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avait amené son pavillon à 11h 20m, pendant que l'AMPHION la combattait. L'état presque désespéré du capitaine de cette frégate ne permit pas de lui donner connaissance de cette demande. Le capitaine Villon, de la Danaé, après avoir pris toutes les informations qu'il put recueillir, répondit au capitaine anglais que le pavillon de la Flore n'avait pas été amené, mais qu'il avait été abattu par suite de la rupture de la drisse. Il ajouta que, dans le cas où cette explication ne paraîtrait pas suffisante, le capitaine anglais aurait à s'adresser au gouvernement français. Cette affaire n'eut pas d'autre suite (1).

L'attaque des bâtiments entrés dans le port de Lesina était chose si facile, que le premier soin du capitaine Villon fut d'établir une batterie de quatre canons sur chacune des pointes qui en forment l'entrée. Les frégates ne furent cependant pas inquiétées dans leur travaux de réparation; et lorsque les plus urgentes furent terminées, elles mirent à la voile; le 23 mars, elles mouillèrent à Raguse. De leur côté, les Anglais qui étaient restés à Lissa, se rendirent à Malte.

Huit mois après ce combat, la Flore, dont le capitaine Lissilour avait pris le commandement, fit côte dedevant Chioggia; une soixantaine d'hommes perdirent la vie dans ce naufrage.

La Danae eut une fin plus triste encore; cette frégate sauta sur la rade de Trieste pendant la nuit du 4 septembre 1812. L'équipage périt en entier, à l'exception d'un

(1) Le capitaine Hoste prétendit qu'après s'être mis à tribord de la Flore, la canonnade de l'AMPHION avait été si serrée que la frégate française avait amené son pavillon; et que, plus tard, quelques boulets de la Bellona, manquant leur but, ayant atteint cette frégate, un des officiers de la Flore, qui les supposait venir de l'AMPHION, avait saisi le pavillon français et, l'élevant audessus du couronnement comme pour prendre l'équipage anglais à témoin, l'avait lancé à la mer. Après avoir vainement essayé de mettre un canot à la mer pour amariner la Flore, l'AMPHION avait viré pour aller imposer silence à la Bellona. C'est alors, d'après le capitaine anglais, que la frégate française aurait fait route. L'enquête ordonnée par le capitaine Villon constata que le capitaine Hoste avait commis une méprise.

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seul homme qui ne put donner aucun renseignement sur la cause de cette affreuse catastrophe.

Informé par les vigies de la côte que l'escadre anglaise manoeuvrait pour couper la route aux frégates l'Amélie et l'Adrienne, alors à la hauteur du cap Benat, et qui rentraient à Toulon après avoir rempli une mission, le contreamiral Émeriau fit appareiller 13 vaisseaux et une frégate, dans la matinée du 19 juillet. A 11h 30m, les vaisseaux anglais CONQUEROR et SULTAN commencèrent à canonner les deux frégates et, bientôt après, ils échangèrent plusieurs volées avec l'Ulm, le Danube, le Breslaw et le Magnanime. Aussitôt que les frégates eurent rallié, l'escadre rentra à Toulon. Le seul vaisseau l'Ulm avait quelques avaries dans le grément.

Le 7 août, l'escadre anglaise qui bloquait Toulon mouilla sur la rade d'Hyères, et le vice-amiral sir Edward Pellew ne laissa qu'un vaisseau et deux frégates en observation au cap Sicié. Ces frégates s'approchaient tous les soirs de terre pour enlever les caboteurs qui, confiants dans l'obscurité de la nuit, se hasardaient à naviguer sans escorte; dès que le jour se faisait, elles reprenaient le large. Plusieurs fois le vice-amiral Émeriau avait essayé de les faire surprendre; mais elles s'éloignaient aussitôt qu'elles voyaient quelque vaisseau mettre sous voiles, pour se rapprocher, lorsque les bâtiments sortis reprenaient leur mouillage.

Le commandant en chef rentrant, le 20 novembre, avec toute l'escadre qui avait passé la journée à évoluer au large, ordonna au contre-amiral Baudin (André) de laisser tomber l'ancre en dehors de la rade avec les vaisseaux le Borée, le Trident, le Magnanime, sur lequel cet officier général arbora momentanément son pavillon, les frégates l'Amélie et l'Incorruptible, et d'appareiller pendant la nuit pour donner la chasse à ces frégates. L'escadre anglaise avait

quitté son mouillage depuis plusieurs jours et l'on ignorait de quel côté elle s'était portée. Un calme profond empêcha l'exécution de la deuxième partie de cet ordre, et le contre-amiral Baudin ne put mettre sous voiles que le lendemain soir; la brise s'était élevée au N.-O. Les frégates anglaises de 48° PERLEN et VOLONTAIRE, capitaines Joseph Swabey Telley et honorable George Granville Waldegrave, étaient à plusieurs milles dans le S.-O. du cap Sepet. Le Trident, le Magnanime, l'Amélie et l'Incorruptible purent échanger quelques boulets, à toute volée, avec les frégates ennemies qui s'éloignaient sous toutes voiles. Mais, vers le milieu de la nuit, le vent ayant passé à l'Est, le contreamiral Baudin ne jugea pas devoir prolonger une poursuite qui, en le souventant, l'exposait à tomber dans l'escadre anglaise, et il fit le signal de ralliement; il était alors à 36 milles du cap Sicié. Toute l'escadre de Toulon se porta à la rencontre de cette division, et elle ne rentra que le 26. Ce jour-là, celle du vice-amiral Pellew mouillait dans le Sud de l'île Minorque.

Quoique un grand nombre de coups de canon eussent été tirés dans cette escarmouche, le Trident et l'Amélie avaient seuls reçu quelques boulets. Les deux frégates anglaises n'avaient pas été plus maltraitées.

Les frégates de 44 la Renommée, la Nérélde et la Clorinde, capitaines Roquebert (Dominique), Lemaresquier et Saint-Cricq, partirent de Brest, le 3 février, avec des vivres et des approvisionnements pour l'Ile de France; elles devaient se rendre à Batavia dans le cas où cette colonie serait tombée au pouvoir des Anglais. La nuit même de leur sortie, elles furent assaillies par un violent coup de vent qui dura dix-huit jours, et pendant lequel elles eurent des voiles emportées et cassèrent plusieurs mâts. La Clorinde eut un sabord défoncé, et elle embarqua une si grande quantité d'eau qu'elle perdit une partie de ses poudres et

de ses vivres. Les frégates eurent connaissance du GrandPort de l'île de France, le 6 mai pendant la nuit. Le commandant Roquebert, auquel son ancienneté donnait le commandement supérieur, ignorant encore si l'attaque projetée des Anglais contre cette colonie avait eu lieu, et quel pouvait en avoir été le résultat, envoya une embarcation de la Renommée et une de la Clorinde recueillir des informations à terre. Lorsque le jour se fit, il vit le pavillon français flotter sur l'île de la Passe; toutefois cette île ne faisait aucun des signaux convenus avec les officiers des embarcations expédiées à terre pendant la nuit; plus de doute alors que ce pavillon ne fût un piége et que la colonie ne fût au pouvoir des Anglais. Trois voiles furent aussi successivement aperçues. C'étaient les frégates anglaises de 42 PHOEBE et GALATEA, capitaines James Hillyar et Woodley Losack, et le brig de 18 RACEHORSE, capitaine James de Rippe. Le capitaine de la GALATEA donna de suite avis de l'apparition des frégates françaises au capitaine Charles Marsh Shomberg, de la frégate de 42° ASTREA qui était alors au Port Nord-Ouest. Le canot de la Renommée revint à bord avec la nouvelle positive de la prise de l'île de France; le commandant Roquebert crut devoir attendre l'autre embarcation toute la journée; elle ne reparut pas : moins heureuse que la première, elle avait chaviré en abordant la plage. La Clorinde perdit ainsi huit matelots et deux officiers. Le lendemain, le commandant de la division française donna la chasse aux bâtiments anglais, et les perdit de vue pendant la journée du 9; il se dirigea alors sur la Réunion cette île fut reconnue trois jours plus tard, après le coucher du soleil. Des embarcations furent encore envoyées aux renseignements, mais l'état de la mer ne leur permit pas d'accoster le rivage. Cependant les vivres touchaient à leur fin; les équipages étaient déjà réduits aux deux tiers de la ration; le commandant Roquebert se décida à faire route pour Madagascar et les frégates arrivèrent à Tamatave, le 19 mai. Les Anglais occupaient cette ville

depuis trois mois. Deux embarcations envoyées immédiatement à terre surprirent la garnison, forte d'une centaine d'hommes. Au jour, quatre bâtiments furent signalés dans le N.-N.-O; c'étaient le brig et les frégates que nous connaissons déjà auxquels l'ASTREA s'était jointe. Dès que le canot de la Renommée fut revenu à bord, les Français firent leurs dispositions de combat et se rangèrent en bataille, la Clorinde en tête, la Néréide en serre-file. L'embarcation de la Néréide resta à terre. La brise était faible de l'Est. Les bâtiments ennemis louvoyaient pour s'élever au vent; l'ASTRÆA marchait la première; la PHOEBE la suivait et la GALATEA venait ensuite; le RACEHORSE se tenait en dehors de la ligne. A 4", ces frégates se trouvant à petite distance par le travers de dessous le vent de la division française qui courait à contre-bord, les amures à bâbord, la Renommée envoya sa bordée à l'ASTREA; la Néréide ne tarda pas à en faire autant, et le combat devint bientôt général, car le capitaine de la Clorinde qui avait d'abord jugé la distance trop grande, ordonna de tirer sur la PHOEBE et sur la GALATEA. Lorsque l'ASTRÆA fut arrivée dans les eaux de la Néréide, son capitaine voulut virer de bord; mais la brise était alors presque entièrement tombée, et ne pouvant réussir dans son évolution vent devant, le capitaine anglais essaya de la faire vent arrière. Cette manœuvre plaça de nouveau l'ASTREA à la droite des frégates. françaises, dans un calme parfait qui régnait alors du reste sur toute l'étendue des deux lignes. Un moment, par suite d'une abattée involontaire sur bâbord, la PHOEBE et la GALATEA présentèrent la poupe à la Renommée et à la Clorinide; toutes deux reçurent plusieurs bordées destructives avant qu'une risée favorable vint les retirer de cette position fâcheuse. D'autre part, profitant du reste de fraîcheur qui avait permis à l'ASTREA de virer, le capitaine de la Néréide avait fait une arrivée pour combattre la frégate anglaise; mais cette manœuvre qui le rapprochait de l'Astræa, avait permis à la PHOEBE et au RACEHORSE de diriger sur

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