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qu'on ne nous repròchât, puisqu'il faut nous décider entre des chances également incertaines, de n'avoir pas préféré celle qui, même en offrant des périls égaux, nous fournit plus de moyens de les surmonter. On pensera peut-être que l'Espagne, sûre de notre appui, se rendra difficile dans la négociation de la paix; au lieu, dira-t-on, qu'en ne nous mêlant' de cette querelle, l'accommodement que nous desirons n'éprouveroit ni lenteurs ni difficultés.

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Nous avons déjà réprouvé cette objection;" les principes que nous vous proposons de décréter ne laisseront aucun doute à la Grande-Bretagne sur nos intentions, et feront évidemment connoître à l'Espagne que notre constitution regarde seulement comme obligatoires les engagemens défensifs; notre conduite ne la portera donc à aucune démarche hostile que ne nécessitcroit pas une juste, défense; elle ne pourra non plus contrarier les Anglois que dans le cas où ils voudroient être aggresseurs. D'ailleurs, s'il est certain que l'abandon de nos engagemens forceroit l'Espagne à négocier plus promptement la paix avec l'Angleterre, il n'est que trop facile de prévoir quelle pourroi

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être dans ce cas la nature de cet accom. modement, et le tort irréparable qu'une semblable négociation pourroit faire à notre crédit, à notre commerce. Ce n'est point le pacte de famille en entier que nous vous proposons de ratifier, conclu dans un temps où les rois parloient seuls au nom des peuples comme si les pays qu'ils gouvernoient n'étoient que leur patrimoine, ou que la volonté du monarque pût décider de leurs destinées.

Ce traité porte le nom singulier de pacte de famille, et il n'existe aucun de nos décrets qui n'ait annoncé à l'Europe entiere, que nous ne reconnoîtrions désormais que des pactes de nation. Ce même traité préparé par un ministre François dont l'ambition brûloit de réparer les humiliations d'une guerre malheureuse, renferme plusieurs articles propres à lier l'Espagne à ses vues, et à l'obliger à nous secourir dans le cas même où nous aurions été les agresseurs. Or, puisque nous renonçons à observer de pareilles clauses envers les autres nous ne les réclamons plus pour nous-mêmes.

Il est des articles qui doivent être ratifiés ; ceux qui sont, relatifs à la garantie ré

ciproque des possessions, aux secours mutuels que les deux nations doivent se donner aux avantages de commerce qu'elles s'assurent ; d'autres ont besoin d'être éclaircis car vous ne pouvez souffrir pas même l'apparence des clauses offensives auxquelles les premiers dans l'Europe vous avez donné l'exemple de re

noncer.

La seule mesure que vous propose à cet égard votre comité, dans le cas où vous adopterez en ce moment le projet de décret qu'il va vous soumettre c'est que

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vous le chargiez d'examiner en détail les articles du pacte de famille de famille, pour vous mettre à portée de resserrer nos liens avec l'Espagne, en faisant de ce traité un pacte national, en retranchant toutes les spéculations inutiles et offensives, et en priant le roi d'ordonner à son ministre de négocier en Espagne le renouvellement du traité d'après les bases qui auront reçu votre approbation. Ici l'intérêt de l'Espagne sera d'accord avec le vôtre. Qu'est-ce qu'un pacte de cabinet à cabinet? Un ministre l'a fait, un ministre peut le détruire; l'ambition l'a conçu, la rivalité peut l'anéantir; souvent l'intérêt personnel

d'un monarque l'a seul dicté ; et la nation, qui en est l'unique garant, n'y prend aucune part. Il n'en seroit pas ainsi d'un pacte vraiment national qui assermenteroit en quelque sorte deux pays l'un à l'autre, et qui réuniroit tout-à-la-fois de grands intérêts et de puissans efforts. Ce pacte seul lie chaque individu par la volonté générale, produit une alliance indissoluble, et a pour base inébranlable la foi publique.

Tel est le résultat du travail de votre comité. Il renferme trois points distincts l'un de l'autre, quoiqu'indivisibles, comme vous le voyez le développement des deux principes qui doivent être la base de votre systême politique; une décision qui conserve une alliance utile en assurant le roi d'Espagne que nous remplirons nos engagemens; la demande d'un décret qui charge votre comité des modifications qu'exige cette alliance lorsqu'il faudra la renouveller. Mais cette détermination, si vous l'adoptez, indique nécessairement d'autres mesures; le maintien de notre alliance avec l'Espagne seroit illusoire si, même au sein de la paix, et en nous bornant à ajouter tout le poids de notre influence aux négociations qui doivent as

surer le repos d'une partie de l'Europe, nous n'augmentions pas nos armemens dans la même proportion que ceux de nos voisins. Ce n'est pas lorsqu'on a des possessions éloignées, ce n'est pas lorsqu'on croit avoir de grandes richesses à une grande distance, qu'on peut se résoudre à ne prendre les armes qu'au moment même de l'agression. Le commerce a besoin d'être garanti, non-seulement des dangers réels, mais de la crainte des dangers; et il n'a jamais été plus important d'apprendre à nos colonies qu'elles seront protégées. Voilà les maux où conduit cette exécrable défiance qui porte des peuples voisins à se surveiller, à se redouter, à se regarder comme ennemis. Pourquoi faut-il que la nécessité même d'assurer la paix force les nations à se ruiner en préparatifs de défense ? puisse cette affreuse politique être bientôt en horreur sur toute la terre !

UN membre de l'assemblée a demandé que le comité d'imposition fût chargé de faire à jour fixe un rapport à l'assemblée nationale sur la portion d'imposition que doivent supporter les rentes viageres et constituées sur le trésor public; et l'assem

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