Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

corps administratifs et les tribunaux, de tous les individus à qui leur voisinage est nécessaire pour en profiter. Il est injuste et absurde de forcer les jeunes gens à s'expatrier pour aller au loin chercher l'instruction. L'homme, la maladie et les remedes sont la matiere premiere de l'éducation du médecin, du chirurgien et du pharmacien. Or, l'homme et les maladies se trouvent partout; les remedes, dont l'esprit philosophique a réduit et réduira considérablement encore le nombre, peuvent s'y trouver sans. peine et sans grandes dépenses. Pourquoi chaque département n'auroit-il pas son college de médecine ?

Je crois utile de faire graduer par le même college les médecins et les chirur giens, d'y faire examiner les apothicaires, les droguistes et les médecins vétérinaires, que les départemens seront invités à substituer par l'attrait des récompenses aux em pyriques ignorans qui ravagent les campa gnes. Toutes les parties de l'art de guérir, inséparables de leur nature, ont été distinguées pour la facilité des travaux ; mais comme elles s'éclairent réciproquement, comme elles sont même nécessaires l'une à l'autre, il est temps de les rejoindre, et

d'en bannir toutes ces idées de prééminence ou de subordination, source intarissable de débats entre ceux qui les cultivent.

Les graduations des médecins, chirur giens, etc. doivent être seulement considérées comme un moyen de mettre le public crédule à l'abri de l'ignorance et du charlatanisme, non comme un moyen de tyrannie et de vexation. Le législateur ne permettra point aux écoles de s'ériger en jurandes prohibitives. Quand un éleve aura subi les examens convenables dans un des colleges du royaume, il aura le droit de pratiquer son art par-tout où bon lui semblera, sans autre formalité que de représenter ses grades aux directoires de département et aux municipalités.

སྙ

Le prix des réceptions doit être fixé par la loi; il est naturel que le récipiendaire paie l'assistance de ses examinateurs et les menus frais que peuvent exiger ses programmes ou l'expédition de ses grades: mais la somme ne doit pas être assez considérable pour exciter l'indulgence des colleges en faveur d'un sujet inepte, ou pour rebuter un sujet plein de talent, mais borné dans ses moyens pécuniaires.

Les charlatans sont un des plus grands

fléaux du peuple. Il est indispensable d'en purger la société. Quand un homme prétend avoir découvert quelque remede nouveau, faites examiner ce remede par des gens instruits; qu'ils en constatent les effets; et s'il est véritablement utile, récompensez l'inventeur; mais exigez de lui de rendre sa recette publique. Tout remede secret doit être traité comme une imposture, et tout homme qui le débite comme un charlatan. La raison et l'humanité sollicitent la vigilance de l'administration sur cet important objet.

En établissant les écoles-pratiques, il faut obliger les professeurs qui seront les médecins de l'hôpital à tenir des notes fidelles de toutes les maladies qu'ils auront observées, et des plans des traitemens qu'ils auront suivis. Le résultat de ces notes don-. nera le tableau des épidémies et des mortalités, enrichira la science d'une foule d'observations précieuses; et devant servir des juge au médecin, le prémunira contre toute espece de négligence dans l'exercice de ses pénibles devoirs:>

Les découvertes médicinales, chirurgicales, vétérinaires, doivent être rendues publiques dans chaque département par la

:

voje de l'impression. Il est nécessaire d'y encourager l'établissement d'un journal qui tienne registre de ce qui peut intéresser le peuple agriculture, commerce, manufactures, politique, morale, science naturelle, littérature même ; ce journal devroit tout embrasser, et tout approprier aux circons tances locales. Par-tout où des sociétés sa vantes seroient formées, il en recueilleroit les travaux ; il feroit jouir les campagnes des connoissances du siecle qui leur.conviendroient le mieux; il y porteroit des germes que l'influence d'un régime libre ne manqueroit pas de développer. Sans liberté, les lumieres se concentrent dans les classes que leurs richesses dérobent à la verge des oppresseurs; sans lumieres, la liberté ne seroit qu'un fantôme. Menacée tour-à-tour par le despotisme et l'anarchie, elle succomberoit bientôt après des luttes impuissantes sous les intrigues de quelques ambitieux, ou tiendroit la société dans dese troubles continuels, plus redoutables peutêtre que la tyrannie elle-même. Ceux qui veulent que le paysan ne sache ni lire ni écrire se sont fait sans doute un patrimoine de son ignorance; et leurs motifs ne sont pas difficiles à apprécier. Mais ils nou

savent pas que lorsqu'on fait de l'homme une bête brute, l'on s'expose à le voir à chaque instant se transformer en bête féroce. Sans lumieres, point de morale. Mais à qui importe-t-il donc de les répandre, si ce n'est au riche ? la sauvegarde de ses jouissances n'est-ce la morale du paupas vre? Par l'influence des loix, par celle d'une bonne administration, par les efforts que doit inspirer à chacun l'espoir d'améliorer le sort de ses semblables, hommes publics, hommes privés, efforcez-vous donc de répandre en tous lieux les nobles fruits de la science. Croyez qu'en dissipant une seule erreur, en propageant une seule idée saine, vous aurez fait quelque chose pour le bonheur du genre humain; et qui que yous soyez, c'est par-là seulement que vous pouvez assurer le vôtre..

[ocr errors]

Je proposerai peu de chose sur l'éducation des femmes. Les hommes destinés aux affaires doivent être élevés en public: les femmes, au contraire, destinées à la vie intérieure, ne doivent peut-être sortir de la maison paternelle que dans quelques cas rares. En général, le college forme, un plus grand nombre d'hommes de mérite que l'éducation domestique, la mieux soignée;

« ZurückWeiter »