La mort est un secours que le destin m'envie: Tandis qu'il pousse en vain de longs gémissemens, Sa fille est arrachée à ses embrassemens. Argus l'emmène au loin à travers la campagne, Mercure prend son sceptre, et son casque, et ses ailes. Il dépose à l'écart ses attributs divins, Vincere arundinibus servantia lumina tentat '. XXII. Syrinx in arundinem. 3 2 TUM Deus, Arcadia gelidis in montibus, inquit, Inter Hamadryadas celeberrima Nonacrinas * Naïas una fuit: Nymphæ Syringa vocabant. Non semel et Satyros eluserat illa sequentes,. Et quoscumque Deos umbrosave silva, feraxve Rus habet. Ortygiam 3 studiis, ipsâque colebat Virginitate Deam. Ritu quoque cincta Dianæ Falleret, et credi posset Latonia; si non Corneus huic arcus, si non foret aureus illi. Sic quoque fallebat. Redeuntem colle Licêo Pan videt hanc, pinuque caput præcinctus acutà *, Talia verba refert: restabat verba referre, Servantia, toujours en sentinelle. * Celebris signifie tour-à-tour célèbre ou fréquent ; c'est dans ce dernier sens qu'il faut ici l'entendre. Voyez les remarques. Ortygiam, adjectif formé d'Ortigie, surnom de l'ile de 3 Delos. 4 Le feuillage du pin se hérisse en pointe. C'était l'arbre consacré au dieu Pan. Tantôt par ses chansons, tantôt par ses discours, L'autre résiste encore, et s'obstine à veiller. Même il demande encor quel art avait fait naître XXII. Syrinx changée en Roseaux. MERCURE lui répond: Sur ces monts bocagers, Ombrages toujours frais, chers au dieu des bergers, On vit en Arcadie une jeune Naïade Adopter dans les bois les mœurs de la Dryade. Et les dieux des vergers, et les Faunes des bois. Et par son carquois seul on la distinguait d'elle. Le sien était d'ivoire, et ton carquois est d'or, O Diane ! et pourtant on s'y trompait encor. Le dieu qui ceint de pin sa tête hérissée, Pan l'apperçut un jour aux vallons du Lycée, Et lui fit en ces mots l'aveu de ses amours. Mercure allait du dieu raconter les discours', Comment sans l'écouter, évitant sa poursuite, Jusqu'aux bords du Ladon elle avait pris la fuite; |