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ART. 14. Le Conseil désigne les ouvrages à publier, et choisit les personnes les plus capables d'en préparer et d'en suivre la publication.

Il nomme, pour chaque ouvrage à publier, un Commissaire responsable, chargé d'en surveiller l'exécution.

Le nom de l'éditeur sera placé à la tête de chaque volume. Aucun volume ne pourra paraitre sous le nom de la Société sans l'autorisation du Conseil, et s'il n'est accompagné d'une déclaration du Commissaire responsable, portant que le travail lui a paru mériter d'être publié.

Le Commissaire responsable soussigné déclare que l'édition de LA TRÈS JOYEUSE, PLAISANTE ET RÉCRÉATIVE HISTOIRE DU GENTIL SEIGNEUR DE BAYART, préparée par M. ROMAN, lui a paru digne d'être publiée par la SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE.

Fait à Paris, le 15 octobre 1878.

Signé LUDOVIC LALANNE.

Certifié,

Le Secrétaire de la Société de l'Histoire de France,

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PRÉFACE

Pierre Terrail', seigneur de Bayart 2, surnommé le chevalier sans peur et sans reproche, naquit au château de Bayart, dans la vallée du Graisivaudan, entre les années 1473 et 14753, d'une famille assez ancienne, mais qui doit à lui seul sa véritable illustration. Entré comme page à la cour du duc de Savoie, grâce à la recommandation de son oncle Laurent Alleman, évêque de Grenoble, il passa ensuite à celle de Charles VIII. D'un courage à toute épreuve, d'une surprenante habileté à manoeuvrer le cheval et à manier les armes, il ne tarda pas à figurer au premier rang parmi les

1. Et non du Terrail comme on l'a souvent écrit à tort.

2. La vraie orthographe de ce nom devrait être Bayard; c'est ainsi qu'il se trouve écrit dans les titres les plus anciens (locus dictus de Bayardo 1404 et 1413) qui font mention du château d'où la branche aînée de la famille Terrail tirait son nom; et depuis lors jusqu'à nos jours cette orthographe n'a pas varié. Les contemporains du bon chevalier l'écrivaient tantôt Bayard comme Symphorien Champier, tantôt Bayart comme le Loyal Serviteur. Si nous avons adopté l'orthographe de Bayart c'est pour nous conformer à celle que notre héros a consacrée lui-même en signant toujours ainsi.

3. Le Loyal Serviteur dit en termes exprès que Bayart était sur la dix-huitième année de son aage lorsqu'il accompagna Charles VIII à Lyon et prit part au pas d'armes du sire de Vauldray. Cet événement eut lieu en 1490. Champier écrit de son côté : « Annos quadraginta octo natus hoc flebili indignoque vulnere diem obiit » (Compendiosa illustrissimi Bayardi vita, fol. 2). Ces renseignements rendent la date de sa naissance à peu près certaine à un an ou deux près.

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chevaliers de l'entourage du roi, où l'on comptait cependant tant d'illustre noblesse et de vaillants capitaines. Il prit part à toutes les guerres d'Italie, combattit tour à tour les Espagnols, les Allemands, les Italiens, les Anglais, et préserva la France d'une invasion germanique par son illustre défense de Mézières. Il servit sous trois rois, et fut distingué de chacun d'eux; mais, comme il était trop fier pour s'abaisser au métier de courtisan, il vit ses plus belles actions rester sans récompense et c'est à peine si, après trente ans d'une vie héroïque, il put devenir lieutenant du gouverneur de la province de Dauphiné, chevalier de Saint-Michel et capitaine de cent hommes d'armes1, bien faibles honneurs si on les compare aux services rendus. Enfin il fut mortellement frappé dans la retraite de Biagrassa (30 avril 1524), en cherchant à sauver les débris de l'armée de Bonnivet; il était âgé de cinquante ans environ. Sa mort est une page d'histoire admirable qu'on ne peut relire sans être attendri.

L'héroïque simplicité de cette belle vie ne suffirait pas à expliquer seule l'immense renommée dont le nom de Bayart est entouré depuis trois cents ans; elle est due aux qualités mêmes de l'homme, bien plus qu'aux événements auxquels il se trouva mêlé.

Le courage, la libéralité, le désintéressement, l'indépendance, la loyauté sont des vertus estimées en tout pays, mais peut-être plus particulièrement dans le nôtre, et c'est parce que Bayart les possédait à un degré éminent, qu'il a dû d'être bien vite connu et apprécié et de devenir, à juste titre, le type le plus populaire de l'honneur et de la chevalerie.

1. Bayart fut promu à la lieutenance du Dauphiné le 20 janvier 1515, il fut fait chevalier de Saint-Michel en 1521 et reçut en 1522 le commandement de cent lances fournies.

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