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THE NEW YORK PUBLIC LIBRARY 184599

ASTOR, LENOX AND TILDEN FOUNDATIONS. 1901

BATAILLES NAVALES

DE

LA FRANCE.

ANNÉE 1809.

Quoique le matériel de la marine du Danemark eût été détruit par les Anglais, il restait encore à cette puissance un moyen de coopérer aux entreprises de la marine de l'Empire. La France créait des vaisseaux comme par enchantement, mais elle était loin de les armer avec la même facilité : son personnel était insuffisant; le Danemark pouvait, en fournissant des matelots, venir en aide à son alliée. Deux vaisseaux d'Anvers, le Pulstuck et le Dantzick, reçurent des équipages danois, et le commandement de ces vaisseaux, fut donné à des officiers de cette nation. Grâce à cette ressource, Anvers put armer une belle escadre cette année, et le vice-amiral Missiessy était, au mois d'avril, sur la rade de Flessingue, avec les vaisseaux ci-après :

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Le port d'Anvers était un sujet d'alarmes continuelles pour l'Angleterre; cet arsenal était à peine créé, que déjà nos voisins projetaient de le détruire. L'Angleterre ne pouvait voir d'un œil tranquille le prodigieux développement que prenait ce port militaire, et elle avait songé de suite à s'en emparer, tout en disant qu'elle n'avait d'autre but que de faire une diversion en faveur de l'Autriche. Et cependant, on restait à Anvers dans une quiétude des plus grandes, et l'on ne songeait même pas à mettre les forts et les batteries de l'Escaut dans un état de défense convenable. L'escadre seule préoccupait le gouvernement, et l'on semblait s'occuper exclusivement de la question de savoir quel était le mouillage qu'elle devrait prendre en cas d'attaque. La marine redoubla de surveillance; elle plaça des bateaux-canonniers dans les. divers passages de l'Escaut et à l'entrée des canaux, et fit tout ce qu'il lui était possible de faire dans l'intérêt de sa propre défense.

On n'était toutefois pas sans inquiétudes pour Flessingue; depuis le milieu du mois de mai, 12 vaisseaux anglais et 8 frégates se tenaient en observation devant l'île Walcheren. L'expédition qu'on prévoyait, car les immenses préparatifs qu'on faisait de l'autre côté du détroit n'étaient un mystère pour personne, l'expédition quitta les ports d'Angleterre à la fin du mois de juillet. Elle consistait en 43 vaisseaux, dont 35 étaient armés en flûte, 23 frégates, 33 brigs ou corvettes, 5 bombardes, 23 brigs-canonnières et 120 autres bâtiments légers, en tout 245 bâtiments de guerre qui

accompagnaient un grand nombre de transports portant 44,000 hommes de troupes. Lord Chatam commandait l'expédition; l'armée navale était sous les ordres du contre-amiral sir Richard Strachan. Le but de ce formidable armement était de prendre ou de détruire l'escadre française; de démolir les cales, les bassins et l'arsenal d'Anvers; d'agir de même à Flessingue; enfin, de rendre la navigation de l'Escaut impraticable à l'avenir aux vaisseaux, en obstruant les passes au moyen de corps de grandes dimensions qu'on y coulerait.

Le soir même de son départ, le commandant en chef de la flotte anglaise mouilla sur la rade de West Capel avec le vaisseau de 82° VENERABLE, capitaine sir Home Popham, une frégate et plusieurs avisos. Il fut rallié par la frégate de 48° FISHGARD, capitaine William Bolton, qui était chargé de sonder et de baliser le fleuve. Tous les transports arrivèrent le 29, conduits par le contre-amiral sir Goodwin Keats, sur la frégate de 42° SALSETTE et le contre-amiral Albany Otway, sur le vaisseau de 82° MONARCH.

On ne pouvait surprendre le territoire français dans un moment plus favorable. Il n'avait été fait aucun préparatif de défense dans l'ile Walcheren, ni dans les environs. Cette île était, depuis plusieurs années, partagée entre la France et la Hollande. Les Français occupaient la place de Flessingue; les Hollandais avaient gardé le reste de l'île avec la capitale Middlebourg et les petits forts qui battent l'Escaut oriental. La ville de Flessingue n'avait en ce moment pour la défendre qu'un ramassis d'étrangers sur lesquels il fallait peu compter et, pour toute fortification, cette place présentait une chemise bastionnée, entourée d'un fossé partout guéable. Ses plus fortes batteries regardaient la mer. La garnison hollandaise consistait en quelques centaines de vétérans; et il n'existait dans l'île ni artillerie attelée ni cavalerie. Dans de pareilles conditions il n'était pas bien difficile de s'emparer de Flessingue et de l'île entière de Walcheren.

La manœuvre de la flotte ennemie jeta d'abord les plus grands doutes sur les projets des Anglais. On crut que leurs démonstrations contre l'île Walcheren avaient pour but d'attirer l'attention de ce côté, mais que leur véritable intention était d'entrer dans l'Escaut et de débarquer à l'île Cadzand. Les incertitudes cessèrent du reste bientôt. Après s'être assuré que l'escadre française, était toujours devant Flessingue, l'amiral anglais prit le parti d'entrer dans l'Escaut oriental pour la tourner, au lieu de l'attaquer sous les batteries protectrices de cette place. Et pendant qu'il opérerait ce mouvement, une attaque devait être dirigée contre les îles Walcheren et Cadzand, tandis que les troupes débarquées sur les îles North et Zuid Beveland s'empareraient du fort de Bathz, construit à l'extrémité S.-E. de la dernière, pour empêcher l'escàdre française de remonter à Anvers.

L'Escaut, à dix lieues au-dessous d'Anvers, se divise en deux bras: l'un qui, continuant de couler à l'Ouest, débouche dans la mer entre Flessingue et Breskens, et qu'on appelle l'Escaut occidental; l'autre, qui se détourne au Nord, passe entre Berg-op-Zoom et Zuid Beveland; ce dernier porte le nom d'Escaut oriental. L'un et l'autre, plus larges et moins profonds que l'Escaut supérieur, composé des deux bras réunis, se rendent à la mer à travers une suite de bas-fonds qui présentent beaucoup d'obstacles à la navigation.

Le 31 juillet, une quinzaine de mille hommes furent débarqués dans le Nord de l'île Walcheren par la division du contre-amiral Otway, mouillée à l'entrée du WeereGrat. Cette manœuvre dévoila de suite les intentions des Anglais. Le vice-amiral Missiessy comprit qu'il n'avait pas de temps à perdre s'il voulait déjouer leurs projets. Après avoir fait bonne contenance devant Flessingue, il appareilla le 31, remonta le fleuve jusqu'au fort Lillo, et mit l'escadre à l'abri d'une estacade qu'il établit de ce fort à celui de Liefkenshoeck sur la rive opposée. Toutes les bouées qui

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