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Hamelin adressa au prince la demande de retourner en France; et le 28, il partit sur la gabare la Bretonne, laissant le commandement provisoire de la division au contreamiral Des Rotours qui avait été remplacé devant Barcelone par le capitaine de Rosamel, récemment promu au grade de contre-amiral.

Jusqu'alors, un seul fait d'armes avait signalé la présence des bâtiments français sur la côte d'Espagne. Les frégates la Guerrière de 58 canons, capitaine Lemarant (1), la Galathée, la Fleur-de-Lys de 44, capitaines Drouault et Fleury, et le brig de 18 le Dragon, capitaine de Mélient, avaient reçu l'ordre d'appuyer l'attaque que le général Lauriston dirigeait contre Algésiras, en s'emparant d'abord de l'île Verte qui est située en face de la ville. Le 13 août dans l'après-midi, le capitaine de vaisseau Lemarant, auquel son ancienneté donnait le commandement, mouilla la Guerrière et la Galathée à 1,200 mètres de l'île; la Fleur-deLys et le Dragon restèrent sous voiles à l'ouvert de la baie. Les batteries tentèrent vainement de contrarier le mouvement des frégates; à 4, elles étaient embossées et répondaient au feu des canons espagnols. Le commandant Lemarant ne jugeant pas prudent de passer la nuit à ce mouillage, fit cesser de tirer, et mit sous voiles à 6 30. Algésiras capitula le lendemain. La défense de l'île Verte devenait dès lors inutile; cette île suivit l'exemple de la ville et se rendit; ses batteries consistaient en 17 canons, 7 mortiers et un obusier. Cette affaire n'avait coûté qu'un homme aux deux frégates, mais elles avaient reçu un bon nombre de boulets dans le corps et dans la mâture.

Cependant l'armement de la flottille avançait. Le 30 août, une petite division d'embarcations espagnoles royalistes, commandée par le capitaine Michellino, sortit de Santa Maria pour se rendre à San Lucar, port du Guadalquivir qui avait été choisi pour le ralliement général.

(1) La Guerrière était un vaisseau rasé portant du 36 en batteric.

Dix-sept canonnières montées par les constitutionnels, s'étant mises à sa poursuite, le commandant en chef de la division française la fit soutenir par les frégates l'Antigone et la Vénus, le brig-canonnière la Lilloise et la goëlette la Maria. Les boulets de la batterie Santa Catalina, le feu de la Lilloise et celui de la flottille royaliste elle-même arrêtèrent bientôt l'ennemi; il se retira après une heure de canonnade.

Cependant le plan d'attaque avait été précisé. Le fort Santi Petri et la ville de Cadix devaient être d'abord canonnés par mer; un corps de troupes, débarqué sur l'île de Léon, compléterait l'investissement de la place. Lorsque, le 17 septembre, le contre-amiral Duperré qui avait été désigné pour remplacer le contre-amiral Hamelin, arriva devant Cadix sur la frégate l'Hermione, ce plan était en voie d'exécution. Les vaisseaux le Centaure de 80 canons, le Trident de 74 et la frégate la Guerrière de 58, avaient appareillé le 12 pour aller attaquer le fort de Santi Petri. Contrarié par le calme et des brises variables, le contreamiral Des Rotours avait mouillé le lendemain à cinq milles de la côte, et il était encore à ce mouillage lorsque le nouveau commandant en chef arriva devant Cadix. Le contre-amiral Duperré ne voulut pas lui enlever l'honneur de diriger cette expédition: il se borna à lui donner des instructions. Les deux vaisseaux et la frégate ne purent mettre sous voiles avant le 20 ; ce jour-là, la brise soufflait fraîche de l'E.-S.-E. La corvette l'Isis, capitaine Boniface, et la goëlette Santo Christo, capitaine Trotel, les précédaient pour leur indiquer le fond. A 1 15 de l'aprèsmidi, le Centaure mouilla, en s'embossant, à 800 mètres dans le N.-O. du fort et ouvrit immédiatement son feu; le capitaine du Trident prit poste à une encâblure derrière le Centaure. Celui de la Guerrière, qui avait ordre de se placer en tête de la ligne, fut empêché par la force du courant, et laissa tomber l'ancre à un câble et demi au large et presque par le travers du vaisseau amiral. La canonnade devint bientôt très-vive entre les trois bâtiments français

d'une part, le fort Santi Petri et la batterie Saint-Genis de l'autre. La Santo Christo qui sondait toujours près de terre recevait plus particulièrement les projectiles de la batterie. Le contre-amiral Des Rotours ne tarda pas à s'apercevoir que les boulets du Trident et de la Guerrière ne produisaient pas l'effet qu'il en attendait et il ordonna à leurs capitaines de prendre le poste qui leur avait été assigné ; il était alors 31. Le feu du fort était déjà moins nourri. Le commandant en chef jugea le moment propice pour donner l'assaut, et il ordonna l'embarquement des troupes dans les canots; pendant que les embarcations se réunissaient le long du Centaure, le fort Santi Petri capitula. 420 hommes d'artillerie de marine et d'infanterie de ligne, commandés par le capitaine de frégate Tétiot, prirent possession de ce fort; il était armé de 27 canons, et avait 180 hommes de garnison. Les avaries des bâtiments français étaient très-légères et n'avaient porté que dans la mâture et dans le grément. Maître de ce point qui commande l'entrée du canal, le contre-amiral Des Rotours y laissa quelques petits navires avec le capitaine Trotel et retourna devant Cadix.

Les bâtiments échelonnés le long de la côte occidentale d'Espagne, devenus inutiles par suite de l'occupation de la plupart des villes du littoral par les troupes françaises avaient rallié; l'escadre qui se tenait devant Cadix se trouva alors composée comme il suit :

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Le 23 septembre, 29 bateaux du pays, transformés en bombardes et en canonnières, sortirent de San Lucar et allèrent mouiller devant Cadix, auprès de l'escadre qui était elle-même à l'ancre sur le plateau de Saint-Sébastien. A 71 du matin, cette flottille, placée sous les ordres du capitaine de frégate Longueville (Bon), s'approcha à 1900 mètres et ouvrit son feu contre les remparts. Le temps était beau et le vent soufflait du S.-O. Vers 10, 20 canonnières ennemies qui, jusque-là s'étaient tenues au fond de la baie, firent un mouvement en avant et canonnèrent la gauche de la ligne. La brise fraîchit dans la matinée et la mer, devint trop forte pour que le tir des frêles embarcations qui composaient la flottille pût être efficace. Ces bateaux, qui n'étaient pas faits pour porter de l'artillerie, et encore moins pour s'en servir, avaient généralement de sérieuses. avaries. A 10h 30m, le commandant en chef ordonna de cesser le feu, et la flottille retourna à San Lucar. Une bombarde avait été atteinte par les projectiles de l'ennemi. Ce bombardement n'occasionna aucun dommage à la

ville, mais il produisit un grand effet moral. C'était du reste le seul résultat qu'on désirât atteindre.

Deux jours après cette attaque, 4,650 hommes d'infanterie, pris à Rota, furent embarqués sur l'escadre qui était mouillée à plus de six milles au large. Cette opération fut conduite avec tant d'ordre, qu'à la nuit chaque détachement était à bord du bâtiment auquel il était destiné. Ces troupes devaient être mises à terre sur l'île de Léon. Il avait été décidé que, pendant qu'elles attaqueraient la ville, les vaisseaux le Centaure et le Trident entreraient dans la baie pour combattre la division espagnole. Mais un fort coup de vent de N.-O. qui s'éleva dans la nuit vint déranger ces projets, et força l'escadre à mettre sous voiles. Deux jours après, et alors qu'elle se rapprochait de terre, le commandant en chef reçut un parlementaire qui lui annonça la reddition de Cadix: le roi Ferdinand était rentré dans la plénitude de ses droits. Le 4 octobre, l'escadre française mouilla sur la rade. La présence d'une force navale aussi considérable n'était plus nécessaire dans cette partie de l'Espagne. Les troupes non désignées pour l'occupation furent embarquées, et le commandant en chef, alors vice-amiral Duperré, mit sous voiles le 17, ne laissant à Cadix que quelques bâtiments sous le commandement du contre amiral Des Rotours.

ANNÉE 1827.

Depuis longtemps la Grèce gémissait sous le gouvernement despotique des Turcs. De fréquentes insurrections avaient été réprimées avant qu'un soulèvement général vînt donner le signal d'une guerre d'extermination, à la

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