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inférieur d'un tiers, au traitement des Réguliers supprimés dans les Etats. de l'Empereur; la dé

pense viagère sera de.. 78,000,000

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Nous laissons pro Mémoria, la dépense de l'entretien des Eglises, Presbytères maisons Religieuses jusqu'à leur vente, des Aumônes des rentes Ecclésiastiques de nombre d'Hôpitaux

etc. etc.

Il résulte que l'Etat seroit chargé à l'instant d'une Dépense de

.151,000,000 Sur un revenu de 130 millions, duquel il faut soustraire le produit des dixmes abolies, produit qui forme près d'un tiers de cette somme.

Resteroit donc quatre-ving-dix millions pour balancer une dépense de cent cinquante-un. Par conséquent, le calculateur que nous relevons, a spéculé pour l'avenir et non pour le présent. Au surplus, nous n'attribuons pas plus de valeur à nos raisonnemens par chiffres, que n'en mérite cette espèce de logique, qui porte sur des dénombremens assez équivoques (1).

(1) M. l'Abbé Sieyes, dans l'Ecrit dont nous avons parlé, compte 64000 Paroifles, & éva

Nous avions parlé très-succinctement de l'incident des Poudres arrêtées, le 5, sur le Port-Saint-Paul, et de tout ce qui s'en est ensuivi: depuis, l'on nous a communiqué et prié de faire connoître l'Exposé des faits. Le voici :

» MM. le Faucheux & Lavoifier, Régi fleurs, ayant été amenés à la Ville, le 6 Août,à fix heures du foir, par des détachemens de Garde Bourgeoife de différens Diftricts, M. Lavoifier dit en, fubftance aux Repréfentans de la Commune: Qu'il avoit été expédié de Metz, quelques jours avant les troubles, 18,000 liv. de poudre de traite, à la deftination du Havre & de Nantes, pour le commerce de la Guinée; que ces poudres devoient paffer par Paris; que ChâteauThierry en avoir réfervé un millier pour fa défenfe, & que les 17,000 liv. reftantes avoient été placées à l'Arfenal dans le Magasin National. Le Mardi 4, le Comité de Police avoit ordonné de reprendre la vente des Poudres, avec toute la prudence qu'exigeoient les circonftances. Celle de traite, inférieure de moitié à la poudre de guerre, embarraffoit le magafin, qui n'en peut contenir plus de 20 à 30 milliers: il falloit faire place à la nouvelle, la feule vendable & de défenfe; la Ville, avertie, permit de faire venir dix milliers de poudre d'Effonne pour Paris : cet

lue le revenu de la dîme à 68 millions. Nous fommes donc bien éloignés d'exagérer les bafes du calcul cideffus. Au refte, il n'eft pas inutile d'observer que la dime Eccléfiaftique a été confervée dans tous les Etats Proteftans, ou Réformé. Sa fuppreffion eût mis l'entretien des Patteurs à la harge du Peuple entier, tandis qu'il ne pèfe aujourd'hui que fur les propriétaires feuls.

ord-e eft du 4 acû. Un fecond du S a 'ressé a Préfident du District de Saint Louis-de-laCulture, le prie de 'aiffer fortir de l'Arfenal les 16 milliers de poudre de traite, arrivés la fe- maine précédente de Château-Thierry, pour éviter, eft-il dit dans l'ordré, l'encombrement dans le magafin de l'Arfenal, & cette poudre devant être remplacée par 10 autres milliers de la qualité néceffaire, pour fervir à l'approvifionnement de la ville de Paris. Des le jour même on fe procura une barquette; les poudres y ont été chargées en plein jour, en préfence de l'escorte du District SaintLouis-de-la-Culture; elles devoient partir le foir à la fuite d'un bateau de blé pour Corbeil. Malheureufement on négligea d'en prévenir les autres Diftricts du quartier: le chargement, denoncé à celui de Saint-Gervais, excite fes alarmes, qui fe communiquèrent à d'autres, & bientôt à toute la ville. Ses Repréfentans, pour calmer la fermentation, décidèrent que les poud es arrê ées au Port Saint- Paul, fe oient ramenés fou bonne elcorte à Arsenal, en présence de MM. Thuriot de la Rofière & Franchet, Commissaires-Rappor teurs. Le Diftri&t de Saint-Louis y en joignit deux autres, MM. Solomé & de Eichebois.

» M. Lavoisier ajouta que les poudres venoient l'être remifes en magafin, & que les Procès-verbaux prouvoient que le bateau ne contenoit ni miralle, ni pierres à full, comme on l'avoit répandu (1).

M. Moreau de Saint- Méry, Préfident, fit lecture des Procès-verbaux des différens Districts tous conformes aux faits énoncés ci-dessus. Six Membres de l'Affemblée, defcendus à la Grève diffipèrent les alarmes, & prévinrent qu'il ne

(1) Le Procès-verbal imprimé conftate tous ces faits.

fortiroit aucune munition, fans ordres exprès de M. Bailli & de M. de la Fayette. Le lendemain 7, M. Benard, Préfident du bureau Militaire da District de Saint-Louis-de-la-Culture, alla cher cher la bonne poudre à Effonne; les 10 milliers arrivèrent le 8, à 10 heures du matin, au Port Saint-Paul, comme les Rég ffeurs l'avoient promis. Voilà le récit exact de cette affaire qui peafé coûter la vie à M. de la Salle.

Dans le cercle des attentats commis sur la liberté et la sûreté personnelles, i en est un, différent des brigandages contre les Châteaux et les Abbayes, qui doit acquérir la notoriété générale. La relation que nous allons en donner, nous a été adressée par un ami de M. François de Neufchâteau, Littérateur dont chacun estime les talens et la personne, et qui a failli être victime de la violence que voici :

De Toul, le 9 Aout 1789..

» Il vint de fe paffer ici une fcène, incroyab'e par foa objet par fes Actears; fcène qui pouvoit avoir des fuires affreufes, fans la modération de la principale victime, & fans la fageffe du Commandant de la Province. »

» Le jeudi 6 Août, quarante-cinq Députés des Communes du Bailliage de Toul s'étoient rénnis das un petit villag lage, à une lieue de cette ville, où ils fe concertoient fur les fuites à donner à l'exécution de certains articles de leur Cahier, dont il a été parlé dans le tems avec éloge. M. François de Neufchâteau, Député fuppléast du Tiers-Erat de ce Bailli s'étoit rendu à l'Af.. femblée, avec les Pouvoirs exprès de neuf Communautés. >>

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Au milieu du diné trugal qui fuccédoit à une Délibération paifib'e, la Maréchauffée de Toul, renforcée d'un détachement confidérable du Régiment de Royal-Normandie, en garnifon à Toul, eft veru s'emparer des perfonnes de quatre de ces Députés, fous prétexte que leur Affemblée étoit illicite, faute d'être tenue de l'ordre du Lieutenant de Roi de Toul. On a eu beau leur objecter que ce Lieutenant de Roi n'avoit point d'ordre de ce genre à donner de fon chef, hors de la place où il commande, & que tout au plus pouvoit-il fe faire informer des motifs de cette Conférence des Communes. »

» On a offert de lui communiquer ces motifs, qui n'avoient rien que de conforme au bon ordre, de refpectueux pour le Roi, & d'utilé pour la Nation. "

» Sans égard pour ces raifons, & fans vouloir montrer le Décret en vertu duquel on agiffoit, la Maréchauffée & la Cavalerie ont fait fortir de table quatre Députés (MM. François de Neufchâteau, Suppléant; Quinot, Electeur; Bigot & Chénin, Rédacteurs). On les a traînés ignominieufement & à pied, pendant plus d'une heure; on les a promenés dans les rues de Toul avec appareil, la Troupe ayant le moufqueton haut, le fabre nu, la trompette fonnants On peut imaginer lá furprife & le cor cours, & les queftions du peuple. Comme on n'avoit parlé depuis quelque tems que de bandits, les enfans cricient: Voilà les bandits. Et tout le monde a pu le croire, quand on a vu que ces Députés, introduits un moment dans la cour de M. le Lieutenant de Poi de Toul, en font fortis au bout d'une minure, avec le mênie appareil, pour être transférés à la Conciergerie.

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» Là, on les a féparés : on n'a pas fouffert que leurs amis puffent les voir, & on les a traités

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