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sa frégate des coups primitivement adressés aux deux autres. La position de la Néréide devint assez critique lorsqu'une petite fraîcheur de S.-S.-E. qui s'éleva vers 6h 30m, donna à la PHOEBE la possibilité de prendre cette frégate d'enfilade par l'avant. Le capitaine Lemaresquier, tué depuis près d'une heure, avait été remplacé par le lieutenant de vaisseau Ponée. Quant à la GALATEA, elle avait réussi, en s'aidant de ses canots, à présenter le travers à la Renommée. Le retour de la brise fit cesser le combat. La Renommée et la Clorinde ayant laissé arriver pour se porter en aide à la Néréide, le commandant de la division anglaise continua sa bordée et le feu cessa à 8". Le lieutenant Ponée prévint immédiatement le commandant Roquebert que la Néréide ne pouvait plus manœuvrer; il reçut l'ordre de courir bâbord amures près de terre. Le combat était à peine terminé que la GALATEA démâta de son petit mât de hune et du mât de perroquet de fougue. Le capitaine Losack demanda assistance au RACEHORSE; le renfort d'équipage qu'il reçut de ce brig ne l'empêcha pas de faire un signal de détresse, et il avertit le capitaine de l'ASTREA qui s'était approchée, qu'il ne lui était plus possible de combattre. La Renommée et la Clorinde gouvernèrent grand largue, bâbord amures, jusqu'à 91; elles prirent alors la même allure à l'autre bord, passèrent auprès de la Néréide sans lui parler et sans faire aucun signal, et ne tardèrent pas à la perdre de vue. La nuit était sombre; la brise faible et variable. A 91 30m (1), un matelot de la Clorinde étant tombé à la mer, on manœuvra pour le sauver. La Renommée ne s'aperçut pas que sa compagne avait mis en panne et, continuant sa route, elle se trouva, très-peu de temps après cette séparation, en vue de plusieurs bâtiments qui, tout devait du

(1) Le lieutenant de vaisseau Serec dit 11h dans son journal, mais il fait évidemment erreur, puisque le capitaine Saint-Cricq entendit la canonnade avant que les canots de la Clorinde eussent été rehissés.

moins le faire supposer, ne pouvaient être autres que les frégates ennemies Bien qu'averti immédiatement, le capitaine Roquebert ne chercha pas à les éviter et il laissa souper l'équipage. Il lui fallut cependant enfin se rendre à l'évidence; mais la Renommée avait été aperçue, et elle était entourée lorsqu'il ordonna de faire le branle-bas de combat. La frégate française commença une nouvelle lutte contre l'ASTREA qui la combattit par le travers, et la PHOEBE par la hanche de dessous le vent, pendant que le РНОЕВЕ RACEHORSE la canonnait de l'autre bord. Le capitaine Roquebert fut tué et remplacé par le lieutenant de vaisseau Defredot Duplantys. La Renommée était alors hors d'état de se mouvoir. Blessé bientôt, le lieutenant Duplantys laissa pendant quelques instants le commandement à l'enseigne de vaisseau Besse, mais il le reprit après un premier pansement. A 10h 30m, jugeant ne pouvoir prolonger davantage la défense, cet officier fit amener le pavillon, La Renommée fut amarinée par l'ASTREA (1).

Dès que le capitaine de la Clorinde entendit la canonnade, il abandonna l'homme tombé à la mer, fit rehisser les canots et se dirigea du côté d'où elle partait. Le feu avait cessé lorsqu'il arriva sur le théâtre du combat (2). L'impossibilité de reconnaître la Renommée, et la crainte de diriger ses coups sur cette frégate, empêchèrent le capitaine Saint-Cricq de tirer. Cependant cette incertitude cessa promptement; et deux frégates s'étant approchées, il s'éloigna sans riposter à leurs boulets; à 3" il ne les voyait

(1) On ignore le motif qui détermina le capitaine Roquebert à se jeter ainsi seul au milieu des frégates ennemies. Il devait y avoir, sur cette détermination, un voile qui a probablement été soulevé, car le rapport de l'officier qui prit le commandement de la Renommée, se terminait ainsi : « Il m'est impossible d'ex«pliquer à votre Excellence le ministre de la marine comment le capi«taine Roquebert vint seul au milieu des ennemis avant que les bâtiments de << sa division fussent ralliés. C'est une fatalité dont je ne puis rendre compte que « verbalement. >>

(2) Rapport du capitaine Saint-Cricq. En rapprochant les heures, on ne peut s'empêcher de remarquer que celles du rapport de la Clorinde ne concordent pas avec celles de la Renommée.

plus. La PHOEBE démâta de son petit mât de hune pendant

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et 14 caronades de 24.

Les frégates anglaises avaient 26 canons

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de 18,

de 9

et 12 caronades de 32.

La PHOEBE avait cependant 2 canons de 9 de plus que les

autres.

Le RACEHORSE portait

:

16 caronades de 32 et 2 canons de 6.

Lorsque le jour parut, le capitaine Saint-Cricq n'aperçut plus un seul bâtiment. De nouvelles incertitudes assaillirent son esprit: il n'était pas fixé sur le sort de la Renommée et il ignorait ce que la Néréide était devenue. Sa frégate touchait cependant à la fin de ses vivres, et il avait 33 hommes sur les cadres, dont 8 blessés au combat de la veille l'effectif de son équipage était, en outre, diminué des 10 hommes qui armaient l'embarcation envoyée à l'île de France. La Clorinde avait enfin d'autres avaries que celles occasionnées par les boulets de l'ennemi; les mauvais temps qu'elle avait éprouvés à son départ d'Europe avaient nécessité l'emploi de mesures de précaution, en ce qui concernait son grand mât et son mât d'artimon. Ayant aperçu, pendant la nuit, quatre bâtiments qu'il soupçonna être le brig anglais et les frégates, le capitaine Saint-Cricq fit route pour les Seychelles et mouilla, le 30 mai, sur la rade de Mahé. La Clorinde reprit la mer quelques jours plus tard et arriva à Brest le 24 septembre, chassée par un vaisseau anglais qui la canonna jusque dans le raz de Sein.

Le 13 mars 1812, un conseil de guerre condamna le capitaine de vaisseau Saint-Cricq à être renvoyé du service, à être dégradé de la Légion d'honneur, et à subir en

outre, trois mois de prison, comme coupable: 1o de n'avoir pas pris toute la part possible au combat du 20 mai 1811; 2o de s'être séparé de son commandant; 3° de n'avoir pas attaqué l'ennemi lorsqu'il s'en était trouvé à petite portée pendant la nuit ; 4o de ne s'être pas rendu à Java, ainsi que le lui prescrivaient ses instructions.

Le 21 avril 1814, cet officier fut réintégré au service dans le grade de capitaine de vaisseau, avec le rang qu'il occupait avant sa radiation des cadres.

Conformément à l'ordre qu'il avait reçu, le lieutenant Ponée, nouveau capitaine de la Néréide, se tint près de terre ; au jour, il n'y avait plus un seul bâtiment en vue. Pressé par le besoin de vivres et par la nécessité de réparer les avaries de sa frégate, il laissa tomber l'ancre devant Tamatave. De son côté, à peu près certain de l'y trouver ainsi que la Clorinde, le capitaine Shomberg prit la même direction, dès que cela lui fut possible. Son espoir fut en partie déçu car, lorsqu'il arriva à Tamatave, le 25, il n'y vit que la Néréide. Le capitaine Shomberg somma de suite le lieutenant Ponée de se rendre ; incidemment, il l'informait que les deux autres frégates étaient capturées. Incapable d'opposer aucune résistance, le capitaine de la Néréide proposa une capitulation en vertu de laquelle l'état-major, l'équipage de la frégate et la garnison de Tamatave seraient renvoyés en liberté en France, les officiers et les sous-officiers conservant leurs armes. Le capitaine anglais acquiesca à cette demande, et la capitulation fut signée le lendemain.

La Néréide et la Renommée furent classées parmi les frégates de la Grande-Bretagne, la première sous le nom de MADAGASCAR, l'autre sous le nom de JAVA.

Les lieutenants de vaisseau Ponée et Defredot Duplantys furent traduits devant un conseil de guerre qui les acquitta honorablement.

Le 14 mars, après une chasse de quarante-huit heures,

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la frégate anglaise de 48° POMONE, capitaine Robert Barrie, contraignit le brig l'Étourdi à chercher un refuge dans une petite crique du rocher de Monte Christo sur la côte occidentale d'Italie. Le capitaine Palasne de Champeaux n'essaya pas de résister à un pareil adversaire; il fit évacuer l'Étourdi sous le feu de la frégate anglaise et il le livra aux flammes.

Traduit devant un conseil de guerre pour rendre compte de sa conduite, le lieutenant de vaisseau Palasne de Champeaux fut déchargé d'accusation.

La frégate de 44° l'Amazone, capitaine Drouault, sortie du Havre dans la soirée du 23 mars, et se rendant à Cherbourg, toucha sur les roches dites les Héquets, et démonta son gouvernail. Cet accident fit prendre au capitaine Drouault la détermination de laisser tomber l'ancre à environ un mille de Barfleur. Dans l'après-midi, le vaisseau anglais de 82 BERWICK, capitaine James M'nemara, les frégates de 48° NIOBE et AMELIA, capitaines Wenworth Loring et honorable Paul Irby, les brigs de 16o GOSHAWK et Hawk, capitaines John Lilburn et Henry Bourchier, défilèrent devant l'Amazone en lui envoyant successivement leur bordée; cette manœuvre fut renouvelée pendant deux heures. L'Amazone riposta autant que sa position put le permettre, mais il était temps que la lutte finît : elle coulait sur ses ancres. Les roches qui bordent cette partie de la côte ne permettaient cependant pas de la jeter au plain le capitaine Drouault la fit évacuer et la livra aux flammes.

La flûte le Dromadaire, capitaine Morin, chargée de poudres et de boulets pour Malaga, partit de Toulon en compagnie des frégates de 44° l'Amélie et l'Adrienne, capitaines Meynard Lafargue et Lecoat de Kervéguen. Ces trois bâtiments se dirigèrent d'abord sur l'île d'Elbe où ils de

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