématoires que les partisans même les plus décidés de la constitutiou civile du clergé

j'irois en Macédoine, afin que vous fussiez à portée d'empêcher certains faux docteurs de répandre un enseignement différent de celui que j'y ai porté........ Il écrit à-peu-près dans les mêmes termes à Tite, évêque de Crése: MON DESSEIN, dit-il, EN VOUS LAISSANT DANS L'ÎLE DE CRÊTE, a été que vous vous appliquassiez à réformer quelques abus qui y regnent encore et à établir des prêtres dans les différentes villes, comme je vous l'ai recommandé (tit. 5). Il faut convenir que ce langage seroit fort étrange dans la bouche d'un homme qui auroit cru que Timothée et Tite n'avoient de jurisdiction, l'un que sur les Ephésiens, et l'autre que sur les Créteis. C'est donc comme si Saint Paul eût dit à l'un et à l'autre : « Par l'institution divine et en vertu de l'imposition des mains, vous êtes les pasteurs de l'univers; mais, par la nécessité de soigner en détail le troupeau du seigneur, vous vous renfermerez dans l'arrondissement où je vous ai laissés, et vous exercerez auprès d'un peuple que j'ai spécialement confié à votre zele une puissance que Dieu vous a donnée pour le salut de tous les peuples de la terre. Note de l'auteur.

n'ont pu entendre sans indignation. On ne peut se dissimuler que le but secret de Mirabeau n'ait été de détruire la religion chrétienne en France; toutes ses motions ne tendoient qu'à cela: supprimer un grand nombre d'églises multiplier les salles de spectacles dans tout le royaume: défendre les ordinations des prêtres: n'accorder des places qu'aux ministres apostats, ambitieux et sans principes : ne distinguer la religion chrétienne des autres religions que par une influence marquée du gouvernement sur sa doctrine et sa foi (car on ne peut regarder comme une distinction particuliere l'entretien de son culte et de ses ministres aux dépens du trésor public, puisque ce n'est ici qu'un devoir strict de justice): tels sont les moyens et le but que présentent tous ses projets. Nous nous abstiendrons de relever tous les sophismes qu'il entasse sur cette matiere ; ils ne peuvent séduire que des ignorans qui se font gloire de l'être sur tous ces objets, et des amès simples qui ne voient que la superficie des choses et ne savent rien approfondir.

On nous reproche d'avoir refusé de décréter explicitement que la religion ca

tholique,

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