Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

soin de concession, on n'aura bientôt d'autres mines que des mines de procès. Si un premier occupant creuse dans mon fonds sans m'avertir, je puis aussi fouiller le sien sans lui rien dire; eh bien! il y aura toujours à parier mille contre un que l'un des deux sera noyé ou écrasé par l'autre, et je ne vois pas que cela puisse beaucoup servir à l'exploitation des mines. Je persiste donc à demander que l'on décrete en mêmetemps les sept articles que j'ai proposés.

[ocr errors]

LA régence sera-t-elle héréditaire ou élective, ou plutôt, (car un régent ne succede à rien ainsi l'expression régence héréditaire est impropre): la régence serat-elle fixée d'une maniere invariable ou déterminera-t-on seulement le mode qui doit former la régence? Telle est la véritable question dans laquelle je me suis apperçu, ainsi qu'en maintes occasions, que beaucoup d'hommes prenoient leur horison pour 'les bornes du monde. Je vais chercher s'il n'est pas quelques aspects nouveaux sous lesquels on peut la considérer; s'il est vrai que dans toutes les hypotheses elle intéresse la sûreté de la monarchie, et peut altérer la régularité du

1

gouvernement; si un bon constitutionnaire ne doit pas voir que cette question n'a qu'une importance factice émanée de nos vieilles idées de l'ancien régime; qu'enfin, il est assez indifférent qu'un régent soit bon ou mauvais ; ce qui simplifieroit la question. Il y a d'abord un grand aspect sous lequel la question n'a été ni vue ni présentée. Plusieurs philosophes, méditant sur la royauté, ont considéré la monarchie héréditaire comme l'oblation d'une famille à la liberté publique ; tout doit être libre dans l'état excepté cette famille Le gouffre de l'anarchie est creusé par l'ambition et les factieux; Décius s'y précipite, le gouffre se referme : voilà l'emblême de la royauté dans cette théorie.

[ocr errors]

Le systême de l'indivisibilité du privilege auquel tous sont appellés, et qui sépare la famille entiere de la nation, conduiroit à soutenir que c'est à la famille à nommer le régent. Le droit du plus proche parent n'a lieu qu'à la mort du roi; alors il s'agit de le remplacer, au lieu que, dans le cas de la régence, il ne s'agit pas de remplacer le roi qui existe, quoiqu'enfant,

quoiqu'enfant mais de remplacer la royauté; et ce cas est bien différent de l'autre. La royauté est à la famille, c'est à la famille à la faire exercer. Les grands mots ne changent rien à la nature des choses, et la régence, après tout, n'est qu'une tutelle. Second systême. On pourroit obliger chaque roi à nommer lui-même, pendant, sa vie, aussi-tôt qu'il auroit un enfant mâle, ou aussi-tôt que la reine seroit enceinte, un régent...On préviendroit par-là, en partie, les mouvemens du hasard et ceux de l'élection, et l'opinion publique feroit appeller le plus digne. Notre histoire offre plusieurs exemples, de régens désignés par les rois. Les rois ne disposoient de la régence que par testament voilà le vice; c'est pendant leur vie qu'ils devroient y nommer. Troisieme systéme. Parmi les modes d'élections connus on préviendroit une foule d'inconvéniens en admettant que le régent élu pourra être périodiquement conservé ou remplacé; car on n'élit que pour bien choisir.

[ocr errors]
[ocr errors]

N'est-il donc aucun mode d'élec

tion exempt d'inconvéniens? les a-t-on tous épuisés ? est-il bien sûr que la véritable élection du peuple soit sujette aux 29 année. Tome XI.

L

mêmes inconvéniens que celle d'une poignée d'aristocrates? et croit-on avoir fait une comparaison raisonnable en asssimilant , par exemple, les élections de la Pologne, de cette république où cent mille gentilshommes, tous électeurs et éligibles, asservissent cinq à six millions d'esclaves, à celles que l'on pourroit disposer et déterminer dans un empire couvert de 24 millions d'hommes libres armés pour faire respecter leur volonté contre les factions intérieures et extérieures? Je pourrois citer cent autres modes, et encore traiter la question d'un conseil de régence mis en parallele d'un régent; mais tont ceci n'est pas la question considérons-la en soi dans les rapports avec la nation, avec le roi, avec la constitution. Le hasard donne les rois; et il y auroit bien des lieux communs plus. ou moins ronflans à débiter ici. Faisons seulement deux observations un peu plus substantielles. Le hasard sera souvent tellement aveugle, qu'on regrettera de ne pouvoir le corriger par l'élection. Je n'aurois qu'à supposer deux malheurs pour me faire entendre; voudrions-nous avoir pour régent l'homme foible ou coupable, ou trompé, qui seroit alors appellé par la loi ?

[ocr errors]

Ce n'est pas tout; prenons garde que la régence peut être un regne de dix-neuf ans c'est-à-dire un assez long regne ; que lorsqu'un roi viendra à peine de naître, le parent le plus proche sera peut-être dans la vieillesse et dans une enfance non moins inactive que celle du roi ; et qu'il est ri-. dicule entre deux enfans, de ne pas vouloir choisir un homme. La providence donne des rois foibles, ignorans, ou même méchans; mais si nous avons un mauvais régent, c'est nous qui l'aurons voulu. Voilà pour la nation. Voyons pour le roi, qui est l'homme de la nation, et. qu'ainsi elle doit doublement protéger. Veut-. on consulter le passé? notre histoire future sera certainement moins orageuse que celle de cette ancienne monarchie où tous les pouvoirs étoient confondus. Cependant plu-› sieurs circonstances semblables peuvent encore se reproduire. Or, dans combien de cas n'auroit-il pas été dangereux que› le parent le plus proche de la couronne eût été régent? Quand on n'examine pas cette question de fort près, on est d'abord frappé de cette idée puisque le parent le plus proche pourroit être roi, pourquoi ne seroit-il pas régent? Mais voici entre La

« ZurückWeiter »