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coudray, sorties de Granville pour protéger les caboteurs et les pêcheurs inquiétés par la présence d'une frégate et d'un brig anglais, poursuivirent six grandes péniches qui canonnaient quelques bateaux. Trop éloignés de Granville pour y rentrer avant la nuit, les capitaines des deux canonnières mouillèrent à la pointe de Saint-Jean-leThomas. Le lendemain matin, la frégate et le brig les canonnèrent pendant une couple d'heures et s'éloiguèrent ensuite. Cette détermination pouvait faire appréhender l'emploi de moyens d'attaque plus efficaces. Lorsque la nuit fut faite, le capitaine Fougeray changea de mouillage. L'obscurité était très-grande. Vers 11h, le brig et sept embarcations prirent la direction de la pointe où ils croyaient trouver les canonnières. En les cherchant, le capitaine du brig s'approcha de terre plus qu'il ne le supposait, et il s'échoua. Pressé par le jour qui allait se faire, il fit évacuer son bâtiment et le livra aux flammes. Ce brig était le FIRM de 12 canons.

Le capitaine Guiné sortit des Sables d'Olonne, avec le lougre de 6 l'Angélique, le 14 juillet au matin, pour chasser la goëlette anglaise de 7° SNAPPERS, capitaine Trackston, qui parut sur la côte. La brise était tellement faible qu'il fallut faire remorquer le lougre par des embarcations. La goëlette anglaise fut atteinte, et elle amena son pavillon après une heure de combat.

Surpris par le calme, un fort convoi sorti de la Gironde, le 14 août au matin, sous l'escorte du brig de 12° le Teazer, capitaine Papineau, mouilla par le travers de la pointe de Coudre. La brise s'éleva quelque temps après au S.-E., mais faible; et d'ailleurs, deux frégates sur la nationalité desquelles les vigies ne donnaient aucun renseignement ayant été signalées au large, le capitaine Papineau fit rentrer le convoi dans le fleuve. Ces frégates, on l'apprit mal

heureusement trop tard, étaient anglaises; c'étaient la DIANA de 48, capitaine William Ferris, et la SEMIRAMIS de 42, capitaine Charles Richardson. N'ayant pu attaquer le convoi dans la position qu'il occupait au milieu des bancs, le capitaine Ferris conçut l'audacieux projet de l'enlever dans la Gironde. Vers 4" 30m de l'après-midi, les deux frégates hissèrent le pavillon français et tirèrent un coup de canon. Le trop confiant capitaine Papineau se laissa prendre facilement à cette ruse, employée si fréquemment en temps de guerre. Il vit dans cette démonstration la demande d'un pilote faite par des Français, et il leur en envoya un dans sa propre chaloupe. Cette embarcation, on le pense bien, ne revint pas. Peu après, le convoi et les frégates louvoyaient dans les passes; ces dernières laissèrent tomber l'ancre entre Cordouan et la pointe de Grave; le brig et les navires du commerce mouillèrent à quatre milles plus en dedans, auprès du brig de 16o le Pluvier, capitaine Dubourg, stationnaire de Royan. Dès que les frégates furent à l'ancre, elles dirigèrent leurs embarcations sur les navires du commerce. Mais l'heure choisie, favorable en ce qu'elle permettait de laisser ces navires aller en dérive avec le courant, dès qu'ils ne seraient plus retenus par leurs ancres, cette heure convenait moins aux canots qui avaient à refouler ce courant pour atteindre le mouillage du convoi. Aussi arriva-t-il que la crainte de ne pouvoir remplir sa mission avant le jour, détermina l'officier qui commandait l'expédition à rebrousser chemin. Cette contrariété ne rebuta pas les capitaines anglais; à 6 du matin, ils mirent sous voiles et remontèrent le fleuve. L'absence prolongée de la chaloupe du Teazer, qui n'était pas encore de retour, n'inspira aucun soupçon aux capitaines Papineau et Dubourg; ce dernier officier se rendit même à bord de la DIANA, et il ne reconnut son erreur que lorsqu'il fut sur le pont. Sans perdre un seul instant, le capitaine Ferris aborda le Teazer dont l'équipage, désireux de reconnaître

les nouveaux arrivés, était groupé sur le pont. Jeter à bord un détachement, s'emparer du brig et l'appareiller fut l'affaire d'un moment. De son côté, le capitaine Richardson se dirigea sur le Pluvier. Mais, témoin de l'enlèvement du Teazer, et en l'absence de son capitaine, le premier lieutenant Page n'attendit pas cette frégate; il fit couper les câbles, et le courant ne lui permettant pas de remonter, il échoua le brig à 800 mètres de la batterie de Royan. Les boulets de la SEMIRAMIS accompagnèrent le Pluvier, et la détermination prise par l'enseigne de vaisseau Page n'ayant pas arrêté le capitaine anglais, il fit évacuer le brig. Le premier canot était à peine débordé, que quatre embarcations de la frégate se dirigèrent sur le Pluvier. Une bordée leur fut envoyée; cette dernière démonstration ne les fit pas plus rétrograder que le feu de la batterie de terre ne leur avait causé d'hésitation. Les Anglais prirent possession du brig; toutefois ils n'essayèrent pas de le relever, et ils l'incendièrent. La SEMIRAMIS rejoignit ensuite la DIANA, qui était déjà au bas du fleuve avec le Teazer.

Un convoi de 34 navires partis du Havre pour Cherbourg, sous l'escorte de la canonnière n° 88, capitaine Lechosel, et des lougres le Pourvoyeur et la Mouche, capitaines Millet et Lefaucheur, fut chassé, dans l'après-midi du 18 août, par le brig anglais de 16o HAWKE, capitaine Henri Bourchier. Vers 5", à environ quatre milles dans le S.-E. de la pointe la Percée, les convoyeurs engagèrent la canonnade avec le brig ennemi. Celui-ci ne s'arrêta pas pour les combattre; mais, dans sa poursuite des navires du commerce, il s'échoua à trois milles à l'Ouest du Port-au-Bessin, dans la baie de Saint-Laurent, où 16 navires s'étaient jetés au plain. Pendant que le capitaine anglais travaillait à remettre son brig à flot, le reste du convoi continua sa route et entra à la Hougue, ainsi que les convoyeurs. Dès que le

HAWKE fut hors de danger, ses canots pénétrèrent dans la baie de Saint-Laurent et, malgré le feu de mousqueterie qui partait de terre, ils réussirent à enlever quatre navires; les douze autres furent rafloués à la marée et rallièrent le gros du convoi.

Le 3 septembre, les brigs anglais de 10 RINALDO et REDPOLE, capitaines James Anderson et Colin Macdonald, en croisière devant Boulogne, poursuivirent quatre prames, quatre canonnières et sept bateaux-canonniers sortis dans la matinée pour faire des exercices et, à 11 de l'après-midi, ils commencèrent à les canonner. Cette agression n'arrêta pas la flottille; elle fit quelques évolutions, courant tantôt au large, tantôt à terre, et échangeant des boulets avec les brigs ennemis lorsqu'ils se trouvaient à portée. Et, quand l'heure de la rentrée fut arrivée, cette petite division retourna prendre son mouillage, sans avoir d'autres avaries que quelques manœuvres coupées.

Six canonnières sorties de Boulogne sous le comman dement de l'enseigne de vaisseau Jourdan (François) qui les conduisait à Cherbourg eurent, le lendemain 4 septembre, à la hauteur du cap la Hève, un engagement d'une demiheure avec le brig anglais de 16° GOSHAWK, capitaine James Lilburn, et mouillèrent sur la rade du Havre. Deux jours plus tard, elles entrèrent à Arromanche pour éviter ce même bâtiment et les frégates de 48 BARBADOES et HOTSPUR, capitaines Edward Rusworth et Jocelyn Percy. Cette détermination n'arrêta pas les capitaines anglais; ils s'approchèrent de terre et envoyèrent des boulets aux canonnières jusqu'à la nuit. La BARBADOES qui s'était échouée, se retira avec des avaries assez graves. Un canon avait crevé sur la canonnière 268, et y avait occasionné un grand désordre. Persuadé que le feu était à bord,

l'équipage avait coupé le câble, et cette embarcation avait été portée au plain; elle fut relevée quelques jours plus tard. La canonnière 203 avait reçu plusieurs boulets à la flottaison et l'on dut l'échouer à la côte. L'enseigne de vaisseau Jourdan profita de la nuit pour continuer sa route avec les quatre autres canonnières. Poursuivi de nouveau, il relâcha dans le canal de Courseuille qu'il quitta pour entrer à Sallenelle.

Après avoir inspecté, le 20 septembre, quatre équipages de flottille réunis à Boulogne, l'Empereur donna l'ordre de faire appareiller sept prames et quinze canonnières. Le vent soufflait du S.-S.-O. Le contre-amiral Baste, sous le commandement duquel cette division fut placée, se dirigea sur la frégate anglaise de 48° NAIAD, capitaine sir Philip Carteret Sylvester, alors au mouillage à quelques milles au large; la canonnade commença à 2a de l'après-midi. La frégate ayant mis sous voiles une heure plus tard, la flottille prit la bordée de terre; mais la brise tomba au coucher du soleil, et elle dut mouiller entre Ambleteuse et Vimereux. Le lendemain, elle fit route, à peu près sans ordre, pour rentrer à Boulogne, accompagnée et canonnée par la NAIAD, à laquelle s'étaient joints les brigs CASTILIAN de 18, RINALDO, REDPOLE de 10 et le cutter de 8 VIPER. La prame de 12 la Ville-de-Lyon, placée à la queue de la colonne, eut une large part dans la distribution que l'ennemi fit de ses boulets; le capitaine Carteret ne dédaigna même pas de l'aborder par tribord; et lorsqu'il la tint accrochée, il l'entraîna au large. La Ville-de-Lyon fut enlevée après une vive résistance. La canonnade continua encore quelque temps et les bâtiments ennemis s'éloignèrent.

Le capitaine de frégate Lecoupé qui commandait une division de la flottille, était sur la Ville-de-Lyon. Ce fut cet officier supérieur qui eut à rendre compte de la prise

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